Tout cet été, RFI a suivi les chemins de la pensée philosophique africaine contemporaine. Dans une série de neuf portraits à écouter sur nos environnements numériques, nous vous invitons à la rencontre de neuf penseurs d’Afrique et de la diaspora qui aident à comprendre le monde contemporain. Ce dimanche, pour le dernier volet de cette série, nous rencontrons la philosophe Nadia Yala Kisukidi.
Nadia Yala Kisukidi est une philosophe issue de la diaspora, elle est née en 1978 à Bruxelles, d’un père congolais et d’une mère franco-italienne. L’exil familial, une situation diasporique et des affinités de pensée ont conduit cette philosophe à réfléchir sur les mondes noirs.
Nadia Yala Kisukidi relit les auteurs de la négritude. Elle a aussi travaillé sur la place des femmes dans les décolonisations. Une place qu’elle a abordée dans un texte intitulé Tanina ntoto ! (« Protège la terre ») en langue Kikongo.
Cette philosophe a par ailleurs forgé le concept de Laetitia Africana, à partir du mot latin qui désigne la joie. Une façon de refuser la mélancolie post-coloniale.
Nadia Yala Kisukidi défend aussi la place des auteurs africains dans l’histoire de la philosophie. Elle est très attachée à la connaissance de ce qu’on appelle la « philosophie africana », la philosophie d’Afrique et de ses diasporas.
Elle nous recommande ainsi la redécouverte de différents auteurs comme Valentin-Yves Mudimbe, Fabien Eboussi Boulaga ou le théologien Jean-Marc Ela.
►Nadia Yala Kisukidi est l’auteure de Bergson ou l’humanité créatrice, mais aussi de nombreux articles et chapitres d’ouvrage. Elle a préfacé la traduction française de l’Atlantique noire de Paul Gilroy et une nouvelle édition du livre d’Achille Mbembé, De La Postcolonie.