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L’INVITE : Patrick Rotman, réalisateur de « Goulag, une histoire soviétique »
« Ici, ce sont nos lois ».
Vingt millions de personnes innocentes ont été déportées dans les camps crées par l’URSS. Ces camps, les « Goulags », ont vu le jour après la révolution de 1917.
Système répressif criminel, plusieurs millions de personnes y ont trouvé la mort.
Patrick Rotman est le réalisateur de la série documentaire « Goulag, une histoire soviétique ». Avec des témoignages et des archives exceptionnels, cette série documentaire déroule, de 1917 à la fin des années 1950, l’histoire d’un continent encore méconnu : le système concentrationnaire soviétique qui constitua le coeur caché de l’empire.
L’invité : Patrick Rotman, réalisateur.
GÉOPOLITIQUE : Julian Assange, le fondateur de Wikileaks, face à l’Histoire.
Hier marquait le premier jour du procès de Julian Assange à Londres.. Les États-Unis réclament l’extradition du fondateur de WikiLeaks, qui y risque la prison à vie.
175 ans. C’est la peine qui planerait au-dessus de la tête de Julian Assange s’il venait à être extradé aux États-Unis. L’Australien de 48 ans est visé par dix-huit chefs d’accusation, notamment pour « espionnage » et « piratage informatique ». Pour comprendre cette affaire, il faut faire un bond de dix ans en arrière. En 2010, l’informaticien publie sur WikiLeaks, le site qu’il a fondé 4 ans plus tôt, une montagne de documents secrets de l’Etat américain. Pour être précis, on parle de près de 250 000 câbles diplomatiques et de 500 000 documents confidentiels de Washington. La fuite est sans précédent et l’onde de choc sera mondiale. Assange s’associe avec le gratin de la presse internationale pour notamment révéler les nombreuses bavures de l’armée américaine dans ses conflits en Irak, et en Afghanistan. En 2016, WikiLeaks fait à nouveau grand bruit en divulguant des milliers de mail internes du parti démocrate américain et de l’équipe d’Hillary Clinton. Nous sommes alors à un moment clé de la campagne présidentielle et Donald Trump profitera allègrement de cette fuite pour fragiliser son adversaire.
Ce n’est pas la première fois que Julian Assange à affaire avec la justice britannique.
Celle-ci a déjà statué en 2011 sur une demande d’extradition le concernant, mais formulée par la Suède. Assange y était alors accusé d’agressions sexuelles. L’affaire a été classée sans suite en novembre dernier et les poursuites abandonnées. Mais ce que l’Australien redoutait le plus jusqu’ici, c’est bien sûr les États-Unis. C’est pourquoi il a trouvé refuge en 2012, à l’ambassade d’Equateur à Londres, qui lui accorde alors l’asile politique. Asile qui prendra fin 7 ans plus tard, le 11 avril 2019, avec son arrestation par la police britannique. Il est depuis incarcéré à l’isolement total, dans des conditions très critiquées, notamment par l’ONU et plusieurs ONG..
Le fondateur de WikiLeaks compte beaucoup de soutiens, mais aussi des détracteurs…
Est-il un traître ou un journaliste ? Beaucoup penchent évidemment pour la seconde option. Pour Reporters sans frontière, ce procès représente une grave atteinte à la liberté de la presse. Son président, Christophe Deloire, était d’ailleurs devant le tribunal londonien hier, pour soutenir l’accusé. Le 20 février, la commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatović se disait du même avis. Même au sein de l’administration Obama, qui était au pouvoir à l’époque de la fuite, la qualité de journaliste d’Assange n’était pas contestée. Un statut lui permettant en théorie d’être protégé...