Notons d’abord que la Bible ne parle pas de « commandements », mais littéralement de dix « paroles » (Ex 34.28 ; Dt 4.13 et 10.4) dont la première proclame que Dieu est le libérateur de son peuple : « Je suis l'Éternel, ton Dieu, qui t'ai fait sortir d'Égypte, de la maison d'esclavage » (2). S’adressant à un peuple déjà libéré, ces dix paroles prennent un sens nouveau, non moralisateur : « Parce que tu as été libéré… alors, tu peux… ne pas avoir d’autre dieu que moi, te reposer le sabbat, ne pas : voler, tuer... ». Traditionnellement on divise le décalogue en deux tables : la première (2-11) traite de la relation à Dieu et la seconde (12-17), au prochain. Mais une analyse plus fine montre que « Souviens-toi… » et « Honore… », de par leur position centrale, donnent la clé pour interpréter le décalogue. En effet, réserver exclusivement pour Dieu un jour par semaine (8-11), c’est reconnaître que le temps lui appartient et, qu’en sa qualité de Seigneur, il nous redonne ce temps (à nous qui n’en avons jamais !) pour pouvoir enfin arrêter de courir, nous reposer dans sa présence et le retrouver face à face, dans sa réalité de Dieu ! Alors, une fois une juste relation avec lui établie, on ne pourra plus le « mettre dans une boîte » dans une statue, comme une idole (4-6) ou en faire un concept emprisonné dans nos paroles ou formules théologiques (7). Quant aux parents, ils sont participants de l’œuvre créatrice de Dieu, par le fait de donner la vie (Gn 1.28) ; ils sont ainsi le type du prochain créé à l’image de Dieu. (...)