Ce service à dessert, appelé autrefois « service de Laxenburg », fut commandé en 1824 à la manufacture de porcelaines de Vienne et était destiné au banquet de noces de l’archiduc François-Charles et la princesse Sophie de Bavière, les futurs parents de l’empereur François-Joseph. À la fin du XVIIIe siècle, l’empereur François Ier, père du fiancé, fit construire une résidence d’été pour la famille impériale à Laxenburg, à proximité de Vienne. Ce château qui porte le nom de « Franzensburg » (château de François) fut construit à la gloire de la dynastie des Habsbourg. Des sculptures grandeur nature, des peintures, des armoiries et des vitraux chantent la gloire et l’histoire de l’illustre famille. Comme vous pouvez le constater, cet esprit dynastique se retrouve également dans la vaisselle de table. Outre les armoiries et les portraits des anciens souverains habsbourgeois et de leurs épouses, 60 « assiettes aux ruines », représentant des châteaux-forts et des châteaux appartenant à la monarchie danubienne, viennent compléter cette rétrospective romantique. Ce n’est pas par hasard que les formes néo-gothiques du surtout évoquent des reliquaires, ciboires et autres objets religieux. À la dissolution du Saint Empire romain germanique, en 1806, l’empereur François s’efforça de compenser la perte de la dignité sacrée de l’Empire germanique en légitimant la continuité hiératique de la dynastie habsbourgeoise dans le nouvel empire autrichien. C’est la raison pour laquelle même la vaisselle arborant le portrait des ancêtres est empreinte d’un caractère presque sacré et traduit des prétentions d’éternité.