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Bdphiles bonjour, c’est dom et notre BDWAY va s’attarder sur des mots prononcés très souvent ces temps derniers sur les plateaux télés : une jeunesse volée, suite à des évènements imprévus, dans un contexte particulier.
Car c’est toute la trame de Patrice Ordas, secondé par Alain Mounier au dessin. Leur choix, en ce qui concerne le contexte de leur BD ? L’hiver 43, dans Paris occupé. A l’approche du bac, un petit groupe de lycéens soudés subit de plus en plus mal l'oppression exercée par les allemands et la police française placée sous ses ordres. Pourtant, ces adolescents ont les mêmes préoccupations que les nôtres aujourd’hui : études, vacances, amours et amitiés. Hélas, le destin frappe à leur porte. Une altercation avec un soldat éméché va les conduire à fuir la capitale pour rejoindre la Corrèze. Et là-bas, tout étant différent, ils opteront pour une autre vie.
Rude réalité, magnifiquement retranscrite par Mounier. On a presque froid en dévorant des yeux ses planches enneigées. Puis les frissons s’intensifient, tant les traits des visages se crispent. Souvent, longtemps, trop longtemps. Je n’en dirais pas plus, histoire de ne pas dévoiler l’énigme.
Grandir trop vite, du jour au lendemain, reflète l'état d'esprit de cette BD. Une vraie réussite. Au fait, il vous manque le titre. L’école buissonnière est éditée par Bamboo, dans la collection Grand Angle.
Bdphiles bonjour, c’est dom et notre BDWAY va s’autoriser une nouvelle balade dans l’histoire. Aujourd’hui, nous prenons notre envol pour Lisbonne. Et nous le ferons sur un air de fado, le titre de l’album de Nicolas Barral.
Originaire des quartiers populaires de cette métropole , ce genre musical est catalogué comme un chant du destin. Mélancolique et lancinant, il cristallise la nostalgie des amours perdues, des rêves inaccessibles. Voilà pour l’ambiance, crée par notre dessinateur-scénariste.
Son récit a pour toile de fond l’été 1968. Depuis 40 ans, le Portugal vit sous le joug du dictateur Salazar. Soit on fait sans, soit on fait avec. C’est le choix de Fernando Pais, médecin quadragénaire à la clientèle aisée, qui souhaite pimenter sa vie. Un jour, il visite un patient au siège de la police politique ou il a ses entrées. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, notre héro va défendre un gamin venu narguer un policier en faction. Cette rencontre va bouleverser son existence.
Pour le dessin, nous nageons en plein réalisme. L’ambiance, chaude, reste douce-amère, hommage marqué à l’âme portugaise. Le soleil, perfide, nous immerge dans un Lisbonne où la dictature est tapie dans l’ombre. Personnage à part entière de l’histoire, la capitale y est décrite avec force de détails. C’est la caractéristique principale du trait de Nicolas Barral.
Etre un serviteur d’un régime autoritaire, ou le combattre ? Fernando ne va plus hésiter très longtemps. Cette BD est parue chez Dargaud.
Bdphiles bonjour, c’est dom et notre BDWAY aborde aujourd’hui un sujet délicat, intemporel. L’histoire de la première bombe nucléaire. Notre album s’appelle donc la bombe, les engins atomiques lancés sur Hiroshima et Nagasaki les 6 et 9 août 1945 ayant scellé à jamais le destin de l'humanité.
C’est ce qui a durablement marqué notre premier scénariste, Alcante , secoué par un voyage scolaire au Japon quand il avait 11 ans. Il n’a jamais pu oublier l'ombre d'une victime fixée sur un mur. Pour réussir son pavé de 500 pages, il a convaincu Bollée, spécialiste des grosses paginations, de se joindre à lui pour cette aventure. Sans part pris.
Le dessinateur Rodier, lui, depuis son studio des Laurentides au Canada, a peaufiné près de 450 planches en quatre ans à peine. Une charge de travail colossale, pour mettre en valeur et finaliser le travail méticuleux de ses deux coéquipiers. Sa botte secrète ? Une obsession fusionnelle entre le noir et le blanc, synonyme de traits fins et captivants.
A la lecture de ce récit traduit en anglais, italien, hongrois et espagnol et déjà vendus à plus de 26 000 exemplaires, l’homme demeure le plus grand prédateur de l’humanité. Alcante, Bollée et Rodier ont signé chez Glénat.
Bdphiles bonjour, c’est dom et notre BDWAY va aller aujourd’hui à la rencontre de Ramirez. Car il faut flinguer Ramirez, tome 2 est paru. Qui peut bien en vouloir à cet antihéros de petite taille, au physique ingrat et la coiffure presque unique ? Suivez le guide, alias Petrimaux, scénariste et dessinateur de ce road-movie décoiffant.
Employé modèle et meilleur vendeur du célèbre aspirateur Robotop, Jacques Ramirez aspire à un peu de quiétude, après la disparition de sa femme. Au menu, un agréable séjour à Stone Creek afin de tourner la page. Mais il n’en sera rien car notre héros va se trouver embourbé dans une terrible machination. A ses trousses, un régiment de poursuivants, tous plus déjantés les uns que les autres.
Vous prenez un grand shaker et vous mélangez entre autres thriller, comédie policière et western spaghetti, et vous allez pouvoir savourer un breuvage décapant aux accents californiens. J’entends par là, avaler d’un trait un récit trash, ponctué par des coups de flingue à tout va, de l’humour noir, une collection de personnages digne de Tarantino, et j’en passe et des meilleurs.
De plus, le dessin et la mise en page de Petrimaux flirtent avec les comics aux USA version années 80. Et puis le travail réalisé sur la colorisation au premier rang desquels figurent les encarts publicitaires, nous saute littéralement aux yeux.
S’attacher à Jacques avec son air de chien battu s’avère un acte délibéré. Car pour Ramirez, on adhère, à fond. Il faut flinguer Ramirez, tome 2 est édité par Glénat.
Bdphiles bonjour, c’est dom et notre BDWAY va faire aujourd’hui la part belle à une série naissante destinée au plus jeunes, voire aux ados : les aventures de LULU ET NELSON. Nous en sommes au tome 2, LE ROYAUME DES LIONS.
Lulu est une petite européenne exilée en Afrique du Sud. Son père étant toujours emprisonné pour avoir tenté de défendre Nelson, un enfant noir, elle erre avec lui, intrépide au beau milieu d’une savane très hostile. Et donc, plus ou moins livrée à elle-même, elle poursuit ses rêves en compagnie de son camarade. Son but : aller à la rencontre des lions.
Tous deux vont être confrontés à la réalité des hommes, pas vraiment reluisante. Par le prisme du regard d’un enfant au demeurant naïf, ils vont nous amener à toucher du doigt des sujets brulants, au fait de notre actualité. Le racisme et la condition animale, avec la disparition programmée de certaines espèces due au braconnage. Bien que volontaires et attachants, Lulu et Nelson ont donc du souci à se faire. Voilà pour la trame pure et pédagogique, signée Charlotte Girard et Jean-Marie Omon.
Le dessin d’Aurélie Neyret , lui, cristallise la bulle d’émerveillement teintée de désarroi ou évolue nos deux petites têtes brulées. Et son trait, simple, constant et précis, le démontre aisément.
Alors oui, dans un pays si sauvage à la nature luxuriante, l’aventure sera au rendez-vous pour Lulu et Nelson. LE ROYAUME DES LIONS tome 2 est paru aux éditions du Soleil.
Bdphiles bonjour, c’est dom et notre BDWAY va encore encenser ce jour une série qui a pignon sur rue : 13. C’est son nom, au cas ou vous ne l’auriez jamais remarquée dans les bacs des libraires. Et nous en sommes au tome 27, la mémoire rechargée.
Un mot d’histoire, pour commencer : La série XIII, avec son héros, est devenue, depuis 1984 et au fur et à mesure des albums, un best seller de la bande dessinée. Car ses créateurs sont issus de la BD belges. Ils se nomment Jean Van Hamme pour le scénario et William Vance, pour le dessin. Ils ont cédé la place en 2011 à Yves Sente de la même école et Youri Jigounov, un illustrateur russe installé en Belgique. Même si il y a eu des hauts et des bas, tous deux perpétuent habilement la légende de 13.
Mais qui se cache derrière ce fameux nombre ? Jason McLane, un baroudeur sans nom, sans passé, sans souvenir, et qui aimerait bien découvrir son identité. Son seul indice ? Le chiffre, XIII, tatoué sur son corps. Dans ce nouvel album, grâce à un staff médical spécialisé dans le domaine de l'amnésie, il a enfin pu remonter jusqu’à ses souvenirs d’enfance. Juste un sursis, parce que dans l’adversité, Jason devoir vivre sans aucun temps mort.
Respect de la charte graphique originelle, couleurs en symbiose, trame pas piquée des hannetons, ce dernier opus reste détonant. La saga 13 se porte bien. Le tome 27, la mémoire rechargée, est parue comme précédemment chez Dargaud.
Bdphiles bonjour, c’est dom et notre BDWAY va nous entrainer aujourd’hui sur un terrain miné. Car notre album est sulfureux, à l’image de son auteur, Milo Manara. Tout comme le héros d’un film français de François Truffaut sorti en 1977, Il est l’homme qui aimait les femmes. Car pour lui, toutes les femmes sont uniques, irremplaçables.
Les dessiner, c’est l'œuvre de sa vie. Dans le train train quotidien, quelle que soit l’époque, la situation ou elles se trouvent, il y puise son inspiration artistique. Au risque de passer pour un sexiste, un machiste ou un phallocrate. Ou les trois. Pas franchement politiquement correct, de nos jours. Et pourtant, pourtant…Toutes femmes de Milo Manara sont magnétiques. Visages, corps ou expressions. Age, race ou profession.
Le titre de l’album : PASSION FEMMES. Ce recueil de 319 portraits de femmes nues, habillées, mais toujours sexy, ne fait pas dans la dentelle, vous l’aurez compris. Mais le trait est toujours aussi fin, le noir et blanc ou la couleur au diapason. Un régal d’authenticité. Un petit regret toutefois : le manque de repères écrits, fussent-ils courts, pour cibler chaque planche.
Maître de la bande dessinée érotique, mais pas seulement, primé à plusieurs reprises en France et aux USA, Milo Manara saura vous séduire, puis vous envouter. Et hop, déclic ! PASSION FEMMES a été édité chez Glénat
Bdphiles bonjour, c’est dom et notre BDWAY va faire, ce jour, un petit écart pour vous faire découvrir ou redécouvrir un dessinateur aussi désopilant que satirique : Voutch. Son dernier album, de surprise en surprise, est plus que jamais dans la lignée de son œuvre précédente. Il ne nous raconte pas une histoire mais publie 52 dessins inédits. Mais qui est-il ?
Après avoir travaillé dans la galaxie publicitaire, Il démarre le dessin humoristique en 1995 et réalise rapidement ses premiers dessins dans Psychologies Magazine, Madame Figaro, Télérama, Lire, Le Point, et même dans Lui et Playboy. Puis, en 1997, vient son premier recueil de dessins d'humour : Tout s'arrange, même mal, très vite épuisé, qui donne le ton à ce qui va suivre.
Fan de Sempé, Topor et Pétillon, Voutch raille avec délice la méchanceté et le ridicule de nos attitudes usuelles ou programmées. Ses sujets de prédilections : l’amour, l'isolement impliquant les nouvelles technologies, le monde sauvage de l’entreprise etc., etc. La particularité de son dessin ? Des personnages aux silhouettes oblongues et aux nez élancés, peaufinés à la douceur de la gouache.
Plus que divertissant, de surprise en surprise est un album ou s’entremêlent dérision et ironie. Et on rit, on rit… Tout bonnement jubilatoire, dans notre contexte actuel…Voutch a signé au Cherche Midi.
Bdphiles bonjour, c’est dom et notre BDWAY va s’arrêter sur un épisode mythique de l’histoire des Etats Unis d’Amérique, la conquête du Far West. Notre héros du jour est un vieux cowboy du Montana, qui vient d’apprendre qu’il a une fille…Désarçonné, mais volontaire, il va donc partir à sa recherche et croiser la route d’un enfant apache qu’il dénommera ghost kind.
C’est le titre de l’album de TIBURCE OGER. Sa trame est simple. Son super man à la ramasse a eu une brève aventure, 22 ans auparavant. Puis Liza Jane est née, sans qu’il le sache. Hiver 1895, sa mère le sollicite. Et il vacille, craque, règle quelques comptes et se dirige vers la frontière mexicaine, où sa progéniture aurait été aperçue. Son périple sera semé d’embuches, et bien que galvanisé par la présence du petit indien, old spur sombrera dans la violence. Ah, ghost kind, tout un programme… Voilà pour le scénario, fouillé et implacable. Mais je ne vous en dis pas plus.
Evoquons rapidement le dessin de TIBURCE OGER. Finesse, précision et dynamisme le caractérise. Le souci du détail, aussi. Certaine pages pleines mériteraient même d’être encadrées ou postérisées, tant les couleurs traitées à l’aquarelle reflètent le climat de cette folle cavalcade.
ghost kind surprend et émerveille. C’est une ode aux grands espaces. Et à la vie surtout, fut-elle sombre et âpre. Vous trouverez cet album aux éditions Grand Angle et c’est signé TIBURCE OGER.
Bdphiles bonjour, c’est dom et notre BDWAY va se focaliser sur la vie de Madeleine Riffaud, une résistante au sens large du terme, toujours des nôtres, aujourd’hui. Témoin engagé de la libération de Paris en 1944, farouche anticolonialiste, au Viêt Nam et en Algérie, elle deviendra un grand reporter prisé. Son sacerdoce : raconter la guerre, dans toute sa brutalité.
Celle qui a dit de la bd qu’elle était un véhicule puissant de l’imaginaire, a participé à l’élaboration de sa biographie. Ce premier tome, prépublié sous la forme de trois cahiers, est l’œuvre de Dominique Bertail au dessin et Jean-David Morvan au scénario. Poétesse et écrivaine elle-même, Madeleine Riffaud leur livre son témoignage. Une destinée hors du commun, qui revisite l'histoire de France durant toute la deuxième moitié du XXe siècle.
Attardons-nous sur le trait de Dominique Bertail. Puissant et allusif, à l’image de qu’il doit relater, son dessin nous ensorcelle dès les toutes premières pages. La magie opère aussitôt, car, qu’elles que soit nos convictions, nous découvrons un personnage rare et entier. Donc vrai, de bout en bout, ce qui, de nos jours, ne courent pas les rues, convenons-en.
Résistante puis correspondante de guerre, amie de Paul Éluard, Picasso ou Hô Chi Minh, Madeleine Riffaud, la discrète, a finalement accepté de faire l’objet d’une bande dessinée. Pour notre plus grand bonheur, aux éditions Dupuis.
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