Les pays, dont le Canada, qui tentent de contrer les intentions de Donald Trump d'imposer des tarifs sur l'aluminium et l'acier importés de l'étranger viennent de recevoir un appui de plus avec la démission du banquier de Wall Street qui était devenu l'architecte de la réforme fiscale de l'occupant de la Maison-Blanche.
Le principal conseiller économique du président s'opposait à l'imposition des tarifs sur l'acier et l'aluminium, mais ce n'était pas le seul facteur de friction entre les deux hommes.
« Ce fut un honneur de servir mon pays et de mettre en place des politiques pro-croissance favorables aux Américains, avec en particulier le vote d'une réforme fiscale historique », a déclaré Gary Cohn dans un communiqué laconique.
La guerre qui se dessine entre pays... amis!
Le Canada, premier fournisseur d'acier et d'aluminium des États-Unis, a déjà fait savoir qu'il prendrait des mesures contre des intérêts américains si les importations d'acier et d'aluminium canadiens étaient visées.
L'Union européenne (UE) a déjà prévenu lundi que des mesures de rétorsion rapides sur des entreprises américaines étaient prêtes si le président Trump mettait son plan à exécution. L'UE envisage également de saisir l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
Le Mexique a menacé mardi les États-Unis de taxer les produits américains les plus « sensibles politiquement » en cas d'instauration par Washington de ces taxes.
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Une marche arrière de l'éléphant?
L'éléphant, symbole du Parti républicain. DonkeyHotey
Une vive opposition au sein des représentants du Parti républicain semble avoir pris forme aux États-Unis. Les représentants au Congrès notamment craignent les répercussions inflationnistes de la politique protectionniste de Trump.
Le chef des républicains à la Chambre des représentants, Paul Ryan, a notamment mis en garde contre les « conséquences inattendues » d'une éventuelle guerre commerciale.
Le président de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a déclaré que « les sénateurs républicains craignent que cela ne dégénère en une guerre commerciale plus vaste. Beaucoup de nos membres en discutent avec l’administration », a-t-il affirmé.
Donald Trump semblait montrer plus d'ouverture mardi, et même faire marche arrière. Il semblait à tout le moins jongler avec l'idée d'exempter le Canada et le Mexique de la liste des pays qui seraient visés par les tarifs.
Dans un message relayé lundi sur Twitter, M. Trump a affirmé que les tarifs proposés sur les importations d'acier et d'aluminium en provenance du Canada ne seraient levés que si une nouvelle version de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) était signée : « Si nous sommes en mesure de signer un accord avec le Canada et le Mexique, nous n’aurons aucune raison de leur imposer des tarifs. Mais pour les autres pays, nous n’aurons pas le choix », a-t-il déclaré.
Il a réaffirmé son intention de taxer les importations d'acier et d'aluminium de l'Union européenne en déclarant que celle-ci n'avait « pas bien traité les États-Unis ».
L'industrie canadienne de l'aluminium demande à Ottawa de tenir tête à Trump
L'industrie canadienne de l'aluminium exhorte le gouvernement fédéral à demeurer ferme dans ses négociations avec les États-Unis et à ne pas se laisser influencer par les plus récentes tactiques du président américain Donald Trump.
Le chef de la direction de l'Association de l'aluminium du Canada (AAC), Jean Simard, a affirmé qu'après avoir vu le message du président Trump, il avait indiqué au gouvernement fédéral que l'industrie ne s'attendait pas à devoir faire des concessions en regard de cette dernière menace et qu'elle s'attendait à ce qu'il reste ferme dans ses prises...