Nous sommes en juin 1967. Le happy day de Serge Lama n'est plus très loin. Pourtant, c'est allongé sur un brancard qu'il enregistre une chanson, près de deux ans, jour pour jour, après son grave accident de voiture. Un accident qui a coûté la vie à sa fiancée, Liliane.
Serge Lama est épuisé : une dizaine d'opérations sont passées par là. Épuisé, certes, mais plus déterminé que jamais à conquérir Paris.
Juin 1967, c'est quatre ans après son premier disque, où sa voix se déploie déjà... avec des airs de Brel... Exemple : en ce temps-là.
Un titre va marquer la renaissance artistique de Serge Lama. Un titre pour lequel il collabore avec Yves Gilbert, pianiste et compositeur, qui deviendra son partenaire musical. Ainsi, fin juin 1967, après plusieurs disques passés inaperçus, « Les Ballons rouges » sortent sous l'égide de La voix de son maître devient son premier succès.
C'est un texte qui parle de l'ennui, de la solitude et des relations familiales. Le texte est sombre, il retrace une enfance sacrifiée. Ce n’est plus un enfant. C'est un adulte qui parle à la première personne,...
Cette chanson, c'est aussi un hommage à son père, George Chauvier, artiste lyrique. En 1955, il décide de monter à Paris, capitalisant sans doute sur sa popularité à Bordeaux. Oui mais voilà, le père de Serge Lama ne parviendra jamais à se faire un nom dans la capitale.
Durant l'été 1967, curieusement, « Les Ballons rouges » s’imposent à la radio. Le 45 tours se vend bien et vaut à Lama ses premières grandes scènes, notamment en première partie de Nana Mouskouri à l’Olympia.
Happy Day sans doute pour ce succès, qui va établir la réputation de Serge Lama comme auteur-interprète sensible, dans la lignée de ses propres maîtres qu'étaient alors Georges Brassens et... le Grande Jacques Brel.