La copie du décret de naturalisation française reposait sur le bureau d'Almamy, froide et impersonnelle sous les néons fatigués de son cabinet d'Abidjan. L'humidité chaude et collante s'accrochait à sa peau, tranchant avec l'austérité glaciale du document officiel devant elle ...

La nouvelle éclata comme un coup de feu dans l’atmosphère étouffante du bureau d’Almamy Traoré. Penché sur son smartphone, Kouamé laissa échapper un sifflement discret mais éloquent, interrompant net la concentration d’Almamy ...

Les néons blafards du cybercafé de Treichville grésillaient avec lassitude, répandant une lumière jaunâtre et maladive sur le visage en sueur de Jules-Philippe. Chaque clic nerveux sur sa souris, chaque vérification anxieuse de son téléphone jetable résonnait comme un coup de marteau, martelant un peu plus profondément le clou de son angoisse ...

La salle de bal du palace parisien était bondée, vibrant d'une tension palpable malgré l'heure avancée. À l'extérieur, la ville Lumière poursuivait son ballet indifférent, tandis qu'à l'intérieur, sous les lustres étincelants, tous les regards convergeaient vers l'homme qui venait de monter sur l'estrade ...

Le premier signe fut le taxi. Almamy avait appelé Yoboué, son chauffeur habituel, un homme fiable qui connaissait les rues d'Abidjan comme un avocat connaît ses dossiers. Toujours ponctuel. Pas aujourd'hui. À la place, une vieille Peugeot cabossée, d'un bleu délavé par le soleil et les années, stationnait devant son bureau ...

L'air humide d'Abidjan était si dense qu'on aurait juré pouvoir le mordre. Dans le bureau d'Almamy Traoré, il amplifiait un silence chargé d'appréhension. L'article 48 planait toujours au-dessus de la tête de Tierno Tall, menaçant comme une condamnation en sursis ...

La copie du décret de naturalisation française trônait sur le bureau d’Almamy comme une grenade dégoupillée prête à exploser. La date était nette, implacable : 24 février 1987. À côté, Kouamé avait posé un exemplaire usé du Code de la Nationalité ivoirienne, ouvert à l’Article 48 ...

L’humidité d’Abidjan collait à la peau de Jules-Philippe comme un mauvais costume trop étroit. Il passa une main nerveuse sur son front en sueur, froissant malgré lui la photocopie du décret de naturalisation française. Vingt-sept ans qu’il arpentait discrètement les couloirs poussiéreux des Archives nationales ivoiriennes, vingt-sept ans qu’il veillait, tel un gardien invisible, sur des secrets oubliés ...

La nouvelle frappa Abidjan comme une décharge électrique, dissipant brièvement la torpeur accablante de la mi-journée. Dès midi, tous les écrans vibraient à l’unisson d’une même annonce, répétée à l’envi avec une urgence croissante ...

L'air étouffant du petit bureau d'Almamy Traoré à Abidjan sentait le papier jauni et les arrangements douteux. À l'extérieur, le soleil implacable de l'Afrique de l'Ouest frappait le quartier du Plateau, transformant les rues en un damier brillant d'une chaleur écrasante. Almamy s'appuya contre le dossier usé de son fauteuil en cuir, les bras collés aux accoudoirs en faux acajou ...