Nous sommes le 6 juin 1975. Happy Day pour Joe Dassin. Il n’a jamais été aussi populaire. Chemise blanche, brushing impeccable… Cette fois, il s’apprête à marquer les esprits avec un tube de l’été — qui parle justement de la fin de l’été.
Le morceau s’appelle L’été indien. C’est un chef-d’œuvre de mélancolie.
Une chanson qui ressemble à une composition, un album de vacances : les couchers de soleil, la peau bronzée, les promesses de septembre qui n’ont pas tenu. Le décor ? Une plage, probablement italienne. Mais dans la tête de ceux qui l’écoutent, c’est Ostende, Collioure, ou la baie de Naples.
La musique vient d’un duo italien : Toto Cutugno et ses acolytes du groupe Albatros.
La version originale s’appelle Africa, mais elle passe presque inaperçue. Joe Dassin la découvre grâce à son arrangeur fétiche, Jacques Plait. Et c’est là qu’intervient un duo de paroliers : Claude Lemesle et Pierre Delanoë.
Ils écrivent une histoire simple, nostalgique, presque cinématographique. On y croise même une aquarelle de Marie Laurencin…
À l’origine, la chanson devait être proposée à Claude François. Mais c’est bien Joe Dassin qui va l’incarner.
“On ira, où tu voudras, quand tu voudras…”
Ce refrain serait né d’une inspiration, lors d’une promenade sur la plage à Deauville. Peut-être sous la pluie… Personne ne le sait.
L’été indien devient immédiatement un immense succès :
Un bon gros million exemplaires vendus en France et en Belgique, plus de 2 millions dans le monde, numéro 1 dans 25 pays. Et comme un tube de l’été se consomme chaud, il est traduit et enregistré par Dassin lui-même, en anglais, en italien, en allemand et en espagnol.
Et d’ailleurs, après ce succès, Toto Cutugno composera d’autres tubes pour Dassin, dont Et si tu n’existais pas…