L'abbé Gagné revient sur le choix du titre de cette émission. Il nous invite à réfléchir sur les questions fondamentales qui nous animent et sur l'importance de ces questions dans notre société.

Certaines personnes aiment aujourd’hui à se présenter comme des libres penseurs. Elles aiment à se dire affranchies de toutes les tendances, des manières de penser et d’agir, trouvant en elles-mêmes leurs propres points de référence sur un peu tous les sujets, en particulier dans leurs jugements, que d’aucuns aiment rendre publics, concernant les enseignements et les pratiques des religions.

Le fait passe presqu’inaperçu même si les médias y font référence, il s’agit de la décision du gouvernement d’étendre les critères pour pouvoir bénéficier ( selon son langage ) de ce qu’on appelle si improprement « L’Aide médicale à mourir ». On en vient à offrir gratuitement la mort à qui la demandera, même si physiquement la mort n’est pas proche.

Parmi les mauvaises nouvelles qui nous parviennent ces temps-ci à travers les médias, il y a ce qui concerne particulièrement les jeunes en temps de pandémie. Mais le phénomène était déjà perceptible avant les ravages causés par le coronavirus. De plus en plus de jeunes en effet vivent des périodes dépressives qui ont parfois des conséquences funestes. Que se passe-t-il donc dans le cœur de la jeunesse, même des tout jeunes ? Qu’est-ce qui les empêche de faire face aux défis du monde actuel dont on croyait qu’il serait prolifique, rempli de promesses, avec des conditions de vie et de travail qui s’ajouteraient à tout ce que les générations précédentes ont acquis de plus beau, de plus attirant? La vie ne devrait-elle pas être rendue plus facile : ordinateurs, moyens de communications sans précédents, robotique, fonds de pension à toute épreuve, etc.

Sous quel éclairage devrions-nous prendre les décisions importantes, surtout celles qui touchent nos convictions les plus profondes, nos valeurs à défendre, notre patrimoine, notre vie en société, notre avenir personnel et collectif ? Quand on est chrétien, il apparaît évident que c’est sous la Lumière de l’Évangile et guidé par les enseignements de l’Église, que nous devons le faire… sinon l’Évangile ne nous sert à rien d’autre qu’à vivre des célébrations liturgiques et religieuses sans lien avec le quotidien, là où pourtant le Christ nous rejoint et nous attend. « Montre-moi ta foi sans les œuvres, dit bien saint Jacques dans sa lettre, moi, c’est par mes œuvres que je te montrerai ma foi…La foi sans les œuvres est morte ».

Combien de fois, à la manière dont les médias et les journalistes traitent la nouvelle, il apparaît que les propos manquent d’objectivité et trahissent les options personnelles des commentateurs, spécialement quand il est question de la foi chrétienne et du catholicisme qu’on semble se plaire à discréditer de façon injuste. Les clichés ne manquent pas, les allusions méprisantes font percevoir ce qui ressemble à des abus de pouvoir.

Prenons pour exemple ce qui a été véhiculé dans les médias suite à la nomination, proposée par le Président des États-Unis, de madame Coney Barret comme juge à la Cour Suprême. Il y a eu de nombreux détracteurs pour s’en prendre au fait que madame Barrett, étant catholique, étant pour le respect de la vie, et étant mère de sept enfants, n’aurait pas l’objectivité nécessaire pour exercer sa fonction.

Que pensez-vous de cette attitude ?

Le 4 octobre dernier s’achevait « Le Temps de la Création » à l’occasion duquel le pape François a publié un message entièrement consacré au thème choisi, cette année, par la famille œcuménique : « Jubilé pour la Terre ».

De nos jours, nos modes de vie, particulièrement le fléau de la surconsommation, poussent la planète Terre au-delà de ses limites. Nos exigences de croissance ainsi que notre cycle de production et de consommation sans fin épuisent notre monde. Les forêts sont lessivées. La couche arabe s’érode. Les champs s’épuisent. Les déserts gagnent du terrain. Les mers s’acidifient. Les tempêtes s’intensifient. Le climat se réchauffe à une vitesse alarmante et la biodiversité s’appauvrit. In fine, la Terre lutte pour se renouveler.

Dans ce contexte assombri de « la Terre qui se meurt », que penser de la proposition du thème « Jubilé pour la Terre » pour célébrer le Temps de la Création ? Peut-on parler de nouveaux rythmes, d’un nouvel espoir »? Y a-t-il bien lieu de célébrer ?