
Sign up to save your podcasts
Or


Dans cet épisode spécial du Policure, l’animateur et Alexandre Fournier explorent un scénario à la fois inquiétant et réaliste : que se passerait-il si nous perdions l’électricité de façon prolongée ? À travers une discussion riche en exemples concrets et en recommandations pratiques, les deux interlocuteurs examinent notre vulnérabilité face à une panne électrique généralisée.
Le podcast débute par un exercice d’imagination : vous vous réveillez, votre alarme n’a pas sonné, tout est sombre. Vous vous cognez l’orteil, cherchez l’interrupteur qui ne fonctionne pas, constatez que votre téléphone n’a plus que 2 % de batterie. Pas de café, pas de télévision, pas d’ordinateur. Cette mise en situation, familière pour les Québécois habitués aux pannes hivernales, prend une dimension plus inquiétante lorsqu’on en explore toutes les ramifications.
Alexandre Fournier souligne notre dépendance extrême à l’électricité et au numérique. Sans électricité, impossible d’utiliser sa carte de crédit pour faire le plein d’essence ou acheter de la nourriture. Les adolescents, constamment sur TikTok et Instagram, vivraient une véritable angoisse. L’exemple de la panne de Rogers en 2022 est particulièrement révélateur : même le 911 était inaccessible, passant par les systèmes de l’opérateur.
Le télétravail, désormais omniprésent, deviendrait impossible. Les centres informatiques, malgré leurs génératrices, ne peuvent fonctionner indéfiniment sans entretien. C’est tout le tissu économique qui risquerait de s’effondrer, avec des conséquences en cascade sur les clients, partenaires et l’ensemble de l’activité.
Les répercussions sur la santé seraient dramatiques. Les personnes dépendant d’appareils respiratoires risqueraient leur vie. En Espagne, lors d’une récente panne, plusieurs décès ont été attribués à cette cause. Les pharmacies ne pourraient renouveler les prescriptions, privant de nombreuses personnes de médicaments essentiels. L’espérance de vie, que la médecine moderne a réussi à doubler, dépend d’une infrastructure énergétique fiable.
Les hôpitaux, fonctionnant sur groupes électrogènes, seraient rapidement saturés. Sans feux de circulation opérationnels, les déplacements deviendraient chaotiques, compliquant l’acheminement de carburant pour alimenter les génératrices.
En hiver québécois, l’absence de chauffage devient rapidement une question de survie. Le froid extrême peut causer engelures et gelures en quelques heures. L’eau courante disparaîtrait également, car elle dépend de pompes électriques. Alexandre conseille de savoir où trouver de l’eau d’urgence : réservoir des toilettes (8 litres), chauffe-eau (150-200 litres), et même les radiateurs.
L’alimentation pose un autre défi majeur. Sans électricité, impossible d’acheter avec une carte de crédit. Les épiciers refuseraient de donner leur marchandise gratuitement. Une étude citée indique qu’à Londres, 48 heures sans électricité suffiraient à déclencher des émeutes généralisées. La formule est claire : “Chacun pour soi et Dieu pour tous.”
Le verglas de 1998 au Québec constitue un cas d’école. Certaines régions sont restées privées d’électricité pendant 32 jours. La solidarité s’est organisée, avec des familles hébergeant leurs voisins, des gymnases transformés en refuges. HydroQuébec fut débordée, l’armée déployée, mais impossible de tout couvrir. Des solutions créatives ont émergé, comme l’utilisation d’une locomotive sur remorque pour alimenter un hôtel en électricité.
Au Texas, une vague de froid récente a révélé le manque de préparation : des gens ont brûlé des parties de leur maison pour se chauffer, causant de nombreux décès par intoxication. À Mayotte, après le cyclone Chido en décembre 2024, les infrastructures détruites ont laissé la population sans eau potable ni services de base, causant 1800 morts. L’ouragan Katrina a également démontré les limites de l’État dans ces situations critiques.
Face à ces constats, Alexandre insiste sur l’importance de la préparation personnelle. Le “sac 72 heures” recommandé par la sécurité civile devrait contenir eau, nourriture, lampes et alimentation électrique d’urgence. Mais 72 heures représentent le minimum légal d’intervention de l’État. Il conseille plutôt de viser 96 heures, voire une semaine complète d’autonomie.
Il est crucial de comprendre que les secours ne viendront pas immédiatement. Ils prioriseront les services essentiels (hôpitaux, pharmacies) et les personnes vulnérables. De plus, les secouristes sont eux-mêmes des humains avec des familles à protéger, ce qui peut retarder leur intervention.
Au-delà de la préparation individuelle, la solidarité de quartier s’avère indispensable. Alexandre encourage à discuter avec ses voisins, même au risque de passer pour un “illuminé”, afin de coordonner les préparatifs. Un quartier préparé collectivement évite les tensions et les conflits pour les ressources, créant plutôt un réseau d’entraide.
Le podcast propose trois défis concrets : vérifier ses réserves alimentaires et d’eau, noter cinq numéros de téléphone importants sur papier, et identifier un lieu de repli hors de la ville. L’invitation à simuler une demi-journée sans électricité permet de prendre conscience de nos vulnérabilités réelles.
Cette discussion soulève une question fondamentale : sommes-nous prêts à tenir 72 heures seuls ? Dans un monde où les pannes peuvent survenir suite à des tempêtes, des cyberattaques ou même des éruptions solaires, la résilience commence chez soi. Notre société moderne, forte et développée, ne tient que si chaque citoyen peut assurer son autonomie de base. La préparation n’est pas du survivalisme extrême, mais du simple bon sens face à des risques bien réels et documentés.
By Nicolas-Loïc Fortin et tous les collaborateursDans cet épisode spécial du Policure, l’animateur et Alexandre Fournier explorent un scénario à la fois inquiétant et réaliste : que se passerait-il si nous perdions l’électricité de façon prolongée ? À travers une discussion riche en exemples concrets et en recommandations pratiques, les deux interlocuteurs examinent notre vulnérabilité face à une panne électrique généralisée.
Le podcast débute par un exercice d’imagination : vous vous réveillez, votre alarme n’a pas sonné, tout est sombre. Vous vous cognez l’orteil, cherchez l’interrupteur qui ne fonctionne pas, constatez que votre téléphone n’a plus que 2 % de batterie. Pas de café, pas de télévision, pas d’ordinateur. Cette mise en situation, familière pour les Québécois habitués aux pannes hivernales, prend une dimension plus inquiétante lorsqu’on en explore toutes les ramifications.
Alexandre Fournier souligne notre dépendance extrême à l’électricité et au numérique. Sans électricité, impossible d’utiliser sa carte de crédit pour faire le plein d’essence ou acheter de la nourriture. Les adolescents, constamment sur TikTok et Instagram, vivraient une véritable angoisse. L’exemple de la panne de Rogers en 2022 est particulièrement révélateur : même le 911 était inaccessible, passant par les systèmes de l’opérateur.
Le télétravail, désormais omniprésent, deviendrait impossible. Les centres informatiques, malgré leurs génératrices, ne peuvent fonctionner indéfiniment sans entretien. C’est tout le tissu économique qui risquerait de s’effondrer, avec des conséquences en cascade sur les clients, partenaires et l’ensemble de l’activité.
Les répercussions sur la santé seraient dramatiques. Les personnes dépendant d’appareils respiratoires risqueraient leur vie. En Espagne, lors d’une récente panne, plusieurs décès ont été attribués à cette cause. Les pharmacies ne pourraient renouveler les prescriptions, privant de nombreuses personnes de médicaments essentiels. L’espérance de vie, que la médecine moderne a réussi à doubler, dépend d’une infrastructure énergétique fiable.
Les hôpitaux, fonctionnant sur groupes électrogènes, seraient rapidement saturés. Sans feux de circulation opérationnels, les déplacements deviendraient chaotiques, compliquant l’acheminement de carburant pour alimenter les génératrices.
En hiver québécois, l’absence de chauffage devient rapidement une question de survie. Le froid extrême peut causer engelures et gelures en quelques heures. L’eau courante disparaîtrait également, car elle dépend de pompes électriques. Alexandre conseille de savoir où trouver de l’eau d’urgence : réservoir des toilettes (8 litres), chauffe-eau (150-200 litres), et même les radiateurs.
L’alimentation pose un autre défi majeur. Sans électricité, impossible d’acheter avec une carte de crédit. Les épiciers refuseraient de donner leur marchandise gratuitement. Une étude citée indique qu’à Londres, 48 heures sans électricité suffiraient à déclencher des émeutes généralisées. La formule est claire : “Chacun pour soi et Dieu pour tous.”
Le verglas de 1998 au Québec constitue un cas d’école. Certaines régions sont restées privées d’électricité pendant 32 jours. La solidarité s’est organisée, avec des familles hébergeant leurs voisins, des gymnases transformés en refuges. HydroQuébec fut débordée, l’armée déployée, mais impossible de tout couvrir. Des solutions créatives ont émergé, comme l’utilisation d’une locomotive sur remorque pour alimenter un hôtel en électricité.
Au Texas, une vague de froid récente a révélé le manque de préparation : des gens ont brûlé des parties de leur maison pour se chauffer, causant de nombreux décès par intoxication. À Mayotte, après le cyclone Chido en décembre 2024, les infrastructures détruites ont laissé la population sans eau potable ni services de base, causant 1800 morts. L’ouragan Katrina a également démontré les limites de l’État dans ces situations critiques.
Face à ces constats, Alexandre insiste sur l’importance de la préparation personnelle. Le “sac 72 heures” recommandé par la sécurité civile devrait contenir eau, nourriture, lampes et alimentation électrique d’urgence. Mais 72 heures représentent le minimum légal d’intervention de l’État. Il conseille plutôt de viser 96 heures, voire une semaine complète d’autonomie.
Il est crucial de comprendre que les secours ne viendront pas immédiatement. Ils prioriseront les services essentiels (hôpitaux, pharmacies) et les personnes vulnérables. De plus, les secouristes sont eux-mêmes des humains avec des familles à protéger, ce qui peut retarder leur intervention.
Au-delà de la préparation individuelle, la solidarité de quartier s’avère indispensable. Alexandre encourage à discuter avec ses voisins, même au risque de passer pour un “illuminé”, afin de coordonner les préparatifs. Un quartier préparé collectivement évite les tensions et les conflits pour les ressources, créant plutôt un réseau d’entraide.
Le podcast propose trois défis concrets : vérifier ses réserves alimentaires et d’eau, noter cinq numéros de téléphone importants sur papier, et identifier un lieu de repli hors de la ville. L’invitation à simuler une demi-journée sans électricité permet de prendre conscience de nos vulnérabilités réelles.
Cette discussion soulève une question fondamentale : sommes-nous prêts à tenir 72 heures seuls ? Dans un monde où les pannes peuvent survenir suite à des tempêtes, des cyberattaques ou même des éruptions solaires, la résilience commence chez soi. Notre société moderne, forte et développée, ne tient que si chaque citoyen peut assurer son autonomie de base. La préparation n’est pas du survivalisme extrême, mais du simple bon sens face à des risques bien réels et documentés.

653 Listeners

12 Listeners

2 Listeners

8,012 Listeners

63 Listeners

2 Listeners

17 Listeners

75 Listeners

21 Listeners

0 Listeners

6 Listeners

22 Listeners

0 Listeners

0 Listeners

11 Listeners