Ketakandriana Rafitoson est l’invitée de ce quatrième épisode. Militante, défenseure des droits humains et chercheure en sciences politiques, elle est également Directrice exécutive de la branche nationale de Transparency International à Madagascar. Ketakandriana commence par nous présenter Madagascar (3:25). Puis elle revient sur son parcours, en particulier son cheminement qui l’a petit à petit conduite à s’engager dans la lutte contre la corruption (5:04). Que ce soit comme magistrate ou comme directrice de la législation au sein de l’office de régulation de l’électricité, elle a été directement confrontée à la corruption. Ketakandriana présente les activités de Transparency International Madagascar qui sont regroupées autour de 4 grands programmes : le secteur social (santé et éducation), le secteur des ressources naturelles, la transparence dans le domaine des finances publiques et enfin l’intégrité politique (9:42). Transparency International Madagascar fait de la recherche-action, du plaidoyer et a mis en place un réseau de journalistes d’investigation (13:28). Ketakandriana revient aussi sur le fait que la société malgache est une société silencieuse qui n’a pas l’habitude de dénoncer les pratiques de corruption (16:33). Nous nous arrêtons un instant sur le lien entre covid-19 et corruption : Ketakandriana rappelle que la corruption tue tout autant que le covid et que les fonds perçus par Madagascar pour gérer la crise ont été mal gérés (20:00). Elle cite deux affaires emblématiques (21:55). Il y a également eu de la corruption au niveau de la distribution des aides sociales versées à la population (23:25). Elle parle ensuite des pratiques de corruption dans le secteur des ressources naturelles qui mêlent trafiquants, personnalités haut placées et corruption à tous les maillons de la chaîne (29:22). Elle prend l’exemple de l’exploitation du poivre, du girofle, du café, de la vanille et de la pêche (32:11). Ketakandriana explique les différents visages que peut prendre la corruption à Madagascar : le trafic d’influence, la corruption politique lors des élections ou encore la protection politique (36:32). Les élections présidentielles arrivant dans moins de deux ans, elle montre l’urgence d’agir pour plus d’intégrité de la vie publique, pour promouvoir la transparence du financement de la vie politique et plafonner les dépenses de campagnes (41:08). Malgré une corruption systémique à Madagascar, Ketakandriana garde espoir car elle voit que les choses changent petit à petit. Pour elle, la pression citoyenne est la clé, « l’arme fatale » contre la corruption (46:06). Elle donne enfin des pistes pour les Malgaches de l’étranger qui souhaiteraient agir et combattre la corruption à Madagascar (50:56).
Sophie au pays des possibles est un podcast créé, réalisé et produit par Sophie Lemaître. Cet entretien a été enregistré en ligne en septembre 2021. Illustration du podcast et musique par Fabien Doulut.