Share Interviews • Fréquence Terre
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La journaliste Lucile Leclair vient de publier un livre qui a retenu toute l’attention de Fréquence Terre. « Pandémies, une production industrielle », publié chez « Seuil-Reporterre ». Nous parlons là d’élevage industriel. Un élevage de plus en plus surveillé – et c’est paradoxal – où se développent de plus en plus de maladies et de pandémies. Les normes de biosécurité qui se sont mises en place après l’alerte de pandémie humaine issue de la grippe porcine H1N1 en 2009 ont finalement eu un effet inverse… Et même si aujourd’hui nous semblons avoir écarté le risque de transmission des maladies de l’animal à l’homme, ce sont des cheptels entiers, des milliers d’animaux qui sont éliminés à chaque alerte de contamination. Pour éviter que les animaux qui ne sont pas élevés dans de bonnes conditions ne tombent malades, nous les gavons d’antibiotiques… Que nous assimilons bien entendu lors de nos repas…puis nous les évacuons dans dans nos toilettes, ce qui finit irrémédiablement dans nos fleuves et nos océans… Peut-on dire que nous avons trouvé la solution ? C’est tout l’objet de l’enquête qu’a menée Lucile Leclair dans son ouvrage.
La solution ? : l’agroécologie. Une technique d’élevage qui éloigne les animaux les uns de autres, qui favorise une production à petit échelle, qui multiplie les exploitations et les circuits courts. Tout le contraire d’un système intensif, concentré dans les mains de quelques industriels qui est à bout de souffle et qui n’est au final pas si productif.
Plus de renseignements sur l’autrice : Lucile Leclair
Fréquence Terre a profité de l’édition du livre co-écrit par Pierre Guelff et Larbi Adouane pour mettre en exergue un témoignage, celui de Larbi Adouane, retraité de l’éducation nationale Algérienne, participant invétéré aux marches du vendredi qui, à l’heure de ces écrits (le 29 nov 2019) en sont à leurs 41e édition.
“Combats d’un humaniste algérien”, ce livre écrit à « quatre mains » reflète la situation très actuelle, où deux humanistes, l’un à Bruxelles, l’autre à Bejaia en Kabylie défilent dans les rues dans ces mouvements populaires emprunts de liberté et de bon sens.
En faisant cette interview par Skype avec nos deux compères, je souhaitais en savoir plus sur ce qui à l’évidence était l’histoire d’une rencontre.
Cela s’est traduit par le récit poignant d’un Algérien qui a avait 7 ans quand la guerre d’Algérie éclate pour se terminer aujourd’hui fin 2019…
« A la fin de la guerre d’Algérie – nous dit Larbi Adouane – nous étions emprunts d’idéalisme, d’Humanisme, c’était l’époque d’Albert Camus, du communisme ! »
« 1962 a finalement été une déchirure humaine immense »
Pour finir par « Aujourd’hui, avec l’armée, c’est le même combat qui se retrouve ».
Vous découvrirez également, dans ce récit vivant et plein de détails comment la radicalisation a fait son entrée dans le Lycée dont Larbi Adouane etait le proviseur. En 1994, un événement vient troubler les esprits.
“Combats d’un humaniste algérien” de Larbi Adouane (Éd Champs-Élysées-Deauville)
Larbi Adouane
Il y a un mois, nous présentions sur Fréquence Terre la tenue des 15e assises nationales des déchets de Nantes. Des assises organisées sous le mode associatif avec plusieurs « partie-prenantes » :
Tout les acteurs de la filière se retrouvent donc pendant deux jours, tous les deux ans (à Nantes) pour faire le point sur les actions menées et les actions à engager pour optimiser la collecte et la valorisation des déchets que produisent les Français. (ouvre un nouvel onglet)
Il y a donc un mois, j’avais interviewé Thierry Meunier, le président des Assises nationales des déchets, afin qu’il fasse pour nous un état des lieux, après 30 ans d’existence. Grand enseignement, il était d’accord pour dire que nous étions « au milieu du gué » et que tous les acteurs ramaient bien dans le même sens, ce qui était plutôt encourageant.
A l’heure de cet article, les assises ont donc eu lieu (les 2 et 3 octobre 2019) et chacun est venu exposer ses avancées, faire part de ses difficultés, engager des réflexions sur le chemin qu’il reste à parcourir.
C’est donc un bilan que j’ai demandé de faire à Thierry Meunier après ces deux jours intenses.
Je vous propose ici une rédaction synthétique que je vous propose dans cet article. Le reste, plus complet et plus précis, est à écouter dans le podcast qui accompagne cette page.
Premier constat, tout s’est bien passé. L’année 2019 était un bon cru, et il y avait bien plus de participants cette année, signe d’un engouement, signe aussi que la cause mobilise.
Les grands chantiers de cette années : la responsabilité élargie du producteur (les écotaxes). Un chantier qui est déjà en place, mais qui tend à se développer sur de plus en plus de filiales. Les écotaxes se développent donc et tendent à se développer dans tous les secteurs de la consommation pour organiser sa filière de valorisation.
Si tout se passe pour le mieux dans une nouvelle filière, celle des travaux public, il n’en va pas de même pour le où les acteurs ne semblent pas réussir à se mettre d’accord. Problèmes dans le recyclage du bois, le plastique et les vitres… C’est une filière dans laquelle il y a encore beaucoup d’efforts à faire avoue Thierry Meunier.
Les décharges sauvages coûtent chaque année entre 450 et 500 millions d’euros / an
Pour ce qui est de l’avenir, Monsieur Meunier insiste sur le fait qu’il faille revenir aux fondamentaux. C’est un message qu’il a fait passer avec insistance lors des assises : il faut mobiliser… Le citoyen, mais aussi le citoyen en qualité de responsable dans une entreprise. Les déchets, nous en faisons en tant que citoyen, mais nous en faisons aussi dans notre activité économique, au travail.
Il y a urgence à amplifier et continuer encore et encore à sensibiliser. A donner plus de pouvoir aux éco-organismes pour qu’ils sensibilisent. Il y a aussi urgence à faire mieux, à orienter notre consommation (pour faire moins d’emballages).
Les fondamentaux, pour résumer, c’est la sobriété.
Il faut aussi penser les produits en pensant à leur potentiel de valorisation. Donc des produits simples et faciles à recycler.
Brune Poirson, la secrétaire d’État à l’écologie a elle aussi fait passer son message. Elle a rappelé le projet de loi sur l’économie circulaire, en insistant sur la consigne des bouteilles en plastique, dont tout le monde a entendu parlé il y a quelques mois.
Pour Thierry Meunier, même si cette nouvelle directive de consigne va venir perturber les schémas déjà en place, il rappelle tout le bien fondé de ce projet de loi. « Certains acteurs devront s’adapter » dit-il.. mais il rappelle également que certains s’y sont déjà essayés comme des organismes de tri qui ont mis des machines qui délivrent déjà des bons d’achat contre des bouteilles en plastique sur des parkings de supermarchés. « ça marche » et on sait le faire. Cela permettra de mieux trier le plastique sur une filière qui n’est pas évidente entre les différentes essences de plastique « polystyrène, film plastique et bouteilles sont mélangées et difficiles à trier ».
Pour les plastiques, nous ne sommes pas à zéro, mais nous ne sommes pas à 80% non plus
Une façon de dire que l’on peut faire mieux, et que la consigne peut être une solution « je demande à voir » conclut Thierry Meunier.
Nous avons ensuite abordé un moment « détente » qui se déroule depuis les deux dernières éditions des assises nationales des déchets de Nantes : « le speed meeting » !
9 candidats (sur 40 propositions), sont venus présenter leurs projets « pour un meilleur recyclage » pendant 3 minutes devant le public. De tous horizons et sur des projets aussi divers que variés. Ce speed meeting permet de dégager des axes de réflexion, de récompenser des idées, voire de favoriser leur mise en œuvre.
Voilà les lauréats de l’édition 2019 :
Le site des assises nationales des déchets de Nantes :
Notre dossier sur les 15e assises nationales des déchets de Nantes
Fréquence Terre reçoit à Claire Estève, ingénieure projet au service traitement des déchets de Nantes Métropole.
A l’occasion des Assises Nationales des déchets qui se tiendront les 2 et 3 octobre prochain à Nantes vous allez co-animer une conférence sur les progrès en matière de valorisation énergétique. Qu’est-ce que vous appelez « la valorisation énergétique » ?
C’est tout ce que l’on peut valoriser, grâce à nos pratiques d’incinération des déchets, mais aussi en terme de méthanisation , également de production de combustible (combustibles solides de récupération) qui permettent entre autre chose de valoriser les refus de tri de collecte sélective, pour leur permettre d’avoir une seconde vie. Par exemple en combustible dans les cimenteries.
En tant que particulier, quand on trie nos déchets, on a plusieurs catégories de déchets on est d’accord ? Tout ce que l’on ne sait pas vraiment recycler, on le met dans une poubelle à part, ce sont nos déchets alimentaires. Et de l’autre côté il y a tout ce qui est recyclable – donc en général « la poubelle jaune » (plastiques, métaux…), et après on a les encombrants.
Effectivement, il y a plusieurs modalités de tri de nos déchets. Tout ce qui se retrouve dans les poubelles en général « bleues », l’ordure ménagère part à l’incinération. De cette incinération on produit de la chaleur. Donc une des formes de valorisation énergétique qui nous permet d’alimenter entre autre chose des réseaux de chaleur urbain permettant la production d’eau chaude et de chauffage dans les établissements publics et dans les collectifs à proximité des usines. Voilà une forme de valorisation.
Donc on brûle et on relâche dans l’atmosphère des gaz pas très sains pour la santé ? Si je me souviens bien il y avait ce problème de dioxine dans pas mal de centrales. Il y a encore un procès qui a eu lieu au mois de mai à Melun.
Par rapport à ça, la réglementation s’est extrêmement renforcée. Nous avons des suivis très stricts. Pour ce qui concerne tous les traitements des fumées qui sont issues de l’incinération des déchets.
Le fait de brûler nos déchets produit des gaz qui sont relativement toxiques, comment sont-ils captés ?
Clairement, on est sur des dispositifs de traitement des fumés qui sont des dispositifs soit « secs », soit « humides », qui permettent sur différentes étapes, d’arriver à des rejets quasi purs en haut de cheminée. Et sur ces cheminées nous avons également des analyseurs qui permettent en continu ou en discontinu d’avoir des relevés des analyses des gaz émis et donc un contrôle en permanence de la qualité de ses émissions.
Vous confirmez que les scandales de la dioxine n’existeront plus ? (en France en tous les cas).
Sur l’usine que nous suivons, je peux vous confirmer que nous mettons tout en œuvre pour avoir un suivi extrêmement méticuleux et une vigilance accrue sur ces sujets.
La deuxième filière de valorisation c’était donc la poubelle jaune. Donc là on met nos plastiques en particulier, quelques métaux, les boîtes de conserve… Où est-ce qu’on en est sur le tri des poubelles jaunes ?
C’est très inégal entre les villes… Certaines villes prennent certains composés d’autre en prennent d’autres on ne peut pas dire que c’est un tri « global ».
La loi de transition énergétique a beaucoup aidé à l’harmonisation des pratiques dans ce domaine parce que d’ici 2022, nous allons mettre en œuvre à l’échelon national, l’extension des consignes de tri. Ce qui va permettre pour l’usager de n’avoir plus qu’une seule consigne de tri pour lui permettre, quel que soit son lieu de vie (de vacances par exemple), de ne plus se questionner sur ce qui doit intégrer ou non sa poubelle jaune.
Nous sommes donc en train de nous équiper pour faire progresser notre matériel de tri pour répondre à cet élargissement des consignes.
Par exemple, le plus parlant est celui des pots de yaourts à intégrer dans les plastiques triés et recyclés.
A l’issu de ce tri nous conservons tout de même des refus et là encore ces refus vont intégrer les filières de valorisation…
Qui les refuse ? (les pots de yaourt).
Avec les nouvelles consignes, il n’y aura plus de refus. Mais nous avions des processus de tri qui était efficient pour trier ou non ce type de résine. Demain l’intégralité des instruments de tri devra être en mesure d’effectuer ce tri là et donc de permettre une valorisation par le recyclage de la matière de ce type de résine.
Aujourd’hui sur ces types de résines qui ne seraient pas triées, nous avons deux types de valorisations qui sont dites « énergétiques ».
Une partie de ces refus peuvent repartir en incinération et reviennent donc notamment à la production de chaleur que nous évoquions tout à l’heure, et une autre partie permet la production de combustible solide de récupération (CSR) qui est un combustible réutilisé notamment par des cimenteries et donc on est sur une autre forme de revalorisation énergétique.
Donc finalement on arrive toujours à tirer profit de tous les déchets à niveau ou un autre…
Exactement. C’est le principe et la logique qui nous animent. C’est « comment faire en sorte de pouvoir valoriser un maximum de nos déchets et cela dans le respect de la réglementation » bien évidemment… dans l’objectif de rendre de plus en plus performants nos équipements de tri.
La poubelle jaune, c’est donc une filière qui marche… On a aussi les encombrants, et je voulais aborder le sujet de la méthanisation… où est-ce qu’on en est sur ces circuits-là ?
Oui effectivement, ces circuits se développent. Au niveau de la méthanisation, il y a deux valorisations possibles :
. D’abord la production d’un biogaz grâce à la dégradation, via des micro-organismes, de la matière organique. Ce biogaz est réinjecté dans des réseaux de chaleur.
. Et puis, autre résultat de ce processus, c’est ce qu’on appelle le « digestat », une matière qui peut retourner au sol et être valorisée dans les filières agricoles.
Il y a aussi le GNV (Gaz naturel pour véhicules) ?
On a une valorisation du biogaz en carburant oui, c’est une des filières qui émane de la gestion du biogaz issu de la méthanisation.
Nous avons reçu sur la Fréquence Terre Isabelle Saporta qui nous expliquait un scandale en Bretagne. Elle nous avait expliqué tout un process très étrange où en Bretagne les agriculteurs s’étaient lancés dans la méthanisation… et comme ils s’étaient aperçus avec le lisier de porc que le méthane n’était pas assez riche ils s’étaient mis à cultiver des champs de maïs pour enrichir leur mélange… est-ce que c’est des pratiques qui existent encore ?
A mon échelle, je ne peux pas le confirmer ou l’infirmer. Par contre c’est une des limites de la méthanisation et ce vers quoi il ne faut pas tendre, c’est-à-dire mettre en œuvre des cultures dédiées à ce dispositif pour son bon fonctionnement. Un des objectifs de la méthanisation c’est vraiment de s’intégrer à un territoire et de pouvoir en tirer une valorisation des déchets à l’échelle locale et également la réintroduction de la valorisation des déchets dans un territoire proche de l’usine de méthanisation encrée dans le territoire.
Les déchets qui servent à la méthanisation quels sont-ils ?
Intègrent la méthanisation tous les déchets dits « organiques » donc tout ce qui va être lié à des déchets alimentaires. On a des déchets de l’industrie agroalimentaire… On a également des déchets verts et des déchets qui peuvent être issus des collectes de territoire de collectivités territoriales.
C’est un secteur qui se développe comment ?
C’est un secteur qui est en devenir. Et la principale interrogation pour demain va être de l’intégrer comme je le disais, sur une échelle locale, lui permettant à la fois de fournir de l’énergie sur un territoire proche de l’usine de méthanisation, et également de pouvoir être alimenté par une production de déchets locale. C’est l’un des principaux enjeux actuels de la méthanisation.
Maintenant, si on jette un regard global sur les l’évolution de de ces filières, quel est votre constat aujourd’hui ? Quand on regarde 10 ans en arrière par exemple quels sont les progrès que nous avons faits ? Est-ce que tout s’organise bien comme il le faut ?
Aujourd’hui, on a la loi de transition énergétique pour la croissance verte qui est très incitative et qui invite, collectivité comme porteur de projets publics ou privés à nous inscrire dans ces différentes formes de valorisations. Les progrès sont notables en terme de valorisation énergétique de nos déchets. Mais je pense qu’on est qu’au milieu du gué. Je pense qu’on est en ordre de marche et que du travail reste effectivement à faire mais que les fondements sont posées et que la loi et les réglementations nous invitent à progresser.
Vous dites qu’on est au milieu du gué, qu’on a posé les bases, que tout est présent. Maintenant, si on se projette dans l’avenir c’est quoi votre vision idéale de la gestion de nos déchets ?
Je dirais que le premier pilier va justement venir du consommateur. Un des premiers enjeux reste la prévention et la réduction des déchets. Donc tout déchet qui peut être évité doit l’être.
L’objectif étant pour nous d’aller dans le sens d’une optimisation de la valorisation des déchets tout de même produits… parce qu’il en restera. Mais le premier enjeu aujourd’hui, au-delà des progrès que nous faisons en termes de valorisation, reste la limitation de la production à la source.
Si le déchet peut être évité, je l’évite.
Assises Nationales des déchets de Nantes – Interview de Thierry Meunier, son président
Assises Nationales des déchets de Nantes – Interview de Thierry Meunier, son président
Les assises des déchets ont lieu les 2 et 3 octobre prochain à Nantes, l’occasion de faire un point sur la façon dont nous gérons nos déchets en France.
J’ai interviewé Isabelle Martin, directrice de relations institutionnelles chez Suez recyclage et valorisation. A l’occasion des Assises Nationales des déchets qui se tiendront donc les 2 et 3 octobre prochain vous allez animer une conférence sur les outils numériques au service de la gestion des déchets. De quoi parle-t-on ? C’est quoi ces outils numériques ?
On est dans une société de plus en plus connectée, et pour les déchets et bien effectivement, les outils numériques vont nous aider… vont aider le citoyen à être de plus en plus connecté pour améliorer son geste de tri.
Mais au-delà de ça, ça va nous aider également en tant qu’industriels, à mettre en place des outils qui vont pouvoir être plus performant.
Par exemple sur la collecte des déchets on va pouvoir déployer des puces sur les bacs qui reçoivent les déchets de façon à mesurer les quantités de déchets à l’intérieur et optimiser les collectes et les tournées de collectes, ce qui va permettre de faire des gains et d’optimiser.
C’est aussi utiliser toutes les données qui sont maintenant de plus en plus disponible à travers l’intelligence artificielle pour robotiser et détecter sur les bandes transporteuses de nos centres de tri les différents types de plastiques d’emballage, de façon à limiter les erreurs de tri et à préparer une matière de qualité supérieure à celle qu’on a aujourd’hui par exemple.
Donc on ne parle pas trop d’applications mobiles, mais c’est plus le déploiement de l’intelligence artificielle au service du tri ?
Il y a aussi bien évidemment tout ce qui concerne ce dont vous parlez, c’est-à-dire les applications services des bonnes pratiques. Ça, c’est déjà bien déployé. Si vous êtes un citoyen sur Paris par exemple, vous voulez savoir où il y a une déchetterie, vous pouvez effectivement vous connecter et vous aurez toutes les informations sur les horaires, les temps d’attente, les périodes d’influence, les déchets que vous pouvez déposer / pas déposer, si vous voulez faire enlever un encombrants, à quel moment… tout cela existe déjà.
Il y a ces robots donc qui qui permettent de faciliter le tri, est-ce que vous pouvez nous expliquer d’où on est partis et où on va arriver avec ces nouvelles technologies au service des déchets ? Au départ on ne triait pas, puis est arrivé le tri sélectif « manuel » puis on a mis de l’informatique dans tout ça…
Vous avez entièrement raison oui. Au départ le premier flux qu’on a séparé c’est le verre. Ça date déjà de 25 ans, mais ce sont des boîtes « des box » qui sont sur les trottoirs et petit à petit effectivement, on a mis en place, soit de la collecte sélective qui se fait au sein du ménage. Pour les ordures ménagères il faut le trier pour séparer les différentes matières.
Il y a déjà plusieurs années (une vingtaine d’années, se sont développé les centres de tri. Dans les premiers centres de tri, on triait le carton du plastique et petit à petit, comme dans les plastiques il y a beaucoup de résines (il y a 5 résine majoritaire notamment le polyéthylène qui constitue pratiquement toutes les bouteilles) on les a amélioré avec des détecteur optiques… des soufflettes qui permettent aussi d’évacuer les déchets qui doivent pas rester dans le flux. Et derrière, on a toujours quand même du tri manuel pour corriger les erreurs qu’a fait la machine.
Donc, comme on va avoir un déploiement sur 3 ans en France de l’extension des consignes de tri, nous allons mettre dans le bac jaune d’autre matières comme les barquettes en plastique, les pots de yaourt, les enveloppes de de jambon etcetera.. Et bien en fait on est amenés à utiliser l’intelligence artificielle qui va utiliser soit les photos, la détection de la forme qui est à trier et tout ça va nous permettre effectivement d’avoir un meilleur tri. Et il ne faut pas oublier qu’on doit préparer la matière pour pouvoir la vendre derrière. Et pour qu’elle puisse être recyclée, il faut amener cette matière un bon niveau de qualité, satisfaisante pour l’industriel.
Sur une chaîne de tri, on a l’aimantation, l’électricité statique, vous avez parlé des soufflettes, la visée optique…
Vous en avez cité une grande majorité effectivement… donc il y a effectivement tout ce qui est soufflette pour séparer ce qui est léger du reste. On voit bien que les soufflette c’est plutôt pour écarter le plastique. Ensuite vous avez du tri optique. Donc là c’est de l’infrarouge qui vient détecter la typologie de la résine et qui va permettre une séparation en trois flux.
Il y a également une recherche au niveau national qui va être déployée pour pouvoir améliorer encore ce tri en utilisant la détection de la forme qui arrive sur la bande transporteuse.
Alors quand on passe d’une ville à l’autre on a vu que les déchets collectés ne sont pas les mêmes, donc on suppose que c’est au centre de tri que ça se passe ? C’est-à-dire qu’on est dans l’incapacité de trier c’est ça ? C’est pour cette raison que l’on refuse certaines matières dans les poubelles de recyclage ?
Tout à fait… Effectivement sur le centre de tri on ne peut pas tout trier. Dans certains arrivages avant de charger les déchets il faut déjà faire un tri pratiquement à la pelle parce qu’il y a des consignes qui ne sont pas bien connues. Donc on trouve un certain nombre de flux qui ne peuvent pas être recyclés.
Comment sont répartis les centres de tri ?
En fait, historiquement, il y a eu beaucoup de petits centres de tri qui se sont ouverts et qui posent aujourd’hui d’ailleurs la problématique de de leur revamping (réorganisation) parce que bon c’est centre de tri ne sont plus suffisants pour effectuer un tri correct des matières… Donc il y a il y a depuis 3,4 ans une optimisation des centre de tri qui sont en cours et l’idée c’est d’arriver à 200 centres de tri au niveau français. Ça se calcule en fait par « bassins de vie ».
Il y a 96 départements et donc 200 centres de tri… ça fait à peu près 2 par département…
C’est quoi votre vision de la planète dans 10 ans ? Bien entendu, sous le prisme du tri des déchets. Vers quoi on tend ?
Compte tenu en fait que la planète est limitée, que les ressources sont limitées… Il faut au moins que la matière soit recyclée au sein de l’Europe… Donc je pense qu’il va falloir développer de la matière à recycler de plus en plus propre. Ce qui veut dire aussi que ça va aller vers de plus en plus de collecte à la source.
On va aller de plus en plus vers du démantèlement, que ce soit au niveau de la construction ou de la déconstruction… Donc pour moi d’ici une dizaine d’années, oui, on va aller vers ce type de modèle.
Pour l’usager final – je parle du citoyen comme moi – il pourra tout mettre dans la même poubelle ?
C’est un peu compliqué de se projeter… Un pays comme l’Allemagne par exemple, qui a démarré beaucoup plus rapidement sur des collectes séparées au niveau des citoyens… Je pense que le citoyen allemand et un peu désemparé devant le nombre de poubelles. Je pense que nous il faut en France que l’on tire profit de toutes ces expériences et voir effectivement si il ne faut pas plutôt développer du tri derrière, sachant quand même que bon le tri que le citoyen ne fait pas, si on le fait derrière ça a un coût.
Plus on va trier, plus le citoyen devra payer ? Où est-ce que la revente de la matière première dégagée des tris suffira financer la filière ?
Entre la collecte et la préparation de la matière, on voit bien qu’on empile un certain nombre de coûts fixes et que c’est coûts c’est difficile de les réduire. Donc la matière à recycler bien souvent il faut qu’elle soit aidée (subventions). Par exemple, pour le plastique quand le prix du pétrole est bas, il est plus difficile de vendre de la matière recyclée par rapport à la matière vierge qui elle, est moins chère.
Donc il est vrai que il faut trouver un juste milieu pour que la matière sortie (traitée, triée) soit disponible à un prix satisfaisant afin qu’elle puisse trouver preneur. Parce que s’il n’y a pas de clients, il n’y a pas de recyclage…
Le coût du recyclage se répercute dans les impôts locaux c’est ça ?
C’est vrai que pour inciter le citoyens à faire le bon geste de tri, il y a effectivement plusieurs outils qui peuvent remplacer la fameuse « TEOM » (taxe sur l’enlèvement des ordures ménagères), qui est une taxe donc la taxe calculée sur la surface habitable… donc rien à voir avec le comportement du Citoyen. Donc l’idée, c’est plutôt de s’appuyer sur des tarifications incitatives qui incitent les citoyens à recycler. Donc plus il recycle, moins il paiera de redevance.
Donc, plus le prix du pétrole sera bas, plus le citoyen payera cher ?
Pour le pétrole, non, il n’y aura pas de lien direct parce que de problème du pétrole c’est qu’il peut être cher et puis tout d’un coup, comme le pétrole répond à des problèmes très géopolitiques, on peut tout à fait avoir des creux très importants donc la restitution ne fera pas directement auprès du citoyen mais elle se fera au niveau de la réincorporation. Donc on voit bien qu’avec le projet de loi sur l’économie circulaire, les histoires de bonus / malus vont pouvoir se répercuter directement sur le produit acheté.
Donc le coût du recyclage est prélevé à la source… quand on achète le produit ?
Voilà, quand vous achetez le produit, vous allez effectivement soutenir la réincorporation et le recyclage de la matière.
Assises Nationales des déchets, les 2 et 3 octobre à Nantes.
Assises Nationales des déchets de Nantes – Interview de Thierry Meunier, son président
https://www.frequenceterre.com/2019/09/27/assises-nationales-de-dechets-de-nantes-interview-de-claire-esteve/
Les assises Nationales des déchets de Nantes existent depuis 30 ans. Thierry Meunier, Président de l’association Assises nationales des déchets est l’invité de Fréquence Terre, il fait pour nous un tour d’horizon de toutes les pratiques de retraitement des déchets.
Les Assises Nationales des déchets c’est un rendez-vous qui a lieu tous les 2 ans à Nantes et nous en sommes à la 15e édition cela fait donc 30 ans qu’association entreprise collectivité et représentant du gouvernement se rencontrent pour échanger, proposer des solutions et parler des problèmes rencontrés au quotidien sur le terrain. Les assises des déchets c’est aussi l’occasion de donner des lignes directrices pour les années à venir.
Thierry meunier, ces dernières années ont largement été consacré à la structuration du tri les citoyens ont constaté car ils ont été largement mis à contribution sur le tri sélectif où est-ce qu’on en est quel est le constat donc 30 ans plus tard ?
« Si on parle du recyclage du verre en France, c’est une solution qui a été mise en place il y a une trentaine d’années et qui fonctionne extrêmement bien.
Ce qui a changé ce sont les éco-organismes comme éco emballage qui a fait beaucoup, puisque par le biais d’une une petite taxe à la fabrication et à la mise sur le marché on a pu alimenter un système pour faire de la prévention, de l’information du public et puis mettre en place des systèmes de prise en charge des produits en fin de vie pour pouvoir les réintroduire, ou en tout cas les éliminer de manière satisfaisante.
La responsabilité des producteurs s’est largement développée depuis écoemballage. On a aujourd’hui plusieurs dizaines de filières encore en préparation.
On n’est pas forcément sûr que ça soit toujours la solution, donc c’est aussi en débat dans le cadre de nos prochaines assises. Est-ce qu’il faut faire des REP pour tout ? C’est une question. Il y a des parties prenantes qui ont des solutions à proposer.
Si on prend les filières bâtiment-travaux publics, où la masse des déchets est considérable (c’est la plus considérable en fait), les choses ont particulièrement évolué puis-qu’aujourd’hui la démolition est largement prise en charge et les produits valorisables sont triés. Il y a des plateformes de regroupement des travaux publics qui permettent de trier les déchets et les déchets amiantés s’il y en avait pour les mettre en lieu sûr et d’utiliser de réutiliser tous les matériaux. Donc on peut dire qu’on a beaucoup progressé.
Je pense que la progression suivante concernera plutôt la consommation courante des ménages. Si on regarde les pourcentage de de produits collectés pour le recyclage c’est pas suffisant. On peut faire beaucoup mieux. Deux fois ou trois fois mieux si on arrive à convaincre l’ensemble de nos concitoyens.
La collecte ne se fait pas de façon égale non plus selon la ville dans laquelle on habite. Une ville va prendre les pots de yaourt alors que la ville d’à côté ne va pas les prendre. On manque de repères !
En 30 ans on a fait des centres de tri. Des centres de tri qui était petit où on a fait de l’économie sociale et solidaire. Le côté « économie sociale et solidaire » est très important dans le domaine du déchet. Cela permet de créer des emploi, d’accompagner des personnes en réinsertion.
Sauf que les centres de tri trop petit, c’est un défaut de productivité, c’est un défaut de massification et la logistique qui s’ensuit pour le transport est problématique. Elle coûte de l’argent. C’est aussi des emplois qui sont exposés parce que le tri peut induire des troubles musculo-squelettiques… Donc c’est critiquable…
Donc il faut trouver des solutions, et la solution, c’est la massification de la collecte et des centres de tri qui sont de plus en plus automatisés.
La taille de la commune joue beaucoup… La taille du territoire aussi le maillage du territoire joue beaucoup parce que évidemment quand il y a une densification importante et qu’on peut mettre en commun et partager plus de moyens il y a une mutualisation beaucoup plus importante pour le service public pour organiser le service public et généralement on a plus de pertinence et plus de performance sur les outils. Quand on est sur un territoire qui est plus large, ça peut poser des problèmes d’infrastructures.
Donc on voit vers quoi on tend, ce qu’il faut améliorer et ce qui dessine, mais vous, comment vous voyez les choses sur les 5 années qui viennent ? Quels vont être les impacts, qu’est-ce qui va changer pour les entreprises et les particuliers dans les 5 ans qui viennent ?
Je pense que dans les cinq ans qui viennent on aura forcément un niveau de recyclage beaucoup plus fort parce qu’il y a des obligations. C’est plus que des préconisations ! Il y a des obligations, il y a des contrôles de l’État. Il y a des filières qui sont bannies comme l’enfouissement par exemple… Sans êtres bannies parce que moi je n’ai aucune préférence pour une filière mais je sais pas non plus de défiance pour aucune des filières je pense que toutes les filières se valent et qu’elles ont leur articulation dans le maillage territorial. Mais c’est clair qu’on fera beaucoup moins d’enfouissement… ça c’est une évidence, c’est même inscrit dans la loi de transition énergétique.
C’est beaucoup mieux que faire des montagnes de déchets comme j’ai vu à New Delhi dans les informations en Inde.
De contingenter des déchets dans un endroit sûr, en attendant de savoir ce qu’on va en faire et peut-être qu’on en fera quelque chose dans les années futures et peut-être qu’en récupérant l’énergie qui est contenue dedans en faisant la valorisation du biogaz ce n’est peut-être quand même pas complètement stupide… donc voilà…
…
Plus de tri, ça c’est clair.. je pense qu’on fera beaucoup plus de tri. Je pense que ce qu’on va voir venir c’est au niveau des industriels -v pour ceux qui fabriquent encore en France – parce qu’il y a des nuances… il faut quand même rappeler que le déchet est nettement différent qu’il y a 50 ans. Je pense aux déchets de la chimie, pour qui il y aura encore plus d’efficacité pour faire moins de déchets, pour être très efficace dans son process industriel. Mais également sur les échecs qui sont inévitables je pense qu’on aura de plus en plus de valorisation et en tout cas je suis dans un groupe où on y travaille… Et non seulement on y travaille, mais on a des solutions.
Est-ce qu’il y a des chantier en cours et qui vont nous concerner en tant que particuliers ?
Pour le particulier l’enjeu à très court terme se sauver la planète, c’est de sauver l’homme sur la planète. Donc le grand enjeu c’est d’arrêter de faire des bêtises en clair. C’est à dire de faire attention à sa consommation. D’être exigeant en matière de consommation et éviter les suremballage par exemple et de faire attention ensuite à choisir des produits qui ont une durée de vie ou une vraie capacité à être recyclés et d’orienter ces produits de consommation au bon endroit et de le faire collectivement, de s’entraider pour le faire… D’optimiser aussi – je crois que c’est des choses importantes – notre consommation énergétique pour prendre en charge tous ces déchets. Je pense en particulier au fait que les poids d’apport volontaire dans les zones rurales sont une très bonne solution puisque on fait une économie de camions tous les jours pour venir collecter des masses qui sont pas forcément considérable. Le contrepoint, c’est que toutes les marges de la population ne sont pas forcément logés à la même enseigne par rapport à un apport volontaire. Si on prend quelqu’un qui est très âgé, qui a du mobilité réduite… comment il fait ? une personne de 80 ans par exemple aujourd’hui ? Comment fait-il pour apporter ses déchets ? Et là, c’est la solidarité collective.
Thierry MEUNIER, Président de l’association qui organise les Assises nationales des déchets depuis 30 ans. C’est à Nantes, les 2 et 3 octobres prochain.
Assises nationales des déchets, interview de Isabelle Martin, directrice de relations institutionnelles chez Suez recyclage et valorisation
Assises Nationales des déchets de Nantes – interview de Claire Estève
Aurélie Godefroy, journaliste à l’émission Présences bouddhistes sur France 2[1], a reçu Matthieu Ricard pour des entretiens passionnants avec, en toile de fond, l’ouvrage du moine et photographe Un demi-siècle dans l’Himalaya publié aux Éditions de La Martinière.
Un superbe ouvrage dont voici la présentation :
Pendant un demi-siècle, Matthieu Ricard a photographié ses maîtres spirituels et le monde fascinant qui les entourent – l’intimité des monastères et la majesté des sommets himalayens du Népal, l’immensité des hauts plateaux tibétains et la nature sauvage du royaume du Bhoutan. Il a partagé la vie des moines, des paysans et des nomades et s’est consacré à plus de deux cents projets humanitaires. Cette somme photographique de 350 images, accompagnée de textes dans lesquels il retrace son parcours personnel, est un hommage éclatant à la sagesse, la compassion et à l’Himalaya. Un témoignage qui est aussi l’œuvre d’une vie.
C’est autour de toute cette oeuvre qu’Aurélie Godefroy articula ses deux émissions dans un dialogue, dont on ne peut que sortir enrichi.
Par ailleurs, dans son ouvrage Rencontres fraternelles avec Matthieu Ricard et le Dalaï-Lama publié aux Éditions Jourdan, Pierre Guelff, auteur et chroniqueur à Fréquence Terre, a principalement mis en évidence les éventuelles similitudes symboliques entre le Bouddhisme et la Franc-Maçonnerie, deux philosophies non dogmatiques, et il y aborde le thème, ô combien d’actualité, de la violence dans la société et des remèdes à y apporter.
Matthieu Ricard, dans un entretien exclusif, lui donna son avis plein de sagesse. Bien entendu, cet avis éclairé fait partie des chapitres de ce livre aux côtés de ceux du Dalaï-Lama, entre autres.
Voici des extraits significatifs des propos tenus par Matthieu Ricard à Pierre Guelff :
– Où puisez-vous votre force d’action ?
– Si je regarde mes quarante-cinq dernières années, j’ai passé cinq ans en solitaire dans des ermitages divers, au Darjiling (Inde), au Népal…, et je ne reste jamais plus d’une heure de plus qu’il ne faut dans une ville. Je suis une personne de la nature, de la campagne, de la montagne. Tout ce qui me convient, c’est d’être assis sur le balcon de mon ermitage face à l’Himalaya, de me promener dans une forêt, de passer du temps avec mes proches. Finalement, je me concentre au maximum dans des moments assez restreints et, alors, je suis prêt à travailler du matin au soir pour, justement, ne plus en entendre parler… (rires)
– Quel regard d’ensemble jetez-vous sur la Société qui monte de plus en plus en violence, selon moi, comme le démontrent les attentats aux quatre coins du monde ?
– Je vous réponds que, non seulement la Société ne monte pas de plus en plus en violence, mais que cette dernière n’a cessé de diminuer depuis cinq siècles de façon spectaculaire et que c’est quand même curieux qu’on ne prenne pas acte de ce fait. En Europe, en 1350, vous aviez environ cent homicides par an pour 100 000 habitants. Cela a été étudié à Oxford et, aujourd’hui, c’est 0,6. Le risque que vous avez d’être tué aujourd’hui en Europe est cent fois moindre qu’il y a cinq siècles. La violence domestique, par exemple, selon une autre étude, a diminué de moitié vis-à-vis des enfants en vingt ans aux États-Unis, le nombre de victimes moyen par conflit dans le monde, selon deux banques de données (en Suède, à Uppsala, et aux USA) est passé de 30 000 en 1950 à 1 500 à ce jour. Certes, il y a Daesh, le Soudan, la guerre entre l’Irak et l’Iran…, mais prenez tous les conflits du monde réunis et divisez par le nombre de victimes… et la violence ne cesse de diminuer. C’est dû à l’essor de la démocratie, au libre-échange, au statut des femmes qui, quand même, s’améliore, à l’éducation…
Bien sûr, il y a toujours des événements tragiques, des tragédies, qui se déroulent quelque part dans le monde et, c’est certain, on les voit immédiatement. Cependant, il y a une distorsion de la réalité ! De la même façon qu’un jeune homme ou une jeune femme de 20 ans a vu 40 000 morts violentes à la télévision, cela ne correspond pas à la réalité.
– Forcément, car c’est davantage médiatisé qu’au Moyen Âge…
– Pas seulement ça, car nous sommes naturellement interpellés et l’évolution nous a équipés pour attirer notre attention sur-le-champ par des choses qui sont menaçantes, aberrantes, hors des normes et on oublie la banalité du Bien. C’est-à-dire que, la plupart du temps, la majorité des sept milliards d’êtres humains se comporte de façon décente les uns envers les autres. Et, quand il y a un certain nombre qui commet des actes barbares, évidemment que ça attire votre attention, à juste titre d’ailleurs, mais on oublie le « reste ».
– À savoir ?
– La plupart du temps, nous sommes des personnes qui se comportent raisonnablement, de manière bienveillante ou décente les uns par rapport aux autres.
– Si vous aviez un message à lancer à l’Homme, quel serait-il ?
– À l’homme et à la femme, à l’humanité !
– Je mets un H majuscule, bien entendu ! Votre message ?
– Ce serait que nous sommes déjà des supers coopérateurs et que rien ne fonctionnerait sans la coopération, mais que pour faire face aux défis des temps modernes, notamment la précarité au sein de la richesse, les inégalités qui vont croissantes, et, surtout, le grand défi du XXIe siècle, celui de l’environnement, celui de l’avenir des générations futures et de la biosphère, eh bien, il nous faut passer à un stade supérieur de coopération. Donc, vive la révolution altruiste ! C’est ça dont nous avons besoin.
Photos « Sagesses bouddhistes » sur France 2 : prises d’écran.
[1] Streaming sur le site France.tv ou sur celui de l’Union Bouddhiste de France.
Les 20 et 21 septembre se dérouleront en France les habituelles journées européennes du patrimoine.
Cette année, vous allez pouvoir ajouter une vraie nouveauté, car le conseil des ministres vient tout juste de reconnaître que le patrimoine naturel avait sa place aux côtés du patrimoine culturel. Cela signifie entre autre, que c’est tout un ensemble d’espaces naturels, de biotopes et même d’espèces qui vont maintenant pouvoir bénéficier d’une protection certifiée et contrôlée, sur le modèle de la liste entretenue par l’UNESCO.
Une décision qui intervient à point nommé pour Allain Bougrain-Dubourg, le président de la ligue de protection des oiseaux puisque son association avait décidé, avant cette nouvelle édition, de se joindre aux journées européennes du patrimoine dont la slogan est cette année « patrimoine Culturel, patrimoine Naturel ».
Plus d’une centaines d’animations organisées par la LPO rythmeront donc pour le première fois les nouvelles journées du patrimoine.
Dans notre podcast (fin de page) Allain Bougrain-Dubourg nous présente les journées du patrimoine 2014, des journées résolument tournées vers la nature.
Les journées Européennes du patrimoine culturel et Naturelle se dérouleront cette année le week-end du et 20 au 21 septembre, partout en France. Pour retrouver une animation ou les lieux ouverts au public près de chez vous, rendez-vous sur le site des journées du patrimoine et dans l’espace de recherche des animations sélectionnez patrimoine culturel, patrimoine naturel.
Clotilde Poivilliers est professeur de Shia tsu. Elle s’intéresse aux énergies qui traversent notre corps et à la relation corps/ esprit à laquelle elle a consacré un ouvrage.
Comment vos pensées agissent-elles sur votre corps ? Votre énergie vitale dépend-elle de vos émotions et de vos comportements? Déchiffrer les causes et les conséquences du stress pour mieux l’éviter? Décoder les petits maux de votre quotidien? Intervenir vous-mêmes pour réguler vos émotions et retrouver la forme? En bref, comment renforcer le lien énergétique entre votre corps et votre esprit pour réussir l’art de vivre en harmonie? Ce livre vous offre des explications détaillées et des infos pratiques issues de connaissances traditionnelles et scientifiques. Clotilde Poivilliers vous apprend comment tirer le meilleur parti du langage subtil qui existe entre physique et psychisme par des exercices simples (respiration, Qi-Gong, auto-shiatsu et visualisation), ainsi que par des conseils d’hygiène de vie, énergétique et mentale. A pratiquer en prévention et dès que l’équilibre corps-esprit est rompu.
Clotilde Poivilliers, biologiste (3e cycle), s’est ensuite formée à la médiation familiale, à la communication non violente et au shiatsu. Praticienne et enseignante certifiée en shiatsu (école de shiatsu dans les Yvelines), elle anime des ateliers antistress et gestion des émotions pour les salariés et les étudiants, ainsi que des séminaires de psycho-physiologie et de prévention santé.
Le shiatsu est praticable dans tous les cas… Sur les enfants , les femmes enceintes….
Site web : http://www.shiatsuthema.com/
Dans notre podcast : l’émission de 28 minutes enregistrée lors du salon planète durable en Avril 2011.
Botanic est une chaîne de Jardinerie qui connaît une croissance exponentielle. Le concept : conseiller les jardiniers sur les bonnes pratiques environnementales.
Dans ses rayons, aucun pesticide chimique, aucun engrais chimique… Alexandre Pette est conseiller jardinage à la jardinerie Botanic de Suresne (92), il nous explique son travail chez Botanic et nous donne quelques conseils pratiques très simple pour cultiver bio.. Que ce soit dans son jardin ou sur sa terrasse.
Dans notre podcast : retrouvez l’émission enregistrée au salon planète durable en avril 2011
Botanic propose une appli jardin
http://youtu.be/_OfdKr6xRlc
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