Récemment, à l’horizon, nous avons compris que l’agriculture urbaine n’a pas pour seule vocation de nourrir la ville. Elle permet de sanctuariser des terres, d’être attentifs à la biodiversité d’un sol vivant. De réfléchir en terme d’épaisseur. D’être humbles, aussi. De s’associer aux mycorhizes, aux bactéries et aux lombrics pour cultiver ce que Bruno Latour nomme un territoire de « subsistance ».
Aujourd’hui, on prolonge ces réflexions sur l’extension urbaine et l’artificialisation des sols. On s’interroge sur l’enjeu de créer des trames vertes et bleues, des corridors écologiques et des réserves de biodiversité sur tout le territoire.
On se dit que, pour défendre et protéger ces espaces, il faut savoir « atterrir », réinvestir ces lieux par la musique, le soin, l’attention. Et donc, apprendre à les contempler.
C’est ce qu’entendent faire des collectifs de citoyens, des artistes marcheurs et des chercheurs qui animent la coopérative de l’Hôtel du Nord et le bureau des guides du GR2013. Du parc Foresta, au massif de la Nerthe en passant par le ruisseau des Aygalades ils relient les territoires et les replacent dans nos imaginaires.
Et c’est au domaine de Miramar, un terrain situé en surplomb de la gare de l’Estaque, que nous les avons écouté restituer, en novembre dernier, plusieurs mois de mobilisation pour la défense de cette parcelle contre l’extension d’une zone de stockage de container.