Le lungomare, la promenade du bord de mer, s'étire sous le soleil familier de la baie de Gênes, où les souvenirs de la jeunesse radieuse des parents du narrateur épousent les méandres de la via Aurélia, ses anciens palais, ses corniches et ses stations balnéaires.
Une virée italienne entre songe et fantasme, acoustique des années 1970 et photographie solarisée, désinvolture et mélancolie.
La chronique de Jacques Plaine
SÉBASTIEN BERLENDIS Lungomare Actes Sud Né à Avignon, mais vivant entre Saône et Rhône, Sébastien Berlendis est professeur de philosophie à Lyon. Venu à l’écriture par l’image, il a souvent exposé son travail photographique en France et à l’étranger. Lungomare est son septième ouvrage. Pour la septième fois, son Rolleiflex en bandoulière et ses carnets d’écriture à portée de main, celui qui ressemble comme un frère à Sébastien Berlendis est de retour. D’été en été, de plage en plage, de lac en lac, il promène ses souvenirs. Que ce soit au Val d’Aoste ou au bord des lacs bleu violet de l’Italie du Nord, dans les brumes des lacs berlinois ou sous le souffle chaud des montagnes des Maures, que ce soit au fin bout des Apennins, là où « l’incendie dévore et embrase les collines » et où des nuages de fumée s’échappent des volcans. Mais aujourd’hui c’est dans le golfe de la côte Ligure - à Lungomare – qu’il nous a donné rendez-vous. Il sera là, toujours avec quelque jolie fille pour « cadencer les heures ». Comme il y a bien longtemps avec Suzanne, Marie, Louise et Isabelle, avec Élisabeth et quelques autres un peu plus tard, ou avec Simona au lac de Côme. Aujourd’hui il a choisi Annabella. Annabella chevelure noire et « blancheur de Kabylie ». Annabella qui murmure « il mio amante » pour le présenter. Annabella et la mer, toujours la mer, la plage, les transats, le parasol rouge. La mer, l’eau, le bain, le crawl, les plongeons « deux pas d’élan, course rapide, rondade flip arrière » et salut les copains. Et un jour de grosse mer, Gabriela « la jeune maman au corps tatoué », Gagriela avec laquelle il jouera à prendre les vagues à leur sommet et à disparaître sous les remous blancs. Gabriela pour qui, sur le chemin du retour, il sera « mon copain de vagues ». Mais à Lungomare - en palimpseste – il retrouvera ses parents. Ses parents qui à vingt ans ont fait le même voyage que lui. « À vingt ans, corps fins pas encore bronzés par le soleil d’été, mes parents promènent leur amour de jeunes adultes sur les routes de la côte ligure ». Ses parents dont les photos ne le quittent jamais et qui à San Remo - pour écouter les jeunes stars de la chanson italienne - préféraient le Casino aux promenades du bord de mer. Ses parents qui curieusement avaient choisi la Costa Brava pour leur voyage de noces.
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