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Or


Chère Emma
Dans ta dernière lettre, tu me demandes si cette ville a une odeur…Je crois qu’elle diffère selon les quartiers. Comme chez nous, tu sais.
Pourtant, il y a une rue où j’aime déambuler. On y sent des odeurs complexes. Un mélange indéfinissable qui me rappellera toujours ma vie d’étudiante : pain oriental, vieux livres, effluves de caniveaux, savon à la rose, soupe à l’oignon, pâte à crêpes, café moulu…oui. Tout cela à la fois. Et puis au numéro 30 de cette même rue, quand une porte s’ouvre, il y a ce parfum que j’aime plus que tout. Celui qui s’échappe des sièges de velours rouge. Ici, j’ai acheté un billet en passant, j’ai donné des rendez-vous, j’ai vu des chefs-d’œuvre, j’ai fui la chaleur étouffante de l’été, le froid mordant de l’hiver, la pluie battante, le vent qui décoiffe.
Tu verras. Lorsqu’à ton tour, tu quitteras les tiens. Tu prendras la rue Saint-André-Des-Arts. Tu t’arrêteras devant les affiches. Tu pousseras cette porte et tu choisiras le fauteuil au troisième rang. Une fois les lumières éteintes, tu sentiras. Quelque chose. Le parfum d’une salle obscure. Le parfum d’une salle de cinéma.
Comme l’odeur exacte de la vie.
By French Breeze
Chère Emma
Dans ta dernière lettre, tu me demandes si cette ville a une odeur…Je crois qu’elle diffère selon les quartiers. Comme chez nous, tu sais.
Pourtant, il y a une rue où j’aime déambuler. On y sent des odeurs complexes. Un mélange indéfinissable qui me rappellera toujours ma vie d’étudiante : pain oriental, vieux livres, effluves de caniveaux, savon à la rose, soupe à l’oignon, pâte à crêpes, café moulu…oui. Tout cela à la fois. Et puis au numéro 30 de cette même rue, quand une porte s’ouvre, il y a ce parfum que j’aime plus que tout. Celui qui s’échappe des sièges de velours rouge. Ici, j’ai acheté un billet en passant, j’ai donné des rendez-vous, j’ai vu des chefs-d’œuvre, j’ai fui la chaleur étouffante de l’été, le froid mordant de l’hiver, la pluie battante, le vent qui décoiffe.
Tu verras. Lorsqu’à ton tour, tu quitteras les tiens. Tu prendras la rue Saint-André-Des-Arts. Tu t’arrêteras devant les affiches. Tu pousseras cette porte et tu choisiras le fauteuil au troisième rang. Une fois les lumières éteintes, tu sentiras. Quelque chose. Le parfum d’une salle obscure. Le parfum d’une salle de cinéma.
Comme l’odeur exacte de la vie.