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Or


Une simple carte postale envoyée de Madrid en pleine guerre civile espagnole témoigne de la solidarité genevoise face à la montée du fascisme. Le 20 novembre 1937, Léon Nicole, figure emblématique du Parti socialiste genevois, écrit à Louis Piguet, membre du Service social genevois. Depuis une capitale assiégée, il raconte :
« Cher ami, bâtiment réquisitionné pour les transports, tout ce qu'on voit ici dépasse toute imagination. Le peuple de Madrid est admirable et donne un grand espoir au monde entier. Amitiés, L. Nicole. De notre côté, plus que jamais confiance. »Sobres mais bouleversantes, ces lignes évoquent la violence des combats et la résistance farouche des Madrilènes. Conservée dans le fonds Claude Torracinta et numérisée par Olivier Praverand (Université de Lausanne) avec le professeur François Vallotton, cette carte témoigne du second voyage de Nicole en Espagne républicaine. Elle illustre l’engagement d’une partie des milieux politiques suisses aux côtés des forces antifascistes, alors que Madrid subit de lourds bombardements.
Pour Mari Carmen Rodriguez, doctorante à l’Université de Fribourg, ce déplacement s’inscrit dans une forme de diplomatie militante : par sa présence sur le terrain, Nicole voulait affirmer une solidarité concrète et livrer un regard indépendant sur le conflit.
Lien vers la carte postale de Léon Nicole : https://genevemonde.ch/entries/gn316wZ0ejw
L’écho avec l’actualité est frappant. En Ukraine, le président Volodymyr Zelensky effectue lui aussi des visites symboliques dans les zones de guerre pour affirmer sa position politique et attirer l’attention internationale. Hier comme aujourd’hui, ces gestes servent à dénoncer les violences, renforcer les alliances et mobiliser l’opinion mondiale.
Mais la mémoire de la guerre d’Espagne reste aujourd’hui encore un terrain idéologique disputé. « Le Parti populaire (PP) et Vox recyclent les idées franquistes », souligne Mari Carmen Rodriguez. « La Phalange est toujours présente sur les listes électorales. »
Interview et réalisation David Glaser
Erratum :
Par souci d'exactitude, l'auteure de ce podcast précise, en complément ou rectification de lapsus prononcés durant son intervention orale et que les auditeurs auront certainement rectifié par eux-mêmes. : que la carte postale de Léon Nicole a été envoyée au service social du parti socialiste genevois; que la fusillade du 9 novembre 1932 s'est déroulée dans le contexte d'une contre-manifestation à la tenue d'une rencontre organisée par l'Union Nationale et non l'Action Nationale; qu'après l'interdiction du PC genevois certains de ses ex-membres (et non L. Nicole) rejoignent le PS sur proposition de Léon Nicole; que la bataille de Madrid s'est tenue en novembre 1936 (et non 1937, date du voyage de Léon Nicole); qu'Henri Wallon a fait 3 (et non 4) voyages de guerre en Espagne républicaine; enfin, que la guerre des mémoires qui circule en Espagne aujourd'hui encore à travers de nouveaux groupements comme VOX, ainsi que par la phalange qui n'a jamais disparu... (et non pas parce que la phalange n'a jamais disparu...).
Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
By David GlaserUne simple carte postale envoyée de Madrid en pleine guerre civile espagnole témoigne de la solidarité genevoise face à la montée du fascisme. Le 20 novembre 1937, Léon Nicole, figure emblématique du Parti socialiste genevois, écrit à Louis Piguet, membre du Service social genevois. Depuis une capitale assiégée, il raconte :
« Cher ami, bâtiment réquisitionné pour les transports, tout ce qu'on voit ici dépasse toute imagination. Le peuple de Madrid est admirable et donne un grand espoir au monde entier. Amitiés, L. Nicole. De notre côté, plus que jamais confiance. »Sobres mais bouleversantes, ces lignes évoquent la violence des combats et la résistance farouche des Madrilènes. Conservée dans le fonds Claude Torracinta et numérisée par Olivier Praverand (Université de Lausanne) avec le professeur François Vallotton, cette carte témoigne du second voyage de Nicole en Espagne républicaine. Elle illustre l’engagement d’une partie des milieux politiques suisses aux côtés des forces antifascistes, alors que Madrid subit de lourds bombardements.
Pour Mari Carmen Rodriguez, doctorante à l’Université de Fribourg, ce déplacement s’inscrit dans une forme de diplomatie militante : par sa présence sur le terrain, Nicole voulait affirmer une solidarité concrète et livrer un regard indépendant sur le conflit.
Lien vers la carte postale de Léon Nicole : https://genevemonde.ch/entries/gn316wZ0ejw
L’écho avec l’actualité est frappant. En Ukraine, le président Volodymyr Zelensky effectue lui aussi des visites symboliques dans les zones de guerre pour affirmer sa position politique et attirer l’attention internationale. Hier comme aujourd’hui, ces gestes servent à dénoncer les violences, renforcer les alliances et mobiliser l’opinion mondiale.
Mais la mémoire de la guerre d’Espagne reste aujourd’hui encore un terrain idéologique disputé. « Le Parti populaire (PP) et Vox recyclent les idées franquistes », souligne Mari Carmen Rodriguez. « La Phalange est toujours présente sur les listes électorales. »
Interview et réalisation David Glaser
Erratum :
Par souci d'exactitude, l'auteure de ce podcast précise, en complément ou rectification de lapsus prononcés durant son intervention orale et que les auditeurs auront certainement rectifié par eux-mêmes. : que la carte postale de Léon Nicole a été envoyée au service social du parti socialiste genevois; que la fusillade du 9 novembre 1932 s'est déroulée dans le contexte d'une contre-manifestation à la tenue d'une rencontre organisée par l'Union Nationale et non l'Action Nationale; qu'après l'interdiction du PC genevois certains de ses ex-membres (et non L. Nicole) rejoignent le PS sur proposition de Léon Nicole; que la bataille de Madrid s'est tenue en novembre 1936 (et non 1937, date du voyage de Léon Nicole); qu'Henri Wallon a fait 3 (et non 4) voyages de guerre en Espagne républicaine; enfin, que la guerre des mémoires qui circule en Espagne aujourd'hui encore à travers de nouveaux groupements comme VOX, ainsi que par la phalange qui n'a jamais disparu... (et non pas parce que la phalange n'a jamais disparu...).
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