Extimité

Episode 16 - Safia

05.12.2019 - By ExtimitéPlay

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"Plus la notoriété grandit, plus je vois ce que je suis aux yeux de la société : une femme racisée. Et non une autrice, non une artiste, non une rappeuse. Non, non, non et non", martèle Safia dans l'épisode 16 d'Extimité. Elle y évoque notamment : (2:00) Son enfance, entre son père qui lui parlait arabe, sa mère français, et ses grands-parents alsacien : "J'ai toujours été l'Autre de la famille : en vacances du côté maternel j'étais perçue comme la fille de l'Algérien, et du côté paternel comme la fille de la Française." (6:30) Son rapport à la religion musulmane, à l'école coranique, et à la féminité : "Mon enfance, mon innocence, avaient une deadline : mes règles." (17:00) L'impact des attentats du 11 septembre 2001 sur sa foi imposée par son père : "Au lycée, on me surnommait Oussama Ben Laden parce que je portais le voile." (20:30) Comment elle a associé rap et liberté : "Après avoir coupé les ponts avec mon père, je suis allée vivre chez ma mère. C'était le RER, aller à Paris, écouter du rap. J'écoutais notamment Booba, métis comme moi, qui revendique ne pas être accepté, ne pas être dans les codes, de faire ce qu'il veut. Je me disais : 'Moi aussi je vais être un bonhomme, moi aussi je veux emmerder le monde.'" (24:00) Son émancipation à 17 ans et ses premiers pas artistiques (37:00) Ce qu'être une femme sur scène implique : "Je crois que je n'ai jamais accepté d'être une femme. Parce que c'est trop dur." (45:00) Son parcours aux Beaux-Arts (54:20) Comment elle est passée de l'écriture à la musique : "Quand tu écris un livre, tu as un rapport hyper intimiste avec le lecteur. Avec la musique, tu peux être diffusée au supermarché, dire un truc méga violent politiquement, et les gens sont obligés de se le prendre ! Et si la musique est entraînante, c'est encore mieux, car tu peux faire danser les gens sur le concept que t'as décidé de propager." Safia vous recommande : - “Vernon Subutex”, livres écrits par Virginie Despentes : “pour le paysage social fidèle” - “Mutantes (Féminisme Porno Punk)”, film documentaire de Virginie Despentes - Lil Kim, “pour sa carrière, son panache, son inventivité” - “Une chambre à soi”, de Virginia Woolf, “pour la force que ça m'a donnée, la pugnacité surtout” - Les peintures de Camille Soualem - La musique du groupe Tshegue : “Fati Sysavanet, l’autrice et chanteuse du groupe est d’une puissance inouïe” - “La liberté”, film de Guillaume Massart Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

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