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Or


Madjouline Sbaï, députée européenne écologiste est l’invitée de l'Atelier Politique. Du narcotrafic marseillais aux relations franco-algériennes, en passant par la COP 30 et le controversé accord Mercosur, elle répond aux questions de Frédéric Rivière.
Marseille : un narcotrafic «effrayant»Sur l'assassinat du frère d'Amine Kessaci, militant écologiste engagé contre le narcotrafic, l'émotion est palpable : «C'est très difficile pour moi d'en parler sans émotion. La seule chose que nous devons faire dans ce temps de deuil, c'est d'apporter tout notre soutien à la famille et considérer que le combat d'Amine est plus que jamais d'actualité.»
Algérie : «un dialogue apaisé»Sur la libération de Boualem Sansal obtenue par l'Allemagne, Madjouline Sbaï critique la diplomatie française : «Loin de l'agitation, dans le calme et la détermination, on voit comment l'Allemagne a réussi. Nous regrettons l'attitude du ministre Retailleau qui n'a fait qu'envenimer les choses.»
Elle dénonce un «traitement toujours postcolonial qui continue à envenimer les relations avec l'Algérie, alors que nous pourrions travailler de concert sur l'ensemble des défis à relever.»
Son constat : «Il y a de la part de l'État français un jugement à géométrie variable. Quand c'est l'Algérie, c'est un problème diplomatique majeur. Quand on traite avec d'autres pays qui font bien pire, on peut mettre ça sous la table.»
COP 30 : «la COP de la vérité»Sur la conférence climat au Brésil, elle alerte : «On sait déjà qu'on n'atteint pas l'objectif des 1,5%, mais qu'on sera à 2,5%. Il faut que ça ne devienne pas uniquement un affrontement entre les États-Unis de Trump et la Chine.»
Son inquiétude porte sur la désinformation : «Ce qui me sidère, c'est qu'au moment où on parle de phénomènes qui tuent des gens et détruisent des territoires, on vote pour l'extrême droite dans ces mêmes territoires.»
Mercosur : «il ne peut pas y avoir de garanties»Sur Emmanuel Macron et l'accord de libre-échange, Madjouline Sbaï est tranchante : «Quand il dit qu'il peut apporter des garanties, c'est faux, puisqu'aucune ligne ne pourra être transformée dans ce texte. J'ai rencontré les représentants du Mercosur. Ils disent : 'Nous, on n'acceptera rien de plus.»
Elle confirme l'inapplicabilité des clauses de sauvegarde et annonce un recours juridique : «Nous sommes en préparation d'une résolution. Il y a des mécanismes de rééquilibrage : un pays qui s'estimerait lésé pourrait dire à l'Europe vous devez supprimer telle législation. Parler de clause de sauvegarde, c'est de la science-fiction.»
Les chiffres sont accablants : «Le gain pour l'Europe, c'est dans le meilleur des cas 0,01% du PIB européen. C'est ridicule. Les viandes contiendront peut-être de l'estradiol 17, première cause de cancer chez la femme non-fumeuse. Les contrôles sont défaillants.»
Une Europe repliée sur elle-mêmeSur les traités de libre-échange en général, sa position est claire : «Si on intensifie les relations économiques à l'intérieur de l'Europe, on fera bien mieux pour la prospérité durable que de continuer à signer des accords qui créent une vulnérabilité.»
By RFIMadjouline Sbaï, députée européenne écologiste est l’invitée de l'Atelier Politique. Du narcotrafic marseillais aux relations franco-algériennes, en passant par la COP 30 et le controversé accord Mercosur, elle répond aux questions de Frédéric Rivière.
Marseille : un narcotrafic «effrayant»Sur l'assassinat du frère d'Amine Kessaci, militant écologiste engagé contre le narcotrafic, l'émotion est palpable : «C'est très difficile pour moi d'en parler sans émotion. La seule chose que nous devons faire dans ce temps de deuil, c'est d'apporter tout notre soutien à la famille et considérer que le combat d'Amine est plus que jamais d'actualité.»
Algérie : «un dialogue apaisé»Sur la libération de Boualem Sansal obtenue par l'Allemagne, Madjouline Sbaï critique la diplomatie française : «Loin de l'agitation, dans le calme et la détermination, on voit comment l'Allemagne a réussi. Nous regrettons l'attitude du ministre Retailleau qui n'a fait qu'envenimer les choses.»
Elle dénonce un «traitement toujours postcolonial qui continue à envenimer les relations avec l'Algérie, alors que nous pourrions travailler de concert sur l'ensemble des défis à relever.»
Son constat : «Il y a de la part de l'État français un jugement à géométrie variable. Quand c'est l'Algérie, c'est un problème diplomatique majeur. Quand on traite avec d'autres pays qui font bien pire, on peut mettre ça sous la table.»
COP 30 : «la COP de la vérité»Sur la conférence climat au Brésil, elle alerte : «On sait déjà qu'on n'atteint pas l'objectif des 1,5%, mais qu'on sera à 2,5%. Il faut que ça ne devienne pas uniquement un affrontement entre les États-Unis de Trump et la Chine.»
Son inquiétude porte sur la désinformation : «Ce qui me sidère, c'est qu'au moment où on parle de phénomènes qui tuent des gens et détruisent des territoires, on vote pour l'extrême droite dans ces mêmes territoires.»
Mercosur : «il ne peut pas y avoir de garanties»Sur Emmanuel Macron et l'accord de libre-échange, Madjouline Sbaï est tranchante : «Quand il dit qu'il peut apporter des garanties, c'est faux, puisqu'aucune ligne ne pourra être transformée dans ce texte. J'ai rencontré les représentants du Mercosur. Ils disent : 'Nous, on n'acceptera rien de plus.»
Elle confirme l'inapplicabilité des clauses de sauvegarde et annonce un recours juridique : «Nous sommes en préparation d'une résolution. Il y a des mécanismes de rééquilibrage : un pays qui s'estimerait lésé pourrait dire à l'Europe vous devez supprimer telle législation. Parler de clause de sauvegarde, c'est de la science-fiction.»
Les chiffres sont accablants : «Le gain pour l'Europe, c'est dans le meilleur des cas 0,01% du PIB européen. C'est ridicule. Les viandes contiendront peut-être de l'estradiol 17, première cause de cancer chez la femme non-fumeuse. Les contrôles sont défaillants.»
Une Europe repliée sur elle-mêmeSur les traités de libre-échange en général, sa position est claire : «Si on intensifie les relations économiques à l'intérieur de l'Europe, on fera bien mieux pour la prospérité durable que de continuer à signer des accords qui créent une vulnérabilité.»