En 1972 Murray N. Rothbard publie « L’éducation gratuite et obligatoire ». Aux Etat-Unis le rôle de l’Etat dans l’éducation fait alors l’objet de débats animés : le homeschooling est en vogue parmi les hippies et cette génération de boomers est décidément sensible à toute forme d’autorité et de contrôle.
Cinq décennies plus tard, la faillite de l’Etat dans cette fonction qu’il a monopolisée est sans appel. À défaut d’instruire la population, il l’a crétinisée, homogénéisée dans la médiocrité. L’Etat a exigé et obtenu de professeurs toujours plus désabusés qu’ils renoncent à leur réelle vocation : transmettre à chacun les savoirs fondamentaux pour apprendre et développer un esprit critique tout au long de sa vie. Au lieu de cela l’Etat leur impose de concentrer leurs efforts sur la mission première de l’Education d’Etat : endoctriner, égaliser, contrôler.
Mêlant histoire, économie et philosophie Rothbard nous mène à la racine du problème pour aboutir à ce constat. L’ouvrage d’une centaine de pages est clair, précis, remarquablement documenté. On comprend alors toute la futilité de poursuivre une solution à coup de réformes techniques. Puisque le problème, avant tout structurel, impose de se poser les bonnes questions : précisément celles que L’Etat ne veut pas et ne peut pas aborder.
Dans ce quatrième volet de la série, Rothbard poursuit l’examen des origines de l’école gratuite et obligatoire. Après la Prusse, l’auteur s’intéresse ici à la France puis survole l’Espagne, la Suisse, et la Chine, avant de s’attarder sur le cas du Japon, qui mérite toute notre attention. Vient ensuite le tour de l’Angleterre dont les traditions volontaristes, individualistes, et dont le peuple si peu enclin à toute forme d’interventionnisme d’Etat en matière d’éducation, finit par céder, succombant à l’élan collectiviste.
Il est aussi question de l’endoctrinement en milieu scolaire sous le fascisme, le nazisme et le communisme. Damien Theillier et Olivier Ledoit complètent l’analyse à travers un prisme historico-économique, nous rappelant que, oui : l’instructeur vendait jadis ses services aux familles, que l’éducation est une marchandise, et qu’il est dans l’intérêt de tous, y compris des plus pauvres, de la considérer ainsi.
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MUSIQUE
J.S. Bach – Variations de Goldberg
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LIENS
Télécharger le livre :
- sur le Mises Institute : Murray Rothbard - Education: Free and Compulsory
- sur les Editions de l'Institut Coppet : Murray Rothbard – L’éducation gratuite et obligatoire
Télécharger l'analyse d'Olivier Ledoit :
La séparation de l’École et de l’État selon Murray Rothbard.
F. Passy et G. de Molinari – De l’enseignement obligatoire
Institut Coppet
Editions de l’Institut Coppet
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