durée : 00:03:44 - Les presses israélienne et arabe sont sous le choc - par : Anthony BELLANGER - Les journaux israéliens n'ont qu'un mot en une : guerre. Côté arabe, on s'étonne d'être étonné que la nouvelle guerre du Hamas soit partie de Gaza "coeur battant de la résistance armée palestinienne depuis des décennies.
La presse israélienne n'a qu'un mot en une ce matin : guerre !
Toutes les unes se ressemblent effectivement, avec ce titre qui souvent barre la page : Israël en guerre ! Moins pour souligner la déclaration formelle hier de l'état de guerre que pour résumer le choc ressenti par tout un pays.
Et dans les pages du Jerusalem Post, « cette question dans l'esprits de tous les Israéliens : comment cela a-t-il pu arriver ? Comment un pays que se vante d'avoir un des meilleurs systèmes de renseignement et une des plus importantes armées du monde a-t-il pu être pris complètement au dépourvu et ce, cinquante ans, presque jour pour jour, après la pire défaillance, tant militaire que du renseignement de l'Histoire d'Israël, la guerre du Kippour de 1973 ? »
Mais plutôt que d'apporter une réponse, le quotidien préfère sursoir : « certains en sont déjà à accuser afin de marquer des points politiques, alors même que des Israéliens sont encore en danger ou pris en otage. C'est une attitude perverse ».
Le Jérusalem post préfère pour sa part dispenser des conseils. Comme celui-ci : « faites extrêmement attention aux infos que vous partagez. Les proches de ceux qui vivent dans le sud du pays [dans les villes et villages attaqués par le Hamas] ont pris le soin de prier tout le monde d'arrêter de poster photos et vidéos de morts ou de captifs ».
Il y a aussi un appel à l'unité de la nation israélienne.
Un appel amer pour le Jerusalem Post à cette unité, mais un appel tout de même : « soudain tout le reste semble secondaire. Soudain, les guéguerres religieuses à Tel Aviv semble picrocholines. Soudain, la réforme de la Justice semble bien moins importante. Soudain ceux qui avaient décidé de ne pas se rendre à leurs exercices de réservistes de l'armée [pour protester contre cette réforme] se sont présenté à leur bases respectives. Soudain, un pays si divisé a trouvé une raison de s'unir ».
Mais cette unité retrouvée n'efface pas le « désastre », selon le quotidien de centre-gauche Ha'aretz, ni son coupable tout désigné : Benjamin Netanyahou ! « Le Premier ministre, qui est si fier de parler de sa vaste expérience politique et de son irremplaçable sagesse en matière de Défense, a complètement échoué à identifier le danger alors que, consciemment, il dirigeait Israël [vers la catastrophe] en formant un gouvernement » radical.
D'une façon assez étonnante, le quotidien de centre-droit Yediot Aharonot, reprend cette critique virulente à son compte : « au cours des derniers 10 mois, le gouvernement de Netanyahou c'est focalisé sur le démembrement de la société israélienne et la tentative de prise de contrôle de tous les centres du pouvoir. Plutôt que de chercher l'unité de la Nation, Netanyahou et ses ministres ont été occupé à détruite les fondements du projet sioniste israélien. ».
Vous avez regardé aussi la presse arabe.
La chaîne qatarie Al Djazira est étonnée que l'on soit étonné : « lancer une opération militaire de cette ampleur depuis Gaza n'a rien de surprenant. L'écrivain et intellectuel Edouard Saïd avait l'habitude de dire que « Gaza était le cour battant du combat palestinien. Gaza était à l'origine de la première intifada et a toujours rassemblé l'essentiel de la résistance palestinienne ces dernières décennies ».
Quant au quotidien saoudien Al-Shark al Awsat il se désole : « une fois de plus, une nouvelle guerre insensée à Gaza, suivant l'opération du Hamas et autres factions militantes. Il s'agit d'une guerre insensée c'est parce qu'il n'y a aucun objectif stratégique. A l'inverse cette guerre sert les intérêts de factions et, derrière elles, ceux de l'Iran et de ces vassaux ».
« Quant à la date choisie pour cette opération, elle est douteuse : elle a été choisie alors que l'Arabie saoudite et les Américains négociait un