Philo

Méditation sur l'obéissance et la liberté, Simone WEIL, 1937-1938 – texte intégral, livre audio


Listen Later

"Il n’est pas vrai que le nombre est une force. Le nombre, quoique l’imagination nous porte à croire, est une faiblesse. (...) Entretenir le sentiment d’impuissance, c’est le premier article d’une politique habile de la part des maîtres. (...) Tout ce qui contribue à donner à ceux qui sont en bas de l’échelle sociale le sentiment qu’ils ont une valeur est, dans une certaine mesure,subversif."

Dans ce texte court, Simone Weil prolonge l'analyse de La Boétie (Discours sur la Servitude Volontaire). Elle appelle de ses voeux un Galilée de la force sociale : en fait, c'est elle ce Galilée ! C'est une sorte de synthèse de sa pensée sur la notion de "force". L'ordre social apparaît dès lors comme un mal, mais un mal nécessaire. Le "moindre mal" est obtenu lorsque la collectivité "a besoin que l'individu pense" (voir in Réflexions sur les Causes de la Libertés et de l'Oppression Sociale).

Texte intégral (surligné malheureusement) ici : http://etienne.chouard.free.fr/Europe/Simone_Weil_1938_Meditation_sur_l_obeissance_et_la_liberte.pdf
Lu par Alexis Dayon, professeur de philosophie

Livre audio de la Méditation sur l'obéissance et la liberté, bref écrit de l'hiver 1937-1938 par lequel Simone WEIL réagit au Discours de la servitude volontaire d'Étienne de LA BOÉTIE, afin d'en prolonger la réflexion.

Ce petit opuscule porte nettement la marque des écrits politiques de l'autrice :

♦ Champ du social décrit comme domaine par excellence du règne de la pesanteur.
♦ Reproche fait aux analyses marxistes de s'être limitées à une lecture économique des phénomènes sociaux qui empêche de rendre compte de leur foncière irrationalité.
♦ Désir de reprendre l'analyse du fait social depuis la compréhension élémentaire des effets de la force sur l'atome individuel jusqu'à ses effets globaux sur l'ensemble du corps social envisagé, à la façon platonicienne, comme "gros animal".
♦ Réduction à l'insignifiance par la machinerie sociale des existences individuelles qu'il isole et atomise, saisie comme fondement de l'oppression.
♦ Précarité des mouvements révolutionnaires qui, passé le moment d'arrêt qu'impose le soulèvement des masses opprimées, décante irrésistiblement pour former un nouvel ordre oppressif.
♦ Paradoxe de l'ordre social, à la fois inextricablement mauvais et irrécusablement nécessaire et, de là, caractère toujours tragique des luttes.

♪♬ Mélodie de l'Internationale, boîte à musique.

◙ Tableau : Des roses pour Staline, Boris Eremeevich VLADIMIRSKI (1949).

Source de la vidéo : https://youtu.be/FXUMjyGfRsE

...more
View all episodesView all episodes
Download on the App Store

PhiloBy