Par Maud Besançon, professeure des Universités en psychologie différentielle, Université Rennes 2.

La créativité est une dimension qui peut être associée, selon les modèles, à l’intelligence. Est-ce que la créativité est synonyme d’intelligence ? ou la créativité est-elle uniquement synonyme d’originalité, voire de folie ? La créativité s’exprime-t-elle uniquement dans le domaine des Arts ? Est-ce qu’il existe un « don » dès la naissance ? Est-ce que seuls les génies peuvent être à la fois intelligents et créatifs ?

N’existerait-il pas différents déterminants qui joueraient un rôle dans l’expression du potentiel créatif ? En examinant ces déterminants, nous aborderons l’évaluation des compétences créatives pour mieux comprendre et interpréter les résultats de PISA2022, évaluant les compétences créatives des élèves de 15 ans. Enfin, nous explorerons des perspectives d’application au sein de la formation, des Curricula et des pratiques pédagogiques.

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Par Salomé Cojean, maîtresse de conférences en Sciences de l’Éducation, UGA.

Comment favoriser la mémorisation et la compréhension des documents pédagogiques multimédia ?

Lors de la conception d’un document pédagogique, l’objectif à garder en tête doit toujours être de faciliter le traitement de l’information par l’élève. En s’appuyant sur des modèles théoriques de la mémoire de travail et de la charge cognitive, nous verrons que la priorité est de limiter la charge dite « extrinsèque », c’est-à-dire le traitement d’informations présentées mais inutiles par rapport au contenu. Les nombreuses études expérimentales conduites sur le sujet nous permettent d’établir certains principes de conception à suivre pour favoriser l’apprentissage des élèves (attention, mémorisation, compréhension…). Nous regarderons plus en détails les contraintes, mais également les bénéfices apportés par le format numérique.

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Par Corentin Gonthier, professeur des universités en psychologie, Université de Nantes.

Cette conférence vise à interroger les différentes sources possibles d’hétérogénéité entre les élèves, et les adaptations pédagogiques que cette hétérogénéité peut nous amener à introduire en cours. Plusieurs types de différences entre les élèves sont discutées dans le champ de l’éducation, dont certaines sont des mythes et d’autres de vraies sources de difficultés pédagogiques. Nous ferons un tour d’horizon des trois sources les plus souvent envisagées :
  1/ L’intelligence : existe-t-il des différences d’intelligence entre les élèves ? Existe-t-il des intelligences multiples ? Doit-on adapter ses cours au niveau d’intelligence ou au type d’intelligence de l’élève (logico-mathématique, verbale, interpersonnelle…) ?
  2/ Les styles d’apprentissage : existe-t-il des styles d’apprentissage différents (verbal, visuel, voire kinesthésique) ? Doit-on adapter ses supports de cours au style d’apprentissage préférentiel de l’élève ? Comment concevoir des supports de cours qui tiennent compte des différents aspects du processus d’apprentissage ?
  3/ Les troubles dys- (dyslexie, dyspraxie, dysgraphie, dysorthographie, dyscalculie…) : quels sont les principaux troubles neurodéveloppementaux qui peuvent affecter les apprentissages ? Comment envisager les conséquences de ces troubles à tous les niveaux de la relation avec l’école ? Peut-on régler les problèmes de dyspraxie en donnant un ordinateur à l’élève ou les problèmes de dyslexie en imprimant un support de cours en Arial 14 ?

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L’éducation inclusive de tous les élèves, incluant ceux ayant un Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA), est devenue un enjeu majeur dans de nombreux pays à travers le monde. En France, l’amélioration des conditions de scolarisation des élèves présentant un TSA constitue d’ailleurs l’un des principaux engagements de la nouvelle stratégie nationale pour les troubles du neurodéveloppement (2023-2027). Pour autant, en pratique, la mise en œuvre de ces politiques inclusives est source de défis et d’interrogations pour les professionnels de l’éducation. La gestion du temps accordé à l’élève ayant un TSA, de ses comportements problèmes et des conséquences que ces deux éléments peuvent avoir sur les autres élèves est souvent au cœur des inquiétudes des enseignants. C’est donc ce contexte à enjeux que cette présentation se donnera pour objectif d’aborder, à la lumière d’études scientifiques récentes sur le sujet, l’influence que peut (ou non) avoir la présence dans une classe d’un élève dit « différent », sur les attitudes, les apprentissages scolaires et le développement socio-émotionnel des élèves dits « ordinaires ».

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Par Noémie Baudoin, Professeur à l’Université Catholique de Louvain.

En tant qu’enseignant, a-t-on un effet sur le bien-être des élèves qui nous sont confiés ?

Pour répondre à cette question, nous proposons tout d’abord de clarifier ce que recouvre cette notion de bien-être des élèves mais aussi d’évoquer les raisons pour lesquelles l’Ecole est amenée à s’en soucier. Ensuite, nous regarderons s’il existe des variations entre le bien-être des élèves d’une classe à l’autre ou d’une école à l’autre. Nous présenterons par la suite l’état des connaissances concernant les effets de différentes pratiques enseignantes supposées soutenir le bien-être des élèves et discuterons des conditions de leur efficacité. Enfin, nous discuterons sur l’articulation entre climat scolaire et bien-être des élèves.

Ce mercredi de Pégase sur l’impact de l’enseignant sur le bien-être des élèves s’inscrit dans la complémentarité de celui réalisé par Damien Tessier le 27 septembre 2023, autour de la question du bien-être qui était « est-ce qu’il suffit qu’un élève se sente bien pour qu’il apprenne bien ? ». l’intérêt de suivre cette conférence est de clarifier le rôle de l’enseignant dans le bien-être des élèves. 

Dans un premier temps nous aurons l’intervention de Noémie Baudoin. Le temps 2 en présentiel, permettra aux participants de s’approprier les contenus de la conférence et d’approfondir le lien entre bien-être et apprentissages.

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Par Louise Goupil, Chargée de recherches, CNRS.

Cette conférence vise à remettre en question l’idée répandue selon laquelle les jeunes élèves ne seraient pas en mesure d’évaluer leurs propres compétences et croyances, et partant, d’exprimer une curiosité ciblée et utile aux apprentissages. En réalité, de nombreux travaux de recherche montrent à la fois que : 1) la curiosité favorise très fortement l’apprentissage, et ce depuis le plus jeune âge ; et 2) que les jeunes enfants sont déjà capables d’auto-évaluer leurs compétences et connaissances grâce à des formes élémentaires de métacognition, ce qui s’exprime notamment aux travers de leurs nombreuses questions lorsqu’ils et elles sont dans un environnement qui les favorisent. Malgré ces constats, la possibilité pour tous les élèves de questionner dans la classe reste limitée par de nombreux facteurs, qu’ils soient (méta)cognitifs et/ou sociaux. Des données récentes concernant le questionnement des élèves en grande section, CP et CE1, ainsi que les réponses apportées par des enseignant.e.s en fonction notamment du milieu sociale d’origine des élèves seront présentées pour étayer ce dernier point.

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 Par Anna Potocki, Docteure et HDR en Psychologie, MCF en Sciences de l’Éducation, LaRAC, UGA

Cette conférence vise à remettre en question l’idée répandue selon laquelle l’apprentissage de la lecture et son enseignement sont principalement, voire exclusivement, réservés aux premières années d’école élémentaire (notamment au cycle 2), et sont donc l’affaire des enseignants du 1er degré. Nous montrerons comment la multiplication des activités de lecture de documents écrits, particulièrement dans le cadre de l’enseignement disciplinaire à partir de la fin du cycle 3 puis au collège et au lycée, place un poids supplémentaire sur les compétences en lecture des élèves.

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 Depuis quelques années, il existe beaucoup de controverses sur les liens entre les écrans et la qualité des apprentissages scolaires. Nous commencerons par faire un état des lieux sur les pratiques de lecture et d’écriture chez les enfants et les adolescents et nous tenterons de les mettre en perspective avec les pratiques numériques de ces derniers. L’idée sera de faire une synthèse des résultats de différentes enquêtes et en particulier, de les discuter en considérant le poids des facteurs socio économiques. 

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 ls jouent trop aux jeux vidéos, est-ce que c’est mauvais ?

Par Eric Lambert, professeur des universités, CeRCA, Université de Poitiers.

La pratique des jeux vidéo est la première activité de loisir chez les jeunes (96% des jeunes français de 10 à 14 ans déclarent jouer). Il est donc important de s’interroger sur l’effet de cette pratique sur le développement cognitif mais plus généralement sur les apprentissages. Dans le cadre de cette communication seront abordés les intérêts mais aussi les limites des jeux sérieux (serious game) comme outil d’apprentissage et de développement cognitif. Puis, plus largement, nous nous intéresserons au bénéfice de la pratique des jeux vidéo (non sérieux) comme outil de développement voire comme outil d’apprentissage scolaire.

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Les stratégies les plus efficaces sont-elles toujours les plus élaborées ?

Par Fanny Ollivier, maitresse de conférence en Psychologie cognitive et différentielle, Université d’Angers.

Nous sommes tous amenés à choisir des stratégies dans notre vie quotidienne et professionnelle. Au cours de leur cursus scolaire, les enfants et les adolescents acquièrent des connaissances et développent des compétences qui permettent à leurs stratégies d’évoluer. Dès l’école maternelle, les enfants disposent d’un répertoire de stratégies qui va continuellement s’enrichir. Les élèves vont donc régulièrement devoir choisir une stratégie. Mieux comprendre comment se fait le choix d’une stratégie suppose de s’intéresser aux caractéristiques des tâches, des individus, et des stratégies elles-mêmes. A travers l’exemple de l’utilisation des doigts en calcul, nous interrogerons les critères de choix qui conduisent à utiliser une stratégie ou à en changer.

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