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Or


par Laurent Quivogne | Soyez sages... ou pas
La professeure a appris aux enfants ce qu’étaient les rimes, comme dans la poésie.
« Demain, leur dit-elle, vous me raconterez une histoire avec des rimes. »
Le lendemain, les enfants reviennent bredouilles pour la plupart : le devoir était trop difficile pour eux. Quelques-uns, malgré tout, ont fait de timides tentatives : « Ce matin, / Je suis allé chercher du pain… »
Toto lève le bras désespérément, mais la professeure hésite à l’interroger, car ses interventions ne sont pas toujours « appropriées » et sont souvent, au contraire, ponctuées de mots qu’elle n’a pas envie de laisser entendre dans sa classe. Cependant, étant donné le peu de volontaires, elle finit par lui donner la parole :
« Hier, je suis tombé dans la mare aux grenouilles / J’avais de l’eau jusqu’aux genoux.
— Mais, Toto, ça ne rime pas !
— C’est pas de ma faute, madame, y’avait pas assez d’eau ! »
***
C’est bien entendu la rime manquée qui fait le drôle de l’histoire et, en ce qui me concerne, le visage horrifié de la professeure juste avant le mot « genoux ». Mais ce que je remarque dans cette histoire, c’est ce qui fait manquer la rime à Toto. Est-ce qu’il a pensé au mot qui aurait pu lui faire réussir la rime, mais que la réalité du niveau d’eau l’a empêché de l’employer ? Est-ce qu’il ne fait que s’excuser ou se justifier de n’avoir pas réussi. Et nous ? Nous arrive-t-il de nous servir d’un élément pioché dans notre réalité pour justifier nos échecs. Et si nous choisissions de ne pas nous justifier, que se passerait-il ?
By Laurent Quivognepar Laurent Quivogne | Soyez sages... ou pas
La professeure a appris aux enfants ce qu’étaient les rimes, comme dans la poésie.
« Demain, leur dit-elle, vous me raconterez une histoire avec des rimes. »
Le lendemain, les enfants reviennent bredouilles pour la plupart : le devoir était trop difficile pour eux. Quelques-uns, malgré tout, ont fait de timides tentatives : « Ce matin, / Je suis allé chercher du pain… »
Toto lève le bras désespérément, mais la professeure hésite à l’interroger, car ses interventions ne sont pas toujours « appropriées » et sont souvent, au contraire, ponctuées de mots qu’elle n’a pas envie de laisser entendre dans sa classe. Cependant, étant donné le peu de volontaires, elle finit par lui donner la parole :
« Hier, je suis tombé dans la mare aux grenouilles / J’avais de l’eau jusqu’aux genoux.
— Mais, Toto, ça ne rime pas !
— C’est pas de ma faute, madame, y’avait pas assez d’eau ! »
***
C’est bien entendu la rime manquée qui fait le drôle de l’histoire et, en ce qui me concerne, le visage horrifié de la professeure juste avant le mot « genoux ». Mais ce que je remarque dans cette histoire, c’est ce qui fait manquer la rime à Toto. Est-ce qu’il a pensé au mot qui aurait pu lui faire réussir la rime, mais que la réalité du niveau d’eau l’a empêché de l’employer ? Est-ce qu’il ne fait que s’excuser ou se justifier de n’avoir pas réussi. Et nous ? Nous arrive-t-il de nous servir d’un élément pioché dans notre réalité pour justifier nos échecs. Et si nous choisissions de ne pas nous justifier, que se passerait-il ?