Nouvelle diffusion de cet entretien qui vous avait été proposé en mars dernier.
Thomas Enhco est né en France, en 1988.
Fils de la chanteuse lyrique Caroline Casadesus, petit fils du chef d'orchestre Jean-Claude Casadesus, beau-fils du violoniste de jazz Didier Lockwood, et fils de l'éditeur Jean-Etienne Cohen-Séat, lui-même mélomane et excellent pianiste amateur, la musique semble avoir toujours fait partie de la vie de Thomas Enhco.
"Tout petit", nous racontera notre invité, " Ma mère nous chantait des airs d'opéra a capella, comme ceux de Richard Strauss par exemple (ndlr. : David, son frère, est trompettiste), cela a probablement été mon premier contact avec la musique. Quant à mon père, Jean-Etienne Cohen-Séat, éditeur de livre, et grand mélomane, j'aimais m'installer sous le piano quand il était au clavier. Il nous racontait des histoires en lien avec la musique qu'il jouait. "
A l'âge de 4 ans, la mère de Thomas divorce, et épouse le violoniste de jazz Didier Lockwood. C'est à ce moment-là que le jeune Thomas découvre le jazz, et très singulièrement le monde de l'improvisation, par le biais de Lockwood, mais aussi de tous ses amis jazzmen qui passaient à la maison familiale.
Le jeune enfant avait déjà commencé le violon à l'âge de 3 ans, grâce à sa mère. A l'âge de 6 ans, il se met au piano, et c'est au même moment qu'il commence le jazz . C'est Didier Lockwood qui enseignera le jazz à Thomas et son frère David, du moins au tout début. Le grand violoniste français qui avait une passion pour la transmission, ouvrira peu après une petite école de jazz, devenue une grande école aujourd'hui, et dans laquelle Thomas Enhco enseigne désormais, mais dans laquelle il fut d'abord élève.
Notre invité a donc été baigné à la fois dans la tradition orale du jazz avec Didier Lockwood, et ses amis musiciens, mais a aussi reçu une solide formation théorique.
Thomas entreprendra ensuite des humanités musicales, où tous les après-midis étaient dédiés à la musique, qu'il étudiait et pratiquait dans l'école de jazz fondée par Didier Lockwood.
"Dès le moment où j'ai commencé le piano (ndlr; : à 6 ans) ", nous confiera le pianiste, " J'ai commencé à composer. Très vite, Didier Lockwood m'a incité à consigner par écrit mes compositions, juste pour que je m'en souvienne ! "
A l'âge de 16 ans, le jeune pianiste est admis dans la section "Jazz" du Conservatoire national supérieur de Musique de Paris, dont il sera exclu 2 ans plus tard, pour avoir préféré une tournée de concerts avec Didier Lockwood, à une session d'examens dans l'institution parisienne. Peu après, Thomas complètera sa formation, en revenant étudier dans l'école de Jazz de Didier Lockwood.
Repéré par un producteur japonais, il tournera ensuite beaucoup au Japon, en trio, et passera aussi quelques années à New York, où il jouera également essentiellement en "piano trio" : piano, contrebasse, batterie.
Jusqu'en 2014-2015, la carrière fulgurante de Thomas Enhco se fera exclusivement dans le jazz, mais à partir de ce moment-là, il commencera à collaborer de plus en plus souvent avec des musiciens classiques.
L'on ne peut séparer le compositeur du pianiste, tant la composition a toujours été omniprésente et fondamentale dans la vie de notre invité. Aujourd'hui, Thomas Enhco ne compose plus seulement du "jazz", mais aussi du répertoire classique. En 2019, dans son disque "Thirty", il dévoilait son 1er Concerto pour piano. Il en a depuis écrit un 2e, ainsi qu'un Concerto pour piano et marimba.
A ce propos, et c'est là l'une des collaborations les plus flamboyantes de Thomas Enhco, il collabore depuis près de 13 ans avec la marimbiste bulgare Vassilena Serafimova.
En 2016, ils faisaient paraître leur 1er disque en duo, "Funambules" chez Deutsche Grammophon.
Leur 2e disque "Bach mirror", paraît en ce moment, chez Sony.
Une production qui est consacrée à des transcriptions et des recompositions de quelques grands thèmes de J-S.Bach, mais...