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Eric Emmanuel Schmidt dans son dérangeant roman « La part de l’autre » écrit la double histoire d’un même : l’une vraie, celle d’Adolf Hitler, qui n’a pas réussi le concours de l’Académie des Beaux Arts, et l’autre imaginaire, celle d’Adolphe H. qui a été admis. Au moment tant attendu des résultats de ce concours, le destin d’Adolf n’est pas écrit. Il bascule et l’Histoire avec lui lorsque la sanction tombe, recalé. Il entraînera par frustration et humiliation Hitler à devenir le monstre que l’on sait. Que se serait-il passé s’il avait réussi ce concours ? C’est l’histoire de l’autre, Adolf H. qui par épanouissement de soi devient un artiste reconnu dans une Europe en paix. L’œuvre interroge sur la dualité de l’âme humaine, sur les raisons mêlées de la fascination pour le Mal et de l’appétence pour le Bien, de cette coexistence des deux en chacune et chacun de nous, de la lutte entre démons et anges intimes qui entraîne le choix primordial que nous faisons tous pour dessiner une ligne directrice à notre vie.
Yann Moix incarne la part de l’autre, et à ce titre passionne. C’est un écrivain reconnu dans une Europe en paix, martyrisé dans son enfance, obsédé dès lors par la condition juive qu’il superpose à la sienne dans un fracas intellectuel et psychologique. Cet enfer pour lui dure depuis 51 ans. Tour à tour – et à la fois – il est antisémite, révisionniste, philosémite et adulateur d’Israël. Moix utilise le français pour soutenir que les camps de concentration n’ont pas existé, Yann M. apprend l’hébreu pour mieux endosser le peuple élu. Moix préface un livre qui prétend démontrer que les vrais antisémites sont les juifs eux-mêmes, Yann M. jette ses dès dans la Règle du jeu. Dans son panthéon fou cohabitent Faurisson et Dieudonné qu’il n’abandonne que sur le tard, à 45 ans, et BHL, qu’il a choisi parallèlement pour son chemin de rédemption, à 26 ans. Sa rédemption ou sa carrière ? Les deux à la fois. BHL, Grasset, voilà qui est plus sûr que Faurisson et les éditeurs révisionnistes pour ce qu’il vise : le Goncourt, ce prix glorieux qui viendrait consacrer le double Yann Moix.
Quand le scandale éclate ces jours-ci sur son passé lointain et proche, on comprend qu’il a trahi les premiers et qu’ils se réjouissent de ce qu’il lui arrive : il n’est qu’à visionner la video vengeance sur Youtube postée jeudi dernier par Dieudonné le menaçant de tout dénoncer de leurs conversations. On comprend aussi que BHL, au courant depuis longtemps à la fois réprobateur et complice, lui demande un pardon public dont on ne sait s’il le réclame pour la survie de son protégé ou pour sauvegarder sa propre gloire menacée d’éclaboussures. Les deux à la fois. Ce sera le « On n’est pas couché » de samedi dernier, exercice bien appris d’auto-flagellation, de repentance et de sincérité. Mais si BLH, l’UEJF et le CRIF, sous prétexte que Moix défend mieux que bien d’autres Israël, lui pardonnent – ce qui relève de leur conscience et de leurs intérêts tout à la fois – les millions de morts des camps, eux, ne peuvent plus parler, et nul ne peut le faire pour eux. C’est aux survivants et à eux seuls de dire s’ils accordent à Moix leur pardon. Yann Moix n’est pas de la littérature.
By RCJEric Emmanuel Schmidt dans son dérangeant roman « La part de l’autre » écrit la double histoire d’un même : l’une vraie, celle d’Adolf Hitler, qui n’a pas réussi le concours de l’Académie des Beaux Arts, et l’autre imaginaire, celle d’Adolphe H. qui a été admis. Au moment tant attendu des résultats de ce concours, le destin d’Adolf n’est pas écrit. Il bascule et l’Histoire avec lui lorsque la sanction tombe, recalé. Il entraînera par frustration et humiliation Hitler à devenir le monstre que l’on sait. Que se serait-il passé s’il avait réussi ce concours ? C’est l’histoire de l’autre, Adolf H. qui par épanouissement de soi devient un artiste reconnu dans une Europe en paix. L’œuvre interroge sur la dualité de l’âme humaine, sur les raisons mêlées de la fascination pour le Mal et de l’appétence pour le Bien, de cette coexistence des deux en chacune et chacun de nous, de la lutte entre démons et anges intimes qui entraîne le choix primordial que nous faisons tous pour dessiner une ligne directrice à notre vie.
Yann Moix incarne la part de l’autre, et à ce titre passionne. C’est un écrivain reconnu dans une Europe en paix, martyrisé dans son enfance, obsédé dès lors par la condition juive qu’il superpose à la sienne dans un fracas intellectuel et psychologique. Cet enfer pour lui dure depuis 51 ans. Tour à tour – et à la fois – il est antisémite, révisionniste, philosémite et adulateur d’Israël. Moix utilise le français pour soutenir que les camps de concentration n’ont pas existé, Yann M. apprend l’hébreu pour mieux endosser le peuple élu. Moix préface un livre qui prétend démontrer que les vrais antisémites sont les juifs eux-mêmes, Yann M. jette ses dès dans la Règle du jeu. Dans son panthéon fou cohabitent Faurisson et Dieudonné qu’il n’abandonne que sur le tard, à 45 ans, et BHL, qu’il a choisi parallèlement pour son chemin de rédemption, à 26 ans. Sa rédemption ou sa carrière ? Les deux à la fois. BHL, Grasset, voilà qui est plus sûr que Faurisson et les éditeurs révisionnistes pour ce qu’il vise : le Goncourt, ce prix glorieux qui viendrait consacrer le double Yann Moix.
Quand le scandale éclate ces jours-ci sur son passé lointain et proche, on comprend qu’il a trahi les premiers et qu’ils se réjouissent de ce qu’il lui arrive : il n’est qu’à visionner la video vengeance sur Youtube postée jeudi dernier par Dieudonné le menaçant de tout dénoncer de leurs conversations. On comprend aussi que BHL, au courant depuis longtemps à la fois réprobateur et complice, lui demande un pardon public dont on ne sait s’il le réclame pour la survie de son protégé ou pour sauvegarder sa propre gloire menacée d’éclaboussures. Les deux à la fois. Ce sera le « On n’est pas couché » de samedi dernier, exercice bien appris d’auto-flagellation, de repentance et de sincérité. Mais si BLH, l’UEJF et le CRIF, sous prétexte que Moix défend mieux que bien d’autres Israël, lui pardonnent – ce qui relève de leur conscience et de leurs intérêts tout à la fois – les millions de morts des camps, eux, ne peuvent plus parler, et nul ne peut le faire pour eux. C’est aux survivants et à eux seuls de dire s’ils accordent à Moix leur pardon. Yann Moix n’est pas de la littérature.

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