Conférence par Mercedes Blanco, professeur de littérature de l'Espagne classique à ParisIV, Université Paris-Sorbonne.

Dans l'Espagne du Siècle d'Or, nombreux sont les écrivains et artistes à promouvoir une esthétique commune et novatrice. Velázquez est exemplaire d'une démarche dont on peut trouver d'autres illustrations chez Cervantès, romancier le plus goûté dans la période d'apprentissage de Velázquez ; chez Góngora, poète dont il fit le portrait; chez Calderón, dramaturge de cour, comme il fut peintre de cour; ou encore chez Gracián, probablement le meilleur essayiste espagnol de l'époque et le plus lu en dehors de son pays. En s'appuyant sur ces auteurs, la conférence s'efforcera de poser les cadres d'une idée de l'art cherchant à associer subtilité de la manière et grandeur du propos.

Film de Gérard Oury, 1971, avec Louis de Funès, YvesMontandet Alice Sapritch.

(Très) librement inspiré du Ruy Blasde Victor Hugo, La Folie des grandeurs, porté par le duo Louis de Funès-Yves Montand, demeure l'un des plus gros succès du cinéma comique français. Malgré le caractère délirant de l'intrigue et l'accumulation de gags «énormes», le film offre, par le soin apporté à la reconstitution des costumes et des décors, une représentation intéressante de la cour d'Espagne au Siècle d'Or.

Une soirée décalée en présence de Danièle Thompson, scénariste du film, qui viendra parler de son travail, de ses sources de documentation et de l'histoire du tournage.

Né à Séville en 1599, formé très jeune dans l'atelier de Francisco Pacheco, Diego

Velázquez est nommé peintre du roi dès 1623. Une charge qu'il occupera jusqu'à sa mort en 1660. Sa carrière est marquée par deux voyages en Italie, autour de 1630 puis de 1650. Maître dans l'art du portrait dont il libère et renouvelle le genre, Velázquez n'excelle pas moins dans le paysage, la peinture d'histoire ou, dans sa jeunesse, la scène de genre et la nature morte. Cette conférence présentera les connaissances les plus récentes concernant le contexte et l'oeuvre d'un artiste qui exerça une influence profonde sur ses contemporains, avant d'être consacré « peintre des peintres» par Manet.

Conférence par Guillaume Kientz, conservateur chargé de l'école espagnole au

département des Peintures du musée du Louvre et commissaire de l'exposition.

Le souvenir qu'irradie le Siècle d'Or espagnol passe par les tableaux de Velázquez et notamment les portraits de la famille du roi Philippe IV, mais aussi de sa cour et de son premier ministre le comte-duc d'Olivares. Dès son accession au trône en 1621, le jeune Philippe IV est confronté aux lourdeurs d'une monarchie contestée aux Pays-Bas et dont l'hégémonie est disputée par la France à partir de 1630. Velázquez est le témoin de son temps et sa peinture grandit ce combat espagnol aux dimensions d'un message esthétique et moral, devenu, par la génialité de son art, universel!

Conférence par Benoît Pellistrandi, historien, membre correspondant de la Real Academia de la Historia et ancien directeur des études de la Casa de Velázquez à Madrid.