Le monde des affaires a-t-il intérêt à proposer davantage de mesures de conciliation travail-famille ? Quels sont les effets de ces mesures sur le stress à la maison ? Pourquoi est-ce important pour la société québécoise qu’il y en ait davantage ?
Marie-Claude Savard discute de ces questions avec un employeur de PME et une employée, mère de 2 enfants. Alors que le gouvernement vient de déposer deux projets de loi visant à modifier la Loi sur les normes du travail et à assouplir le régime d’assurance parentale, le stress parental lié à la conciliation travail-famille est devenu un véritable enjeu de société pour le Québec d'aujourd'hui.
Julie Saint-Louis travaille en design industriel. Mariée et maman de deux enfants de 6 et 8 ans, elle vient de démarrer sa propre entreprise de design à la maison afin d’améliorer la dynamique familiale. Louis Lachapelle est président-fondateur de A+ Entrepreneurs généraux, une PME qui embauche 55 employés. Figurant pour la 6e année consécutive au palmarès des Leaders de la croissance 2017 de l'Actualité, et enregistrant un taux de croissance de 585 % en 2017, Louis est aussi papa de 2 enfants de 2 et 5 ans. Il aspire à être le meilleur employeur au Québec. Par conséquent, il pratique une gestion s’adaptant aux besoins de ses employés. Pas mal pour une entreprise qui oeuvre dans un domaine hautement compétitif, la construction commerciale.
« La clé, c’est la flexibilité. Et je vous assure, c’est rentable. Si un employé veut aller au concert de flûte de son enfant en pleine journée, on veut qu'il se sente libre d'y aller. Nos employés voient qu’on investit dans leur bien-être et ils nous le redonnent en double. Parce que ce qui compte, c’est leur niveau d’engagement. C’est ce qui fait en sorte qu’on sera plus rentable que tout le monde. Simplement parce qu’ils sont mobilisés. »
Rappelons que le tiers des mères et le quart des pères d’enfants québécois de 6 mois à 5 ans présentaient un niveau de stress élevé lié au conflit entre travail et famille, selon une enquête de l’ISQ de 2012. Selon le plus récent dossier de l'Observatoire des tout-petits, plusieurs études ont montré que le stress parental est un facteur de risque de conduites parentales à caractère violent.