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Or
Dans Un, personne et cent mille, le formidable roman de Luigi Pirandello, un homme, Vitangelo, se retrouve devant la glace un matin. Il s'observe, et sa femme s'approche:
«– Qu'est-ce que tu fais?»
«– Rien, je regarde mon nez, dans cette narine-là. Quand j'appuie, ça me fait un peu mal.»
Sa femme sourit et lui répond: «Je croyais que tu regardais de quel côté ton nez penchait.»
Le héros découvre alors, à 28 ans, qu'il a le nez tordu. Et que sa femme l'a toujours perçu comme ayant un nez tordu. Qu'il n'est pas tel qu'il s'est toujours imaginé: «J'avais toujours cru jusque-là que mon nez, sans être forcément beau, était au moins décent, comme toutes les autres parties de mon corps».
Dans le roman de Pirandello, cette histoire de nez est le point de départ d'une quête d'identité, et d'une réflexion sur la perception. Nous ne sommes pas une seule personne, mais un, personne, et cent mille.
En décortiquant la manière dont Vitangelo et sa femme peuvent avoir une perception différente d'une même personne, Pirandello décortique notre perception de soi et de celle des autres. Vous croyez connaître quelqu'un, et il est tout autre chose. Vous passez du temps avec une personne, vous vous mettez à l'aimer, à l'intégrer à vous, à ce que vous êtes, à votre quotidien et à vos pensées, et il n'est pas du tout l'être que vous espériez.
C'est ce qui est arrivé à celle que nous appellerons Suzanne. Elle est tombée amoureuse d'un homme qui n'était pas du tout celui qu'elle croyait.
L'histoire de Suzanne a été racontée au micro de Sarah-Lou Lepers.
Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.
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Dans Un, personne et cent mille, le formidable roman de Luigi Pirandello, un homme, Vitangelo, se retrouve devant la glace un matin. Il s'observe, et sa femme s'approche:
«– Qu'est-ce que tu fais?»
«– Rien, je regarde mon nez, dans cette narine-là. Quand j'appuie, ça me fait un peu mal.»
Sa femme sourit et lui répond: «Je croyais que tu regardais de quel côté ton nez penchait.»
Le héros découvre alors, à 28 ans, qu'il a le nez tordu. Et que sa femme l'a toujours perçu comme ayant un nez tordu. Qu'il n'est pas tel qu'il s'est toujours imaginé: «J'avais toujours cru jusque-là que mon nez, sans être forcément beau, était au moins décent, comme toutes les autres parties de mon corps».
Dans le roman de Pirandello, cette histoire de nez est le point de départ d'une quête d'identité, et d'une réflexion sur la perception. Nous ne sommes pas une seule personne, mais un, personne, et cent mille.
En décortiquant la manière dont Vitangelo et sa femme peuvent avoir une perception différente d'une même personne, Pirandello décortique notre perception de soi et de celle des autres. Vous croyez connaître quelqu'un, et il est tout autre chose. Vous passez du temps avec une personne, vous vous mettez à l'aimer, à l'intégrer à vous, à ce que vous êtes, à votre quotidien et à vos pensées, et il n'est pas du tout l'être que vous espériez.
C'est ce qui est arrivé à celle que nous appellerons Suzanne. Elle est tombée amoureuse d'un homme qui n'était pas du tout celui qu'elle croyait.
L'histoire de Suzanne a été racontée au micro de Sarah-Lou Lepers.
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