Pour être honnête, je ne me souviens plus du tout de mes cours de philosophie de terminale. Dix années ont passé et le temps a fait son œuvre.
Par contre, je garde le souvenir précis de me trouver en salle d’examen seul devant ma feuille blanche avec, pour tout sujet, une simple question.
Et par où commencer? Je me rappelle, qu’avant tout, il fallait définir les termes de la question pour mieux y répondre.
Et c’est là que le bât blesse. Cela fait plus d’un an que je travaille sur Batooba Culture Générale et je n’ai toujours pas expliqué ma conception de la culture générale. Il est grand temps de me rattraper…
La culture générale, un état d’esprit centré sur l’ouverture et le plaisir d’apprendre
« Qu’on lui mette en fantaisie une honnête curiosité de s’enquérir de toutes choses. » Voici le conseil que donne Montaigne dans son chapitre dédié à l’éducation, le chapitre 26 du livre I des « Essais ». Bien qu’il s’adresse aux enfants, ce principe semble tout autant applicable au monde des adultes: Il nous faut garder en fantaisie une honnête curiosité de s’enquérir de toutes choses.
Cette capacité à s’émerveiller nécessite une ouverture d’esprit, une humilité qui nous pousse vers l’extérieur et vers les autres, qu’ils soient d’une culture ou même d’une époque différente. Un travail d’écoute et d’empathie est nécessaire pour accepter et comprendre l’autre. En faisant cet effort, nous parvenons à mieux comprendre le monde qui nous entoure et à mieux exercer notre jugement.
« La joie de comprendre est le plaisir le plus noble qu’il soit. » écrit Léonard de Vinci. (Voir l’épisode dédié à Léonard de Vinci en cliquant ici)
La culture générale ne peut pas être résumée à la somme de connaissances sur un tas de sujets: histoire, philosophie, sciences, etc… La culture générale me semble être avant tout un état d’esprit centré sur l’ouverture et le plaisir d’apprendre.
Mais par où commencer et comment faire pour apprendre?
Aujourd’hui, nous avons une chance inouïe: nous disposons de ressources quasiment illimitées pour apprendre. En plus, nous pouvons en bénéficier à tout moment et sur tous les supports: audios, vidéos, livres…
Mais cette chance est aussi à l’origine de notre frustration, car une de nos ressources est limitée: le temps. Comme Ulysse dans l’Iliade et l’Odyssée, nous devons résister aux chants des sirènes: Voici leur chant:
« Viens, Ulysse fameux, gloire éternelle de la Grèce, arrête ton navire afin d’écouter notre voix! Jamais aucun navire noir n’est passé là sans écouter de notre bouche de doux chants. Puis on repart, charmé, lourd d’un plus lourd trésor de science. Nous savons en effet tout ce qu’en la plaine de Troie les Grecs et les Troyens ont souffert par ordre des dieux, nous savons tout ce qui advient sur la terre féconde… »
Les sirènes promettent aux marins un savoir universel et absolu. Or, nous ne pourrons jamais savoir tout sur tout.
Puisque nous ne pouvons pas tout apprendre, par où commencer et qu’apprendre?
Ces questions amènent une caractéristique essentielle de la culture générale. Reprenons le point de vue de Thierry Leterre qui a eu en charge l’écriture d’un manuel de culture générale: « Ce qui est général, c’est l’indépendance avec laquelle on peut choisir ses sujets. Mais la culture en elle-même ne supporte pas les généralités.