Archives Club, le podcast 100% archives de la rédaction des sports de la RTBF, fait revivre un vrai personnage de notre histoire sportive, un aristocrate du football, celui qui fut en quelque sorte, le Raymond Goethals des managers tant il avait le sens de la formule. Il s’agit bien sûr de Michel Verschueren, dont le fils, Michael, est devenu le président d’Anderlecht ce dimanche 10 novembre.
"Il faut pas prendre Anderlecht pour une maison de repos" (évoquant le retour d’Enzo Scifo) ; "le stade il est coquet, c’est pas un mastodonte" ; "On est un club sérieux, pas une boutique où on vient faire ses emplettes" (concernant les velléités de départ de Philippe Albert)… Michel Verschueren avait l’art de la formule, un phrasé inoubliable et spontané, un florilège de bons mots qui suffisaient à éteindre les crise(ttes) qui ont pu couver au Parc Astrid du temps de son passage comme manager, de 1980 à 2003.
C'est après avoir tapé dans l'œil de Constant Vanden Stock pour la qualité de son travail au Daring Club de Bruxelles que Michel Verschueren devient le manager d’Anderlecht à l’aube de la décennie 80'.
Ensemble avec son brasseur de président, ils vont former un duo complémentaire, tout puissant, de sorte qu’Anderlecht a bien souvent, jusqu’au début des années 90, une longueur d’avance en Europe. Et outre ses nombreux titres et finales européennes, cette longueur d’avance, le club la doit aussi à son stade tout confort.
Et la construction du stade, qui s’étale sur toute la décennie, c’est assurément L'œuvre de Michel Verschueren, certainement sa plus grande fierté aussi. Premier arrivé et dernier parti, il se plaisait d'ailleurs à répéter qu’il connaissait mieux les travées du stade que sa maison.
Mais pour financer les nouvelles tribunes qui coûteront un total d’1,5 milliard d’anciens francs, Anderlecht et Michel Verschueren doivent redoubler d’imagination, faute de subsides sur lesquels ont pu compter les autres grands clubs européens en marge de l'organisation des championnats d’Europe des nations.
C’est alors que germe dans la tête du "renard argenté" l’idée des loges, ou le foot côté business qui permet aux sociétés et aux hommes d’affaires de miser sur le ballon rond pour développer leur clientèle. D’inspiration anglo-saxonnes, les loges suscitent la curiosité des télévisions étrangères, comme un soir de match européen en 1983 lorsque les caméras de TF1 déboulent dans les travées du Parc Astrid pour se rendre compte du succès.
Les business seats vont aussi faire en sorte qu’Anderlecht va commencer à être perçu comme "le club des riches". Mais en travailleur acharné qu’il était et garant de l'esprit d’entreprise, Michel Verschueren s'inscrira toujours en faux contre cette image qui collait à son club.
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