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Lancé à l’automne dernier, le projet "Nous saisonniers, saisonnières..." porté par le Collège du Travail à Genève, propose des itinéraires historiques, mémoriels et artistiques à travers la ville, retraçant la vie et les luttes des travailleurs soumis au permis A, le statut de saisonnier en Suisse. Ce permis, aboli le 1er juin 2002 avec l’entrée en vigueur des accords de libre circulation, limitait fortement les droits des migrants. Attribué pour une durée maximale de neuf mois, il obligeait les saisonniers à retourner dans leur pays à l’expiration de leur contrat et interdisait la venue de leur famille. Ils ne pouvaient pas non plus louer un logement à leur nom et subissaient de nombreuses autres discriminations.
Le projet se découvre via un podcast géolocalisé, avec deux parcours de sept stations chacun. L’Île Rousseau a été choisi comme point de départ, symbole de Genève et de sa vue sur les contributions des saisonniers, qui ont été essentiels dans la construction, l’hôtellerie et l’agriculture après la Seconde Guerre mondiale. À partir des années 1950, les syndicats et le patronat ont progressivement plaidé pour des permis annuels plus stables.
Dès 2002, avec un permis B, les travailleurs pouvaient enfin faire venir leur famille, sous certaines conditions strictes. Des témoignages, comme celui d’une femme slovène employée à l’hôtel Métropole, illustrent la souffrance liée à la séparation familiale et au travail clandestin. Le guide syndical du SIT, édité en 1986, dénonçait déjà les conditions de travail difficiles dans l’hôtellerie et la restauration. Malgré des améliorations, les saisonniers restaient précaires, dépendants de leur employeur et exposés à divers abus. Beaucoup travaillaient au noir pour prolonger leur séjour, au risque de sanctions légales.
L’exposition de 2019 et le film « Lettres ouvertes » ont permis de transmettre ces récits aux nouvelles générations. Bien que le statut de saisonnier ait disparu en 2002, les problèmes d’exploitation et de discrimination persistent encore aujourd’hui. Le syndicat SIT continue de défendre les travailleurs sans papiers et les migrants précaires.
Par ailleurs, l’opération Papyrus, lancée dans les années 2010, a permis la régularisation de 2400 personnes travaillant clandestinement, mais de nombreux autres restent vulnérables. Les itinéraires proposés peuvent se parcourir en ville ou en ligne, offrant ainsi une immersion complète dans l’histoire et la mémoire des saisonniers et saisonnières à Genève.
Itinéraire commenté par Patrick Auderset et enregistré par David Glaser
Pour plus de renseignements : https://saisonniers-saisonnieres.ch/
Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
By David GlaserLancé à l’automne dernier, le projet "Nous saisonniers, saisonnières..." porté par le Collège du Travail à Genève, propose des itinéraires historiques, mémoriels et artistiques à travers la ville, retraçant la vie et les luttes des travailleurs soumis au permis A, le statut de saisonnier en Suisse. Ce permis, aboli le 1er juin 2002 avec l’entrée en vigueur des accords de libre circulation, limitait fortement les droits des migrants. Attribué pour une durée maximale de neuf mois, il obligeait les saisonniers à retourner dans leur pays à l’expiration de leur contrat et interdisait la venue de leur famille. Ils ne pouvaient pas non plus louer un logement à leur nom et subissaient de nombreuses autres discriminations.
Le projet se découvre via un podcast géolocalisé, avec deux parcours de sept stations chacun. L’Île Rousseau a été choisi comme point de départ, symbole de Genève et de sa vue sur les contributions des saisonniers, qui ont été essentiels dans la construction, l’hôtellerie et l’agriculture après la Seconde Guerre mondiale. À partir des années 1950, les syndicats et le patronat ont progressivement plaidé pour des permis annuels plus stables.
Dès 2002, avec un permis B, les travailleurs pouvaient enfin faire venir leur famille, sous certaines conditions strictes. Des témoignages, comme celui d’une femme slovène employée à l’hôtel Métropole, illustrent la souffrance liée à la séparation familiale et au travail clandestin. Le guide syndical du SIT, édité en 1986, dénonçait déjà les conditions de travail difficiles dans l’hôtellerie et la restauration. Malgré des améliorations, les saisonniers restaient précaires, dépendants de leur employeur et exposés à divers abus. Beaucoup travaillaient au noir pour prolonger leur séjour, au risque de sanctions légales.
L’exposition de 2019 et le film « Lettres ouvertes » ont permis de transmettre ces récits aux nouvelles générations. Bien que le statut de saisonnier ait disparu en 2002, les problèmes d’exploitation et de discrimination persistent encore aujourd’hui. Le syndicat SIT continue de défendre les travailleurs sans papiers et les migrants précaires.
Par ailleurs, l’opération Papyrus, lancée dans les années 2010, a permis la régularisation de 2400 personnes travaillant clandestinement, mais de nombreux autres restent vulnérables. Les itinéraires proposés peuvent se parcourir en ville ou en ligne, offrant ainsi une immersion complète dans l’histoire et la mémoire des saisonniers et saisonnières à Genève.
Itinéraire commenté par Patrick Auderset et enregistré par David Glaser
Pour plus de renseignements : https://saisonniers-saisonnieres.ch/
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