19 avril 1944. Un mercredi. C’est le printemps, mais ce matin, le ciel est sombre. Le décor, funeste. Le silence pesant, assourdissant. Le cœur de Sotteville-lès-Rouen saigne. Le réveil est brutal. La nuit fut terrible, glaçante, traumatisante. Sotteville n’est plus qu’un champ de ruines. Vestige d’un bombardement éclair, qui a rasé les deux-tiers de la ville, en trois-quarts d’heure, entre 00h14 à 00h58. Quarante-quatre minutes d’horreur.
Quand les avions de la Royal Air Force britannique débarquent dans le ciel de Sotteville, ils ont un objectif, un seul : la gare de triage. L’une des plus grandes d’Europe à l’époque. Depuis bientôt quatre ans, elle est contrôlée par les Allemands. C’est un lieu stratégique. Et ça, les Alliés l’ont bien compris. Le Débarquement de juin 44 est déjà dans leurs têtes. Mais il faut préparer le terrain. Piéger la Wehrmacht, l’armée allemande. La priver de futurs renforts par les rails.
Alors le « Bomber Command », le haut commandement allié chargé des bombardements en Europe, a un plan : détruire la gare de Sotteville. Elle a deux cibles précises, très précises. Au sud, elle visera la gare de triage, entre la gare de voyageurs et les ateliers de Quatre-Mare. Au Nord, c’est le dépôt des locomotives qui sera dans son collimateur. Au moment de décoller, la Royal Air Force britannique le sait : il faudra viser juste pour éviter les dommages collatéraux.
Il est minuit passé quand les premières vibrations retentissent. Au loin, on entend des ronflements. Des moteurs d’avions. Des Mosquitos. Des chasseurs bombardiers venus tout droit d’Angleterre. A cet instant, la population sottevillaise dort. L’alerte n’a pas encore été donnée. Les bombardements sont imminents. Le ciel est dégagé.
Dans un premier temps, les Mosquitos britanniques larguent des fusées éclairantes. Tantôt rouges, tantôt vertes. Il s’agit de délimiter les zones cibles. Mais il y a du vent. Les fusées sont dispersées. Les cibles sont bien difficiles à voir. Il est trop tard pour reculer. Les bombardements doivent commencer...
Ecriture, voix et réalisation : Gil Baudu (studio Voig)
Production : Ville de Sotteville-lès-Rouen
Sources documentaires
• Le martyre de Sotteville, Rouen et sa région - Ce qui s'est vraiment passé le 19 avril 1944, de Paul Le Trevier & Daniel Rose
• Sotteville, la place publique, de Benoît Eliot, Meftah Lissiri, Sylvain Marchand et Régis Sénécal, sous la direction de Daniel Andrieu
• 6 histoires de Sotteville, de Céline Ruquier Gaudriot
• https://sottevilleaufildutemps.fr
Ambiance sonore
• Archives nationales américaines
• Freesound effect
• La Sonothèque
• Pixabay
• Sound Fishing
• Universal Soundbank
Musiques (auboutdufil.com / Creative Commons)
• Changes, de Meydan
• Fire and thunder, de Cjbeards
• Hold on, de Myuu
• Illumination, de MaxKoMusic
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