Ariane Ascaride, c'est une comédienne qu'on aime. Pour les films où elle a joué, notamment ceux réalisés par Robert Guédiguian, son mari à la ville, qui mettent en scène "les vraies gens" et leurs amours, et leurs difficultés, et leurs combats. On l'aime aussi pour ses engagements, qui sont raccord avec les personnages qu'elle incarne à l'écran ou sur scène — Gisèle Halimi, ces derniers temps, à La Scala à Paris.
Elle est née en 1954 à Marseille, jeune sœur de deux frères qui ont respectivement 12 et 7 ans de plus qu'elle, fille d'un couple d'un milieu marseillais populaire, lui d'origine italienne, elle fille d'un ouvrier anarcho-syndicaliste.
La jeune Ariane a grandi entre ces deux parents qui ne s'aimaient plus, ne se parlaient plus, faisant jouer à leur fille le rôle difficile de go-between (les grands frères avaient alors quitté la maison familiale) et la plongeant dans une solitude lourde à porter.
De cette enfance particulière, elle dit la difficulté mais aussi les moments joyeux. Un papa, une maman, mais pas une famille.
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En bonus, si comme moi vous ne le saviez pas :
Les "béquets" évoqués au fil de l'entretien sont des pièces de viande, le plus souvent de la souris d'agneau, qu'on fait cuire longuement.
Photos : Ariane Ascaride aujourd'hui et hier - dans les bras de sa mère, et sur scène avec son père dans une représentation de théâtre amateur
musiques additionnelles :
Le chant du départ (chant révolutionnaire, écrit en 1794 par Étienne Nicolas Méhul pour la musique et Marie-Joseph Chénier pour les paroles. Il a été l'hymne national du Premier Empire français, et ensuite largement utilisé pendant la guerre 14 pour galvaniser les soldats — au moins au début).
L'hymne d'URSS chanté par les chœurs de l'armée rouge.
Un grand merci à Frédéric Milano pour l'immense coup de main donné sur cet épisode.