La Lettre de Galilée

Vaccins : l’imbroglio européen


Listen Later

Éditorial de la 504ème
"On ne touchera pas au délai" préconisé par les fabricants de vaccins a martelé Olivier Veran, notre Ministre de la Santé, à propos de la possibilité de décaler l'injection de la deuxième dose de vaccin. Nous avions évoqué la semaine dernière les risques possibles du non respect du délai préconisé par les laboratoires pharmaceutiques entre l'injection des deux doses vaccinales.



Lire : Vaccination contre la Covid-19 : quand les « procureurs » sont au ban
L’ANSM et l’OMS ont élargi jusqu’à six semaines le rappel de vaccination au lieu d’attendre les 21 jours recommandés par les fabricants de vaccins. Cela permet de primo-vacciner plus de monde, même si l’on sait que la protection immunitaire n’est que partielle après la première dose.
Les laboratoires Pfizer/BioNTech le rappellent eux-mêmes : si le taux d’efficacité du vaccin est de 52% après la première dose et s’élève à 95% lorsque la deuxième dose a été administrée à 21 jours, ce taux d’efficacité ne peut être garanti si la seconde injection est différée au-delà.
L’Académie de Médecine s'en était d'ailleurs alerté dans un communiqué en préconisant de se conformer autant que possible au calendrier des fabricants.  On ne connaît pas la durée et le niveau de protection avec une deuxième injection au-delà des 21 jours prescrits par les fabricants.
Oliver Veran, qui caracolait sur TF1 jeudi 21 janvier en assurant que 45 millions de Français seraient vaccinés fin juin voire carrément 70 millions (c'est-à-dire plus que le pays ne compte d'habitants) d'ici la fin de l’été, a finalement préféré dire "non", en jouant la carte de la sécurité, quitte à renoncer aux ambitions du calendrier vaccinal initialement fixé.
Car, pour respecter ce délai de 21 jours auprès des personnes déjà vaccinées, tout en composant avec les retards annoncés dans les livraisons de vaccins, il faut arrêter de primo-vacciner pour ne réserver les doses qu'aux deuxièmes injections. C'est ce qu'ont déjà annoncé les ARS de Bourgogne Franche-Comté, d'Ile-de-France et des Hauts de France "compte tenu de la situation extrêmement tendue sur les doses de vaccins, et la nécessité de garantir la deuxième injection pour les personnes déjà vaccinées".
Trois régions donc où, à partir du 2 février, tous les rendez-vous pour une première injection seront reportés pour prioriser les deuxièmes injections. 

Les délais de livraisons des fameuses doses de vaccin.
Tous les laboratoires accusent un retard dans le flux des livraisons. Il manquerait 5 à 10 millions de doses hebdomadaires au minimum pour l’Europe qui digère mal ces annonces en dépit des 2,4 Md€ que l'Union Européenne avait débloqué en juin dernier pour soutenir la R&D pharmaceutique...

Lire : Le vaccin, en priorité pour les américains !
Les laboratoires Pfizer / BioNTech qui commercialisent l'un des deux seuls vaccins en Europe ont annoncé qu'ils prévoyaient un retard de livraison de trois à quatre semaines par rapport aux engagements initiaux. Ils expliquent ce délai par le souhait de moderniser leur usine de fabrication belge à Puurs qui leur permettrait de produire davantage de doses vaccinales. De quoi entamer l'humeur des 27, obligés de réviser les engagements de leur calendrier vaccinal. Face à la bronca générale, les laboratoires ont tout de même annoncé entamer un plan pour réduire au plus vite ce retard.
L'Union européenne avait initialement misé sur les chevaux européens, Sanofi et AstraZeneca. Elle n'a passé ses commandes auprès de Pfizer / BioNTech qu'en novembre dernier seulement...
Sanofi, embourbé dans ses retards pour livrer un hypothétique vaccin, va finalement "aider" Pfizer dans le conditionnement de son vaccin...

Un imbroglio post-Brexit ?
AstraZeneca quant à lui vient d'annoncer à la France qu'il ne pourrait livrer que 4,6 millions des 17,
...more
View all episodesView all episodes
Download on the App Store

La Lettre de GaliléeBy La Lettre de Galilée