Nous sommes maintenant au n°2 de la rue d’Estienne d’Orves, devant le château Vilmorin qui date du XVIIe siècle. Mais il est difficile de déterminer ce qui subsiste de cette époque. La tradition affirme que Louis XIV le fit construire pour en faire un rendez-vous de chasse.
La façade avec son faux avant-corps surmonté d'un fronton évoque le style néo-classique de la Restauration. Quant au bâtiment à droite, il est sans doute une adjonction postérieure.
Les Vilmorin en devinrent propriétaires en 1815 et y résident toujours. En 1969, André Malraux vint habiter le château, célèbre pour le « salon bleu » où Louise de Vilmorin, romancière, se plaisait à recevoir ses nombreux amis. André Malraux y résida jusqu'à sa mort en 1976.
Sur les piliers du portail, nous apercevons deux lions en pierre qui appartiennent aux armoiries des Vilmorin.
Louise Lévesque, dite Louise de Vilmorin (1902-1969) - Femme de lettres française, fiancée à Antoine de Saint-Exupéry, amie d'André Malraux.
Grand prix littéraire de Monaco (1955), pour plusieurs elle trônait en reine du Paris littéraire mondain, incarnation même de la frivolité hissée au rang de l'art de vivre. Ses poèmes son empreints d'une fantaisie impulsive et féérique (Fiancailles pour rire, Le Sable du Sablier, l'Alphabet des aveux). Romancière, plusieurs de ses oeuvres seront adaptées par le cinéma.
Vers 1956, le dimanche soir, à son château de Verrières-le-Buisson, Louise de Vilmorin réunissait souvent ses amis autour d'un fameux pot au feu. Ce «salon bleu» contemporain attirait des gens de lettres, des gens de spectacles et des saltimbanques : l'acteur Alain Cuny, Pierre Bergé, les cinéastes René Clair et Max Ophuls, l'auteur Anaïs Nin, le cinéaste François Truffaut, Jean Cocteau, Nadine et Roger Nimier, Louis Malle, la journaliste Françoise Giroud, le chanteur Paul Meurisse, le peintre Bernard Buffet, les danseurs Roland Petit et Zizi Jammaire, Olga Gainsbourg, Brigitte Bardot, Gunther Sachs, le producteur Georges Lourau et sa femme, Léo Ferré et sa femme Madeleine. Celle-ci s'ennuyait dans ce salon et trouvait que «les fleurs avaient des épines snobinardes». Léo Ferré, lui sera impressionné par «cette femme extraordinaire et sensible».