Il faut lire ce livre.
J'ai eu du mal à choisir un extrait (je lis donc plusieurs passages) et encore plus de mal à écrire pour présenter l'ouvrage de Laurène Daycard tant il m'a bouleversée et captivée. C'est une lecture difficile, glaçante, et les larmes montent souvent à l'évocation de Géraldine, Seloua, Razia tuées par leur compagnon ou leur ex mais aussi en découvrant les vies brisées de leurs proches ou le témoignage de femmes rescapées.
Mais c'est une enquête essentielle, sensible, intime et incroyablement fouillée sur la violence, sur la source des féminicides et sur les défaillances du système pour les empêcher.
Parce que Laurène Daycard redonne vie à ces femmes hors d'une sordide rubrique de faits divers, qu'elle témoigne de celles qu'ont été mais surtout parce que, loin de se limiter à ce nécessaire travail de mémoire, l'autrice reconstitue les dossiers, assiste à certains procès et à des groupes de paroles pour des hommes condamnés par la justice pour violences conjugales.
Et toutes ces recherches lui permettent de dégager des récurrences et de pointer les dysfonctionnements de la justice : la plupart des criminels étaient déjà connus pour des antécédents de violence (40 % de ces meurtres constituent un acte de récidive) et la plupart des victimes avaient portées plainte.
Il faut que ça change, que l'impunité cesse, que les prises en charge évoluent.
Et pour cela il ne faut pas rester dans l'ignorance.
Merci Laurène Daycard pour ce travail si important. Il permet à nos absentes de rester définitivement dans nos coeurs et dans mes luttes.
Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.