La Lettre de Galilée

Quand l’urgence sanitaire autorise « à titre dérogatoire » quelques écarts sur la sécurité de nos données de santé


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Dans la revue de presse de cette semaine, nous allons revenir sur le pétage de plombs de notre Ministre de la santé, Olivier Veran, mais également sur des dossiers sensibles qui sont hélas un peu passés sous silence dans l'hystérie pandémique.



#1 Coup de gueule d'Olivier Veran : ou comment le Ministre joue (un peu trop) sur la corde sensible
Notre Ministre de la Santé a perdu son sang froid à l'Assemblée Nationale lors des débats sur la prolongation de l'état d'urgence sanitaire.
Les élus LREM n'étant pas assez nombreux au moment du vote, les députés de l'opposition, en votant mardi 3 novembre un amendement LR, sont parvenus, contre l'avis du Gouvernement,  à réduire la prolongation de l'état d'urgence au 14 décembre, au lieu de mi-février comme l'escomptait le Gouvernement.
Le Ministre explique devant l'Assemblée son absence en début des débats : il était avec Jean Castex, le Premier Ministre, en visite au Centre hospitalier Sud francilien de Corbeil-Essonne. "Je suis rentré dans deux chambres dans ce service de réanimation" nous explique-t-il. "Dans la première chambre, il y avait un jeune homme de 28 ans. De 28 ans. Dans le coma. Intubé et ventilé. Dans la deuxième chambre, il y avait un homme en surpoids âgé de 35 ans. C'est ça la réalité mesdames et messieurs les députés, si vous ne voulez pas l'entendre, sortez d'ici ! Elle est là la réalité des hôpitaux. Elle est là la réalité des hôpitaux (...) Vous êtes en train de débattre de sujets alors que nos soignants se battent pour sauver des vies" a-t-il martelé devant les huées des députés.
"J'ai vu des députés, debout, applaudir, (...) J'ai demandé à mon cabinet 'Pourquoi applaudissent-ils ? Nous avons vaincu l'épidémie ? Pourquoi applaudissent-ils ? Pour rendre hommage aux soignants ?' On m'a expliqué que non, les députés de l'opposition étaient debout pour applaudir le fait qu'ils avaient voté la fin de l'état d'urgence sanitaire à la mi-décembre et la fin du confinement à la fin novembre quoi qu'il arrive. Le décalage était tellement total que j'ai décidé de venir dans cet hémicycle ce soir"
Selon les chiffres publics de Santé Publique France sur Geodes, le nombre de personnes de moins de 30 ans actuellement en réanimation en Ile-de-France est de 14, sur un total tous âges de 1138. Soit à peu près 1,2% des personnes hospitalisées en réanimation pour Covid-19. Les plus de 70 ans, quant à eux, sont un peu plus nombreux : 463, soit plus de 40%.
À l'échelle de la France, on recense 42 personnes de moins de 30 ans sur un total de 4884 personnes hospitalisées en réanimation, soit 0,86%. Les plus de 70 ans hospitalisés en réanimation représentent  45,6% des personnes en réanimation.
Sans ignorer la gravité d'une hospitalisation de si jeunes personnes, insister avec tant de pathos sur un si faible pourcentage relève plus de l'art oratoire que de la solidarité nationale...

#2 La répartition des emplois publics sur le territoire
Dans une de ses notes, toujours riche et complète, François Ecalle détaille l'adéquation des emplois publics sur le territoire français. Un indicateur assez simpliste mais éclairant sur les ressorts des inégalités territoriales constatées. Des inégalités qui expliquent, pour certains, les raisons de la grogne des gilets jaunes.

Lire : Gilets jaunes : le plus dur est à venir
Un travail à l'échelle des zones d'emploi avait été effectué également par Flore Deschard et Clément Dherbécourt pour France Stratégie : "le taux d’administration est globalement plus élevé dans les zones d’emploi les plus peuplées : il varie de 7 dans les zones rurales à près de 10 dans les grandes métropoles. A contrario, la part de l’emploi public dans l’emploi total ne varie que très peu avec la densité des territoires : la répartition de l’emploi public suit celle de l’emploi privé".

Lire : Désertification,
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