Lors des confinements de 2020, les citadins ont fait l’expérience aigüe de leurs sens, ils ont appris à distinguer ce qui les entoure, les englobe et leur demeurait invisible. Les travailleurs de première ligne, venant souvent de loin pour faire tourner l’économie et procurer les produits de première nécessité dont ils avaient besoin, mais aussi les animaux sauvages, qui s’emparaient de la ville, vide d’occupants et de circulation. Si les urbains exprimèrent leur reconnaissance pour les travailleurs, c’est un autre sentiment qui émergea face au retour de la nature dans nos villes : l’émerveillement. Voir des cerfs, des chevreuils, des renards, entendre le chant des oiseaux nous procura un plaisir primaire, essentiel. Devenus inactifs, ce surgissement inattendu nous permit de redécouvrir ce que l’humain et les animaux partageaient : être vivants.
À l’issue de la pandémie, certains ont fait le choix de quitter la ville pour s’installer à proximité de la nature, montrant que la ville perdait de son attractivité et que son imaginaire s’était quelque peu tari. Et pourtant… la ville, autrefois espace d’émancipation, de rencontre, de tolérance, ne serait-elle pas justement l’endroit propice pour réfléchir au mode de relation à construire avec les animaux ? Loin de la robinsonnade, la ville, lieu de tous les vivants ?
Pour en parler, dans la première partie, Olivier Jacquemond reçoit Léa Mosconi, architecte, maîtresse de conférences à l’ENSA Nantes, cofondatrice de l’atelier Bony Mosconi, présidente de la Maison de l’architecture en Île-de-France et commissaire scientifique de l’exposition Paris Animal présentée au Pavillon de l’Arsenal en 2023, Nathalie Blanc, géographe et plasticienne, directrice de recherche au CNRS et directrice du Centre des Politiques de la Terre, et Joëlle Zask, philosophe,maîtresse de conférences à l’Université d’Aix-Marseille, membre de l’Institut universitaire de France et du Centre Norbert Elias et auteure de « Zoocities. Des animaux sauvages dans la ville ».
Dans la seconde partie, Olivier Jacquemond reçoit Simon Cobigo, architecte, paysagiste et cataphile pour parler de biotope, de régénération hydrique, mais aussi de formes d'intervention légère, ludique éphémère dans l'espace public.
0:44 Introduction
2:00 Le débat avec Léa Mosconi, Nathalie Blanc et Joëlle Zask
1:04:37 Le face à face avec Simon Cobigo
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