Et si on écoutait toutes les langues et les cultures de Marseille ? Alors on entendrait de lʹitalien, de lʹarabe, du kabyle, du corse, de lʹarménien, de lʹespagnol, du bengali, de lʹhébreu et du comorien.
Massalia est composée de ces voix, de ces langages, de tous ces accents et de toutes ces intonations différentes. Lʹémission est une mosaïque sonore des vagues dʹimmigrations successives arrivées dans la ville portuaire.
Il y a la famille Catella, Roberto et Maria, tous deux arrivés enfants à Marseille pendant la période après-guerre. Ce nʹétait pas drôle tous les jours pour eux. Mais ils ont vécu aussi beaucoup de bonheurs. Ils le racontent dans un texte en italien.
Il y a aussi Esther Fouchier qui relate, en hébreux,
comment elle a débarqué enfant à Marseille pour y retrouver un oncle caporal - qui ne reviendra jamais de la guerre dʹAlgérie. Et puis Mounira Chatti déclare en tunisien quʹà Marseille, elle a senti " cette capacité à respecter la personnalité de celui qui vient vers elle, mais aussi celle de surpasser cette appartenance. "
Et enfin, Maitryee Mahatma évoque, en bengali, cette sensation de sentir le vent contre son visage à son arrivée à Marseille, un sentiment connu de Pondichéry.
Au rythme de la mer, des voix de passagers en partance vers lʹAlgérie et aussi de guitare flamenco, de musiques traditionnelles italiennes et arméniennes et enfin de chants kabyles, corses et
comoriens, nous découvrons les autres personnages de Massalia. Ils nous livrent, dans leur langue dʹorigine, des bribes de leur vie à Marseille, que ce soit des moments gais ou tristes.
Un documentaire de Sandrine Jorand
Prise de son : Marc Garvenes
Réalisation : Patrick Lenoir
Coproduction France Culture-Sur les doks et RTS-Le Labo
Rediffusion du 13.01.2013