Nous avons évoqué la semaine dernière 3 des 7 merveilles du monde antique: la statue de Zeus à Olympie, le colosse de Rhodes et enfin le temple d’Artémis à Ephèse.

Nous nous étions quittés sur l’incendie du temple d’Artémis qui aurait eu lieu le jour de la naissance d’Alexandre le Grand. Je vous propose de reprendre notre tour d’horizon par la merveille qui se trouve dans la ville la plus célèbre qu’Alexandre le Grand ait fondé: Alexandrie.

Le Phare d’Alexandrie:

La ville d’Alexandrie est déjà une merveille en soi. En effet, la ville n’est pas située sur le delta du Nil et l’eau douce est rare. De plus, la côte est très dangereuse à cet endroit et ne facilite pas l’accès aux bateaux.

Quand on pense à Alexandrie, deux monuments nous viennent naturellement en tête: la Bibliothèque et le Phare d’Alexandrie.

Abolissant les frontières entre la terre et le ciel, le jour et la nuit, c’est le phare d’Alexandrie qui est retenu comme merveille du monde.

Cette œuvre serait dû à Sostrate. Celui-ci aurait utilisé un moyen astucieux pour que l’on se souvienne de lui. C’est l’écrivain du 2nd siècle après J-C, Lucien, qui nous raconte cette anecdote.

« Vois ce qu’a fait un certain architecte de Cnide ! Il avait construit la tour de Pharos, ce rare et merveilleux édifice, du haut duquel un feu éclairait au loin les navigateurs, pour les empêcher d’aller se jeter sur les brisants de la côte difficile et impraticable de Parétonium. Après avoir achevé son ouvrage, il y grava son nom fort avant dans la pierre, et le recouvrit d’un enduit de plâtre, sur lequel il écrivit le nom du roi qui régnait alors. Il avait prévu ce qui devait arriver. Au bout de quelques années le plâtre tombait avec les lettres qu’il portait et l’on découvrit cette inscription : « Sostrate de Cnide, fils de Déxiphane, aux dieux sauveurs, pour ceux qui sont battus des flots. » Ainsi cet architecte n’a pas eu en vue le moment présent, le court instant de la vie, mais l’heure actuelle et les années à venir, tant que la tour serait debout et que subsisterait l’œuvre de son talent. »

L’œuvre de Sostrate est composée d’une tour carrée surmontée d’une tour octogonale elle-même surmontée d’une tour cylindrique, le tout s’élevant à 135 mètres de haut.

Le phare d’Alexandrie a servi de modèles pour d’autres phares et notamment celui que l’on appelle la tour d’Hercule. Construit au 1er siècle après J-C, on peut encore observer la tour d’Hercule à l’entrée du port de la Corogne.

La pyramide de Khéops:

Les pyramides avaient déjà près de deux mille ans quand les autres merveilles du monde furent construites. La pyramide de Khéops est la plus ancienne des merveilles du monde et la seule à être encore debout…

Déjà l’époque à de la civilisation grecque, les pyramides intriguent! Par exemple, on se demande à quelle hauteur la pyramide de Khéops s’élève… C’est Thalès de Milet qui au VIème siècle avant JC en proposa une mesure en appliquant le théorème bien connu des collégiens d’aujourd’hui: le théorème de Thalès.

Malgré la découverte de la pierre de Rosette qui a permis le déchiffrage des hiéroglyphes, les mystères autour des pyramides restent nombreux.

Ce dont nous sommes sûr, c’est que les pyramides avaient pour fonction de faciliter le passage des pharaons vers l’au-delà. Ce n’est pas d’ailleurs pas le seul monument mortuaire qui soit une merveille...

On a déjà tous entendu parler des sept merveilles du monde, mais quand il s’agit de les nommer, cela devient tout de suite plus compliqué…

Dans les deux prochains épisodes de Batooba, je vous propose de revenir sur les sept merveilles du monde antique…

Les merveilles sont des symboles de la maîtrise de la nature par les hommes. Enfin, maîtrise tout relative, car des sept merveilles, il n’en reste aujourd’hui plus qu’une seule debout!

Si les monuments n’ont pas traversé le temps, le mystère et les mythes autour de ces œuvres grandioses ont contribué à leur popularité. D’ailleurs, il n’est pas toujours évident de faire la distinction entre mythe et réalité…

La statue de Zeus à Olympie:

Je vous lis la description de Pausanias, un grand voyageur du 2nd siècle après Jésus-Christ:

« Le dieu est assis sur un trône d’or et d’ivoire ; il a sur la tête une couronne qui imite le branchage de l’olivier. Il porte sur sa main droite une Victoire aussi d’or et d’ivoire, qui a une bandelette et une couronne sur la tête. Zeus tient dans la main gauche un sceptre travaillé avec goût, et émaillé de toutes sortes de métaux, l’oiseau qui repose sur ce sceptre est un aigle. La chaussure du dieu est en or, ainsi que son vêtement, sur lequel on voit toutes sortes de figures et des fleurs de lys. »

Cette statue est située dans le temple de Zeus qui se trouve à Olympie, le lieu où se déroulaient les jeux Olympiques antiques tous les 4 ans.

Cette statue a suscité l’admiration, parfois la convoitise comme en témoigne l’anecdote que nous raconte l’historien du IInd siècle après JC, Suétone, à propos de l’empereur romain Caligula.

Caligula est un Empereur romain du Ier siècle de notre ère. Mégalomane, Caligula souhaite que l’on ramène à Rome les effigies des dieux les plus remarquables du monde grec et que l’on remplace leur tête par sa tête… Cela vaut aussi pour la statue de Zeus!

Devant un tel projet, Suétone nous narre la réaction de la statue elle-même: « La statue du Jupiter d’Olympie, qu’il avait décidé de démonter et de transporter à Rome, éclata soudain d’un tel rire que les ouvriers s’enfuirent en laissant tomber les échafaudages. »

Le projet de Caligula est abandonné. Néanmoins, la statue fut finalement déplacée trois siècles plus tard. Non pas à Rome, mais à Constantinople! Et c’est là-bas qu’elle brûlera dans un incendie au Vème siècle après JC.

Cette statue reste encore une source d’inspiration. Daniel Chester French s’en est inspiré pour la statue de Lincoln que l’on trouve au Lincoln Memorial de Washington D.C.

Pour une visite virtuelle du temple de Zeus reconstitué, cliquez ici.

La statue de Zeus n’est pas la seule statue monumentale à faire partie des merveilles du monde.

Le Colosse de Rhodes:

Pour évoquer cette merveille, on va jouer au jeu des 5 différences avec la statue de Zeus:

1. Contrairement à la statue de Zeus, nous n’avons pas de description très précise du Colosse de Rhodes et il est difficile de s’en faire une image concrète.

2. La statue de Zeus est présentée assise alors que la statue qui représente Hélios, le Dieu Soleil, protecteur de Rhodes, est debout.

3. La statue d’Hélios fait 31 mètres de haut, soit près de 2 fois et demi la hauteur de la statue de Zeus…

4. La statue de Zeus est recouverte d’ivoire et d’or alors que le colosse de Rhodes est fait de bronze. Alors pourquoi en bronze?

Barack Obama est le 44ème Président des Etats-Unis. Parmi ses 44 présidents, il y a en certains qui tiennent une place plus particulière dans le cœur des Américains…

Aujourd’hui, nous allons parler du 16ème Président des Etats-Unis. Celui dont les Américains voient le visage à chaque fois qu’ils sortent un billet de 5 dollars de leur portefeuille.

Son visage, on le retrouve aussi taillé dans la pierre du Mont Rushmore, à côté de George Washington, Thomas Jefferson et Théodore Roosevelt.

Le nom de ce Président, c’est Abraham Lincoln.

Alors, pourquoi ce Président tient-il une place si particulière dans le cœur des Américains?

Tout d’abord, un peu de contexte.

Dans la première moitié du XVIIIème siècle, les États-Unis sont une jeune nation en formation. Rapidement, les États-Unis ne vont plus être cantonnés à une dizaine d’états regroupés sur la côte Est… La Floride, La Louisiane, la Californie, le Texas, ces états et bien d’autres vont rejoindre l’Union. Au milieu du XVIIIème siècle, le territoire américain s’étend pratiquement sur sa surface actuelle.

Cette extension géographique ne se fait pas sans difficultés: face à un Nord plus industrialisé s’oppose un Sud dépendant des exportations agricoles. Une question en particulier est au centre de cette division: la question de l’esclavagisme.

Jusque l’année 1860, des compromis ont toujours été trouvés pour maintenir l’unité de l’Union. Mais l’élection de Lincoln à la présidence des États-Unis va remettre en cause cet équilibre instable. Lincoln est à la tête d’un parti fermement opposé à l’esclavagisme. Craignant la remise en cause de l’esclavagisme, les États du Sud vont progressivement quitter l’Union et créer les États Confédérés d’Amérique. Parmi les 15 états esclavagistes, 11 vont faire sécession et 4 vont rester fidèles à l’Union.

Il ne reste plus qu’une étincelle pour mettre le feu au poudre entre les Unionistes du nord et les Confédérés du sud. Celle-ci va avoir lieu le 12 avril 1861: En Caroline du Sud, un état qui a fait sécession, un fort reste fidèle à l’Union. Le bombardement du Fort Sumter par les Confédérés va marquer le début de la guerre de sécession.

Les Unionistes vont mettre 4 ans à prendre le dessus. La guerre se termine le 9 avril 1865, lorsque le Général confédéré, Robert Lee, se rend au Général Grant lors de la Bataille d’Appomattox en Virginie.

Objectif: Maintenir l’unité du pays!

Tout au long de la guerre, Lincoln aura une obsession: Maintenir l’union de son pays!

La guerre n’est d’ailleurs même pas encore terminée que Lincoln pense déjà à la réconciliation. De nouveau élu Président des États-Unis en 1864, son second discours d’investiture témoigne de cette volonté d’union:

« Sans malveillance envers quiconque, avec charité pour tous, avec fermeté dans la justice, pour autant que Dieu nous accorde de voir ce qui est juste, efforçons-nous d’achever l’ouvrage dans lequel nous sommes engagés, de panser les plaies de la nation. »

Malheureusement, Lincoln n’aura pas le temps de travailler à la reconstruction de son pays… Il se fera assassiné quelques semaines après ce discours, le 14 avril 1865, au Ford’s Theater à Washington D.C. par un sympathisant sudiste.

L’abolition de l’esclavage:

Lincoln ne s’est pas contenté de maintenir l’Union de la nation. Lincoln a aussi été le principal instigateur de l’abolition de l’esclavage.

En septembre 1862, il va établir la proclamation d’émancipation qui libère, au 1 janvier 1863, les esclaves se trouvant dans les États en rébellion.

Mais, cette proclamation est précaire. Souvenez-vous, certains États esclavagistes n’ont pas fait sécessio...

4 septembre 1870: Deux jours après la capitulation de Sedan où Napoléon III est fait prisonnier, Léon Gambetta proclame la IIIème république. Un gouvernement de la Défense national est instauré pour continuer la guerre.

Paris est assiégé par les Prussiens. Léon Gambetta, ministre de l’Intérieur, prend alors la décision de rejoindre Tours. Son objectif? Maintenir la cohésion nationale et organiser la résistance.

Pour s’enfuir de Paris, Gambetta va utiliser un moyen insolite: il s’envole en ballon le 8 octobre 1870.

Cette aventure est très périlleuse. Les ballons ne sont pas encore dirigeables. Plutôt que de prendre vers le Sud, le ballon va se diriger vers le Nord et se poser au milieu des armées prussiennes. Heureusement pour Gambetta, ce sont des Français qui vont l’accueillir et il mettra finalement deux jours pour rejoindre Tours.

Comme en témoigne cette anecdote, la maitrise des airs est encore toute relative dans la seconde moitié du XIXème siècle.

Le tour du monde en ballon!

50 ans après le vol en ballon de Gambetta, la maitrise des airs semble plus complète. La meilleure preuve en est le tour du monde réalisé par le dirigeable LZ 127. Ce dirigeable est baptisé le Graf Zeppelin en l’honneur du Comte Zeppelin, pionner de ces paquebots volants. Le Graf Zeppelin parvient à faire le tour du monde en à peine plus de 20 jours. Parti de Lakehurst dans le New-Jersey, il va franchir l’océan Atlantique pour se poser à Friedrichshafen, en Allemagne, le siège de la société Zeppelin. Il repart pour un trajet de plus de 4 jours non stop en direction de Tokyo. Puis, il fait une dernière escale à Los Angeles, avant de revenir à Lakehurst… Mais le tour du monde ne s’arrête pas là. Le Graf Zeppelin reprend les airs et traverse à nouveau l’Atlantique pour revenir à Friedrichshafen.

Alors pourquoi ce tour du monde un peu plus long? Tout est question de prestige. Il y a en fait deux tours du monde. Pour les Etats-Unis, le tour du monde démarre et se termine à Lakehurst alors que pour les Allemands le tour du monde commence et se finit à Friedrichshafen.

Les dirigeables militaires

Les dirigeables ne servent pas qu’aux prestiges des nations ou à établir de nouveaux records. Les dirigeables ont aussi une utilité militaire. Ils sont des outils de reconnaissance qui permettent par exemple de détecter des navires ennemis. En la matière, les États-Unis font preuve d’imagination. Ils vont construire au début des années 1930 deux porte avions volants qui pourront accueillir à leur bord plusieurs avions. Le dirigeable devient un hangar volant. Mais l’expérience tourne court: les deux dirigeables, l’USS Akkron et l’USS Macon, vont connaitre un destin tragique puisqu’ils vont tout les deux s’écraser quelques années seulement après leur mise en service…

Les dirigeables commerciaux

Dans les années 1920-1930, les dirigeables sont aussi utilisées pour le transport de passagers… Le Hindenburg symbolise l’apogée des dirigeables commerciaux. Les dimensions du Hindenburg sont gigantesques. Sa longueur est de 246 mètres, pratiquement aussi long que le Titanic qui lui mesurait 269 mètres. Le Hindenburg est aussi le moyen le plus rapide de traverser l’Atlantique, notamment dans le sens Amérique/Europe. De Lakehurst à Francfort, il pouvait mettre moins de 48 heures. A titre de comparaison les bateaux les plus rapides de l’époque, le Normandie et le Queen Mary, mettaient un peu moins de 4 jours pour relier les deux continents…

Tout comme les 2 porte-avion volants, le Hindenburg va connaitre une fin tragique. Gonflé à l’hydrogène, gaz extrêmement inflammable, le Hindenburg s’est embrasé à son arrivée à Lakehurst, le 6 mai 1937 à peine plus d’un an après sa mise en service.

« Quand donc nous disons que le plaisir est notre but ultime, nous n’entendons pas par là les plaisirs des débauchés ni ceux qui se rattachent à la jouissance matérielle, ainsi que le disent les gens qui ignorent notre doctrine, ou qui sont en désaccord avec elle, ou qui l’interprètent dans un mauvais sens. Le plaisir que nous avons en vue est caractérisé par l’absence de souffrances corporelles et de troubles de l’âme. »

Extrait de la « Lettre à Ménécée », d’Épicure.

Épicure à son époque fait déjà face à de virulentes critiques. L’image qui colle à la peau des épicuriens ne date donc pas d’hier…

Épicure a vécu de 341 à 270 avant Jésus-Christ. A l’époque, les cités grecques sont en déclin, un déclin symbolisé par la perte de leur indépendance au profit de l’Empire d’Alexandre le Grand.

Ce déclin va avoir un impact sur l’approche d’Épicure. Alors que la philosophie envisageait l’Homme avant tout comme un citoyen de la Cité, la philosophie d’Épicure va envisager l’Homme en tant qu’individu. La philosophie d’Épicure est une philosophie de la recherche du bonheur individuel par le plaisir.

Pour remédier aux maux des hommes, Épicure va proposer un quadruple remède:

1) Nous n’avons rien à craindre des dieux

2) Nous n’avons rien à craindre de la mort

3) On peut atteindre le bonheur

4) On peut supporter la douleur

1 et 2) Nous n’avons rien à craindre des dieux et de la mort

Épicure s’inspire des théories atomistes de Démocrite: Le monde est fait d’atomes, le corps mais aussi les âmes.

Ainsi, à la mort, les atomes se dispersent et nous perdons toute sensation.

Rien à craindre de la mort car tant que nous vivons, la mort n’est pas. Et quand la mort sera là, c’est nous qui ne serons plus.

Malgré sa théorie atomiste, Épicure ne nie pas l’existence de Dieu, mais, pour lui, les Dieux n’exercent aucune influence dans la vie des humains: nous n’avons donc rien à craindre des Dieux !

3 et 4) On peut atteindre le bonheur et on peut supporter la douleur

Épicure classe les désirs en 3 catégories: – les besoins naturels et nécessaires: ce dont on ne peut pas se passer pour vivre. Par exemple, manger et dormir. – les désirs naturels et non nécessaires comme les désirs sexuels – les désirs non naturels et non nécessaires: le désir du pouvoir ou de la richesse.

Tous les plaisirs ne sont pas bons à prendre. Épicure prône la prudence et recommande de se limiter aux plaisirs les plus simples. N’oublions pas que le plaisir est caractérisé par l’absence de souffrances corporelles et de troubles de l’âme.

Pour savoir quel plaisir choisir, il faut être en mesure d’évaluer le bénéfice que le plaisir va nous procurer. Puis, il faut envisager la douleur que la réalisation de ce désir va engendrer. Toute souffrance n’est ainsi pas à refuser pour peu qu’elle produise à long terme un plaisir qui lui est supérieur. De même, un désir n’est pas forcément à satisfaire s’il engendre plus de souffrances à postériori que de plaisir immédiat. La réalisation d’un désir ou non sera donc un acte raisonné. On est loin d’une philosophie où tous les plaisirs sont permis…

Épicure aurait écrit plus de 300 ouvrages. Malheureusement, seul 3 lettres et les « maximes capitales » ont traversé le temps…

Pour en savoir plus sur Épicure, je vous recommande la lecture de la « 

« Je vous parle du toit du Broadcasting Building à New-York City. Les sirènes que vous entendez retentissent pour prévenir les gens d’évacuer la ville alors que les martiens approchent. Au cours des deux dernières heures, on estime que 3 millions de personnes ont pris les routes en direction du Nord.

Hutchison River Parkway est toujours ouvert à la circulation. Évitez les ponts vers Long Island, désespérément bouchés! Toutes les communications avec Jersey sont coupées depuis 10 minutes.

Nous n’avons plus de défense. Notre armée est… anéantie… l’artillerie, l’aviation, tout est anéantie.

C’est peut-être la dernière diffusion. Nous resterons ici jusque la fin… »

Nous sommes le 30 octobre 1938 et voici un extrait traduit en Français de ce que l’on peut entendre à la radio CBS dans tous les États-Unis. Il ne s’agit évidemment pas d’un véritable flash info. Il s’agit d’une adaptation radiophonique par Orson Wells et le Mercury Theater inspiré du livre de Horace Wells, « la Guerre des Mondes ». Interview de spécialistes, micro-trottoirs, faux bulletins d’information… l’adaptation est tellement réussie que beaucoup d’Américains ont cru à une véritable invasion martienne!

Finalement, les Martiens n’auront pas envahi la Terre, ce sont plutôt, nous les Terriens, qui partons à la conquête de Mars…

Plus que jamais, la planète rouge nous fascine. Les scientifiques continuent à se poser de nombreuses questions autour de cette planète.

Mars a t-elle été habitable? Le climat a t-il été suffisamment propice pour y abriter la vie?

Aujourd’hui, le climat de Mars n’est pas très accueillant. Même si la couleur rouge de la planète pourrait nous laisser penser qu’il y fait chaud, la température est en moyenne de -63°C.

Comprendre l’évolution du climat est un enjeu majeur pour savoir si l’environnement sur Mars a pu être plus favorable à l’apparition de la vie.

Tout comme sur Terre, Mars possède des saisons. Les saisons sont plus longues que sur Terre puisque Mars fait le tour du Soleil en 687 jours terrestres. Appliquer le calendrier terrien aux saisons de Mars ne s’avère donc pas du tout pratique pour rendre compte de l’évolution du climat. Les scientifiques ont donc imaginé un calendrier martien. Comme point de départ pour leur calendrier, ils ont choisi la date du 11 avril 1955. Cette date a été choisie car elle correspondait à l’équinoxe du printemps sur la planète rouge. En ce début août 2014, nous sommes en l’an 32 et nous approchons de l’équinoxe d’automne.

Pour comprendre si la vie a pu avoir lieu, rien de tel que d’aller s’en rendre compte par nous-même!

Plusieurs explorations de la planète rouge sont en cours.

1) Mission de l’Agence Spatiale Européenne, Mars Express a été lancée le 2 juin 2003 et s’est mise en orbite autour de Mars en décembre de la même année. Mais tout ne s’est pas passé comme prévu. Au moment de la mise en orbite, un atterrisseur, Beagle 2, a été largué et devait se poser sur Mars. Malheureusement, Beagle 2 n’a jamais donné de nouvelles après son largage… Mars Express, quant à lui, continue à orbiter autour de Mars afin d’étudier l’atmosphère et la structure de la planète rouge. Sa mission dure depuis plus de 10 ans maintenant.

2) La mission Curiosity est la mission la plus médiatisée actuellement. Arrivé sur Mars en août 2012, ce laboratoire mobile, a réussi à se poser sans encombre. Depuis, Curiosity enchaine les succès. Curiosity a notamment pu découvrir des éléments chimiques indiquant que la planète rouge a constitué par le passé un milieu habit...

« Le but d’une encyclopédie est de rassembler les connaissances éparses sur la surface de la terre; d’en exposer le système général aux hommes avec qui nous vivons, et de les transmettre aux hommes qui viendront après nous; afin que les travaux des siècles passés n’aient pas été des travaux inutiles pour les siècles qui succéderont ; que nos neveux, devenant plus instruits, deviennent en même temps plus vertueux et plus heureux, et que nous ne mourions pas sans avoir bien mérité du genre humain. » (Article « Encyclopédie », Tome V, p635)

Voici l’objectif affiché pour l’un des projets les plus ambitieux du XVIIIème siècle: l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert!

A l’origine, l’Encyclopédie ne devait être qu’une traduction en français de l’ouvrage de Chambers intitulé « Cyclopaedia » et publié en 1728 en Angleterre… Mais, le projet de Diderot et d’Alembert va vite dépasser le cadre de la traduction d’une œuvre qu’ils jugent incomplète…

Mais, alors comment rassembler TOUT le savoir?

Pour commencer, Diderot et d’Alembert ne sont pas les seuls auteurs de cette œuvre. L’Encyclopédie est un ouvrage collaboratif auquel des centaines de personnalités du monde scientifique et littéraire ont participé.

Ensuite, Diderot et d’Alembert ne partent pas de rien. Ils vont s’inspirer d’autres sources comme par exemple les travaux de l’Académie royale des Sciences.

Surtout, ils vont s’inspirer du philosophe du XVIème siècle Francis Bacon pour un élément structurant: l’arbre des connaissances humaines. Dans l’Encyclopédie, l’arbre repose sur un tronc qui est l’entendement, puis l’entendement se divise en trois branches:

– La mémoire d’où découle l’histoire

– La raison d’où découle la philosophie

– L’imagination d’où découle la poésie.

Ainsi, bien que l’Encyclopédie soit organisée de façon alphabétique, un système de renvoi permet de faire du lien entre les connaissances organisées en arbre.

La complexité de la tâche ne réside pas seulement dans la réalisation de l’œuvre, mais aussi dans son côté subversif.

Par exemple, dans l’arbre des connaissances humaines, ce n’est pas Dieu, mais bien l’Entendement et donc l’Homme qui est au centre! Les auteurs de l’Encyclopédie profitent de cet ouvrage pour faire passer leurs idées et certains articles déchainent les passions.

A l’époque, la censure est grande et on risque la prison pour ce que l’on écrit. D’ailleurs, Diderot en a pleinement conscience puisqu’il est lui-même passé par la case prison pour son ouvrage: « Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient »: Il séjourna 3 mois dans la prison de Vincennes en 1749.

Et ce qui devait arriver arriva: le 7 février 1752, un arrêt du conseil du Roi va interdire les deux premiers tomes de l’Encyclopédie déjà parus. La publication va être ré-autorisée en 1753, puis à nouveau interdite en 1759. Les sept volumes déjà parus sont alors condamnés à la destruction par le feu!

Ces interdictions successives témoignent de l’opposition que l’Encyclopédie suscite au sein de la Monarchie et des instances religieuses. Mais l’Encyclopédie est aussi soutenue par de nombreuses personnalités y compris au sommet de la Monarchie. Prenons l’exemple de la Marquise de Pompadour, la favorite du roi Louis XV pendant 20 ans.

Quand j’étais petit, nous allions souvent en famille faire le tour de la citadelle Vauban à Lille. C’était notre promenade du dimanche…

Vous avez sûrement, vous aussi, vos propres souvenirs avec une fortification de Vauban! Que ce soit en vacances en Charente-Maritime, ou encore si vous avez assisté au Main Square festival d’Arras…

Les fortifications de Vauban ont un style très caractéristique. Si bien que lorsque l’on s’approche d’une de ces places fortes, on peut s’écrier presque sans jamais se tromper: Ça c’est Vauban!

Durant le règne de Louis XIV, la guerre joue un rôle majeur. Elle consolide les frontières et l’autorité du roi. Sur les 54 années de règne de Louis XIV, le Royaume de France a été en guerre pendant 33 ans…

La guerre sous Louis XIV est une guerre de siège où l’objectif est de réussir à prendre les places fortes. En effet, pour avancer, une armée a besoin de routes carrossables, mais les places fortes se dressent sur le chemin. Impossible de continuer sans faire le siège de la fortification.

Suite aux évolutions techniques de l’artillerie et notamment l’utilisation du boulet de canon en bronze, les châteaux-forts médiévaux ne répondent plus aux besoins de la défense.

C’est là qu’intervient Vauban. Commissaire général des fortifications sous Louis XIV, Vauban va consolider plus de 130 places fortes et en créer une trentaine ex nihilo.

Les places fortes sont vraiment l’enjeu de la guerre. Il faut imaginer que les frontières de la France ne sont pas clairement définies. Ce n’est pas une ligne comme on peut se représenter une frontière aujourd’hui, mais plutôt une zone tampon. Vauban va d’ailleurs contribuer à faire évoluer la notion de frontières en prônant un système de places fortes reliées entre elles par des barrières naturelles.

Vauban est aussi à l’origine d’une expression que l’on utilise encore aujourd’hui et qui symbolise sa vision: le pré carré.

Je vous lis un extrait d’une lettre que Vauban adresse à Louvois, ministre de la Guerre, en janvier 1673:

« Sérieusement, Monseigneur, le Roi devrait un peu songer à faire son pré carré. Cette confusion de places amies et ennemies pêle-mêle ne me plaît point. Vous êtes obligé d’en entretenir trois pour une ; vos peuples en sont tourmentés, vos défenses de beaucoup augmentées et vos forces de beaucoup diminuées. C’est pourquoi par traités ou par une bonne guerre, si vous m’en croyez, Monseigneur, prêcher toujours la quadrature, non pas du cercle mais du pré. C’est une belle et bonne chose que de pouvoir tenir son fait des deux mains ».

Vauban va s’atteler à la tâche en commençant par les zones les plus risquées:

Tout d’abord, le Nord: le risque est majeur dans cette région: le Nord est près du cœur politique du royaume de France. De plus, il n’y a pas d’obstacle naturel pour entraver l’avancée d’une armée belliqueuse.

Le second risque est l’Angleterre avec une invasion par la mer du côté de la Rochelle. Quand on pense à un fort près de la Rochelle, on pense souvent à Fort Boyard. Mais, attention, nous avions évoqué le sujet dans l’épisode 7 de Batooba. Fort Boyard n’est pas l’œuvre de Vauban. Il avait notamment eu cette phrase à l’attention de Louis XIV : « Sire, il serait plus facile de saisir la Lune avec les dents que de tenter en cet endroit pareille besogne ».

Vauban ne se concentre pas uniquement sur ces deux zones de risques majeurs. En effet, on retrouve des fortifications Vauban tout autour de nos frontières actuelles: la France est dorénavant protégée par ce que l’on appellera plus tard,

Cet épisode est un peu particulier puisque nous célébrons le premier anniversaire de Batooba… Le 14 juillet 2013 est publié le premier épisode sur la Madeleine de Proust. Depuis, un épisode sort tous les dimanches… avec la régularité d’un métronome!

Et comme tout anniversaire, il faut un cadeau! Ce cadeau est pour vous! J’ai le plaisir de vous annoncer la sortie de l’application mobile Batooba Culture Générale.

Rendez-vous sur www.batooba.com depuis votre mobile pour la télécharger en deux clics… Vous retrouvez aussi l’application:

– dans l’Apple Store pour les iPhone

– dans le Play Store pour les smartphones Android.

Cette application est gratuite! Avec cette appli, vous pouvez dorénavant écouter les épisodes de Batooba où et quand vous le souhaitez!

Voila pour le cadeau, il ne manque plus que la chanson… Vous allez voir, elle est un peu différente de la version originale.

Cette chanson est intitulée « It’s your birthday » par Monk Turner et Fascinoma… Alors, pourquoi cette chanson et non pas la version originale?

On pourrait penser que la chanson originale est dans le domaine public: elle est très simple, elle est facile à retenir, chantée dans le monde entier dans de nombreuses langues… Eh bien non, cette chanson est encore protégée par des droits d’auteur.

Revenons quelques minutes sur l’histoire de cette chanson.

La chanson a été écrite au début des années 1890 par deux soeurs: Mildred et Patty Hill. Il y a donc plus de 120 ans…

Mildred a composé l’air et sa sœur Patty a écrit les paroles… A l’époque, Patty était une jeune enseignante dans une école maternelle. Elle souhaitait une chanson que les enfants puissent retenir et répéter facilement. Cette chanson était utilisée dans toutes les circonstances: pour souhaiter une bonne année, un bon départ en vacances ou encore pour saluer les élèves le matin… D’ailleurs, c’est avec les paroles « Good Morning to All » qu’a été publiée la chanson pour la première fois en 1893 et non pas « Happy Birthday to You ».

Il est à noter qu’au delà de la chanson Joyeux Anniversaire, Patty Hill a eu une influence considérable dans le monde de l’enseignement. Elle a créé plusieurs associations, elle a été professeur au Teachers College de l’université de Columbia à New-York. Elle a aussi inventé des blocs de construction destinés à favoriser la créativité et l’entraide entre les enfants…

Avec le temps, la chanson devient populaire, surtout avec les paroles « Happy Birthday to You ». La chanson commence à être utilisée un peu partout: dans des films, etc… Jessica Hill, une des autres sœurs de Patty Hill, trouve injuste que sa famille ne touche aucun bénéfice de cette chanson. Elle va alors déposer la composition dans une maison d’édition en 1935.

Entre l’évolution des lois sur le copyright et les rachats des maisons d’édition, la chanson appartient aujourd’hui à Warner Music. Pour l’utiliser dans un film, dans une publicité, il faut verser des royalties… La chanson sera à priori protégée jusqu’en 2030!

Pour ne pas attendre 2030, le site internet Free Music Archive de la radio WFMU a décidé de...

Abbaye de Glastonbury, 1191: les moines font une découverte étonnante: sous une dalle en pierre, se trouve une croix. Sur celle-ci, on peut lire: « Ici Gît le Roi Arthur ».

Cette découverte est-elle authentique? L’abbaye a brûlé en 1184 et les moines avaient besoin de fonds pour la reconstruire. N’est-ce pas un canular monté de toute pièce afin d’attirer les pèlerins et les rentrées d’argent?

Une chose est sûre: c’est bien au XIIème siècle après Jésus-Christ que la légende du Roi Arthur prend son ampleur. Vers 1135, Geoffrey de Monmouth écrit « l’Historia regum Britanniae », l’histoire des Rois de Bretagne. C’est dans cet ouvrage qu’est évoqué en premier un roi celte, du nom d’Arthur, qui aurait vécu au VIème siècle après J-C. Cette oeuvre inspire ensuite Wace pour son « Roman de Brut ». Avec Wace, le Roi Arthur passe de l’histoire à la littérature…

Bien que les légendes arthuriennes peuvent être très différentes, voire contradictoires d’un roman à l’autre, nous pouvons quand même dégager un fil conducteur.

L’histoire du Roi Arthur commence par une tromperie. Uther Pendragon, le Roi de Logres, est fou amoureux d’Ygraine, la femme du duc de Tintagel. Afin de pouvoir s’unir à Ygraine, Merlin donne à Uther Pendragon, pour quelques heures, l’apparence du Duc de Tintagel. Ygraine ne se doute de rien, et de cette tromperie naît Arthur.

Ce n’est qu’à la mort du Duc de Tintagel qu’Uther Pendragon prendra pour épouse Ygraine. Mais, à son décès, Uther Pendragon n’a aucun héritier légitime. Son seul enfant, Arthur, est illégitime.

Pour désigner le successeur d’Uther, Merlin place alors une épée dans un rocher. Seul le véritable héritier du trône sera capable de retirer cette épée du rocher. Cette épée s’appelle Excalibur et celui qui va réussir le défi est bien entendu Arthur…

L’une des premières quêtes du Roi Arthur est de venir en aide à Léodagan, roi de Carmélide. Arthur va profiter de cette aventure pour demander à Léodagan, la main de sa fille, Guenièvre. Celui-ci va accepter et offrir en dot, la Table Ronde, qui appartenait initialement au père d’Arthur, Uther Pendragon…

Une des spécificités des légendes du Roi Arthur est que l’aventure ne se concentre pas uniquement autour du Roi Arthur. Dans beaucoup d’œuvres, l’histoire commence et se termine autour de la Table Ronde, mais c’est l’aventure du chevalier qui est narrée. Chaque aventure est l’occasion de prouver au Roi Arthur que le chevalier mérite sa place autour de la table. Par exemple, le poète francais du XIIème siècle, Chrétien de Troyes écrit plusieurs romans avec pour personnages centraux les chevaliers:

– Lancelot ou le Chevalier de la Charette

– Yvain ou le chevalier au lion

– Perceval ou le conte du Graal

Difficile de parler du Roi Arthur sans parler de la quête du Graal. Dans certains romans, le fameux Graal serait le calice utilisé par Jésus-Christ lors de son dernier repas. Ce n’est d’ailleurs pas la seule allusion à la religion chrétienne. La Table Ronde symboliserait aussi la table autour de laquelle les apôtres se sont retrouvés pour la Cène.

La religion chrétienne ainsi que le contexte médiéval ont profondément modelé les légendes arthuriennes. Mais cette influence est réciproque. Par exemple, les troubadours allemands de la cour de Wartbourg s’inspiraient des légendes arthuriennes pour conter leur poème et tenter d’influer sur la conduite des seigneurs.

Les légendes arthuriennes ont inspiré de nombreux auteurs du Moyen Age, mais elles continuent d’inspirer encore de nos jours. Ces dernières années, les légendes du Roi Arthur ont par exemple été mises en avant sur le petit écran par Alexandre Astier dans la série...