Dans les années 1990, Manuel s’était forgé une réputation terrible, d’être un homme dur et violent, sans aucune pitié, surtout quand il s’agissait de chrétiens. C’était un chasseur de chrétiens redoutable. Il vivait dans la région de San Juan Chamula, au Chiapas. Chamula est en réalité gouverné par des chefs tribaux, les caciques, qui fonctionnent sur un mode mafieux. Manuel était leur chef, il avait tout pouvoir, et il usait largement de ce privilège.
Il se souvient :« Nous ne voulions aucun chrétien à Chamula, on les poussait à partir sous la menace ».
En effet, lorsque les gens se convertissaient, ils ne participaient plus aux rituels traditionnels. Lors de ces rituels, les gens s'enivraient des jours durant. On leur vendait un alcool artisanal très cher, de mauvaise qualité, qui s’appelait le posh. Pour l’acheter, ils devaient y laisser une grande partie de leurs maigres ressources. De toute façon, ils n’avaient pas le choix ; sinon ils risquaient leur peau. C’était une grande source de revenus pour les caciques. Quand ils devenaient chrétiens, les pauvres gens ne voulaient plus participer à ces orgies. Donc nous voyions filer une importante source de revenus. Cela nous rendait furieux. « La rage me rendait redoutable. Les gens avaient peur de moi. Je pouvais faire ce que je voulais. Le gouvernement avait trop peur de Chamula, et il n’y avait pratiquement pas de policiers, ni de service d’ordre. Le peu qui était là avait, soit peur de nous, soit était corrompu, parce qu’on pouvait aisément les acheter. Nous régnions en maître ».
La vie semblait facile pour Manuel et sa famille. Il avait épousé Guadalupe, avec qui il avait eu 8 enfants. Il n’avait eu que des filles et un seul fils. Et vous savez combien, dans la culture latine, un fils est important. Malheureusement celui-ci était gravement malade.
« Guadelupe ne faisait que pleurer, dit-il. Je ne savais quoi faire. J'avais donné 5 000 pesos à un sorcier pour qu'il le soigne. Sans succès. Il n'y avait plus d'espoir ».
Un jour il entendit parler d’un jeune pasteur chrétien qui avait prié pour la guérison d'un jeune garçon, et celui-ci avait été guéri. Mais faire appeler un pasteur évangélique quand on est un parrain du haut banditisme à Chamula, c'était absolument inimaginable. On imagine son état de désespoir pour faire appel à un pasteur chrétien, lui qui toute sa vie avait craché sur les chrétiens. Le couple attendait un miracle.
« Je me souviens, la première chose que le pasteur nous a dite était que si nous voulions réellement la guérison, il fallait chercher Dieu et être remplis de l'amour de Jésus...Au point où nous en étions, nous n’avons pas hésité, nous avons prié, nous avons donné notre vie au Seigneur Jésus et nous sommes devenus chrétiens ».
Plusieurs personnes vinrent prier pour son fils, et il fut guéri ! Maintenant, ses amis d’hier parmi les caciques devinrent alors, du jour au lendemain, ses pires ennemis. Sa tête fut mise à prix. Impossible pour lui d'aller cultiver ses terres, il finit par perdre tous ses biens. Au cours d'une tentative d'assassinat, il a compté 86 impacts de balle sur les murs de sa maison. « Si je vis, c'est au nom de Jésus, si je meurs, c'est au nom de Jésus. Le Seigneur me protège, moi et ma famille ».
Manuel et sa famille ont intégré l'église évangélique de Alas de Aguila, une église dans la banlieue de San Cristobal de las Casas. Il anime également un groupe d'hommes qui se rencontrent chez lui pour des études bibliques. Il aimerait pouvoir un jour créer une église dans la région de Chamula. « Manuel est le Saul de Tarse de Chamula », nous dit son pasteur. Rien n'est impossible au Seigneur !
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