Nous sommes début 1967. Happy Day pour un appareil qui a désormais trouvé sa place dans tous les foyers et commerces de Belgique et de France. Un appareil à cadran qui rapproche les êtres humains. Qui fascine et qui va dès aujourd'hui illustrer une chanson française. Cet appareil, c'est le téléphone. Et plus précisément, la sonnerie du téléphone...
Tout cela pour en venir à un 45 tours qui sort le 6 février, "Le Téléfon", chanson écrite, composée et interprétée par Nino Ferrer. L'histoire raconte qu'elle a été composée à Megève en Haute-Savoie, durant ses vacances. Nino Ferrer aurait trouvé l’inspiration pour ce titre dans un restaurant, où une femme, Solema, appelait « Gaston », qui se trouvait à la cave, pour répondre au téléphone, d’où le fameux refrain...
"Gaston,..."
En quelques semaines, le disque atteint la 7e place des ventes. Il s'écoule à plus de 100 000 exemplaires. La chanson raconte de manière joyeuse et ludique des conversations imaginaires au téléphone, avec un refrain qui va diviser : soit on l'adopte, soit il agace. Mais quand il agace, c'est solidement ! Nino Ferrer, lui, assume complètement. Le style de la chanson est la marque de fabrique que l'artiste aimait apporter à ses compositions : du léger, du rigolo, avec des paroles simples et une mélodie entraînante. Certains estiment d'ailleurs que ces paroles ne veulent rien dire... Exemple :
Il n'empêche, cette chanson est devenue une référence incontournable de la culture française, un peu comme les cornichons, à tel point que la Saint Gaston, fêtée le 6 février, sera ensuite choisie comme "Journée mondiale sans téléphone portable". Une consécration que ne pourra pas vivre le chanteur d'origine italienne. Car en 1998, il met fin à ses jours en raison d'un drame familial... Raccrochant ansi son légendaire téléfon...