Share Jésus dans mon lave-linge
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En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Ne donnez pas aux chiens ce qui est sacré ;
ne jetez pas vos perles aux pourceaux,
de peur qu’ils ne les piétinent,
puis se retournent pour vous déchirer.
Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous,
faites-le pour eux, vous aussi :
voilà ce que disent la Loi et les Prophètes.
Entrez par la porte étroite.
Elle est grande, la porte,
il est large, le chemin
qui conduit à la perdition ;
et ils sont nombreux, ceux qui s’y engagent.
Mais elle est étroite, la porte,
il est resserré, le chemin
qui conduit à la vie ;
et ils sont peu nombreux, ceux qui le trouvent. »
Imaginez un château aux allures de labyrinthe, un château avec des milliers de couloirs, passerelles. Des portes, de toutes tailles, formes et couleurs. Des portes qui donnent à l’extérieur, et d’autres auxquelles on accède après avoir emprunté des corridors et enfilades de pièces. Dans ce château, il y a une porte discrète, toute petite, difficile à trouver.
« Elle est étroite, la porte, il est resserré, le chemin qui conduit à la vie ; et ils sont peu nombreux, ceux qui le trouvent. »
Pour trouver cette porte, ce trésor, retrouvons notre âme d’enfant. L’espace de quelques instants. Ou davantage si nous en sommes capables. Le trésor, nous savons à peine ce que c’est. La vie en abondance ? le bonheur ? le paradis ? la vie éternelle qui commence sur terre ? Un enfant, lui, n’a pas besoin de savoir ce que contient le trésor pour le chercher de toutes ses forces. Il réclame des messages codés, une carte, des directions à suivre…
Pour trouver des indices, nous avons besoin d’écouter la Parole de Dieu, de nous nourrir de silence, de sacrements et de vie de prière. Quand il nous est difficile de poser un acte de foi, nous avons besoin de grands témoins, besoin de nous en inspirer. Besoin d’être focalisés sur la recherche de ce trésor.
« Elle est étroite, la porte, il est resserré, le chemin qui conduit à la vie ; et ils sont peu nombreux, ceux qui le trouvent. »
Personne ne peut trouver cette porte s’il ne la cherche pas. S’il n’a pas la volonté d’avancer, de creuser, de fouiller. Trouver cette porte peut s’avérer très long parfois. Comme une quête qui dure… On se demande quoi faire pour trouver cette porte. Et une fois qu’on l’a trouvée, on s’aperçoit qu’elle est encore plus petite que ce que nous avions imaginé. Encore plus simple et discrète. Mince ! Pour y passer, il va falloir nous plier en quatre, ou retrouver la taille que nous avions à 4 ans. Écraser notre orgueil, nous détacher du regard des autres, être dépendant de Dieu. On ne passe cette porte qu’avec un cœur de petit enfant. Une âme de tout-petit, qui s’abandonne à la tendresse de ses parents et savoure d’être dans leurs bras.
Nous ne sommes pas tous appelés à devenir de grands mystiques, à accomplir de grandes œuvres ou réaliser des miracles de notre vivant. La plupart d’entre nous ont une vie très banale.
Ce qui est certain, c’est que nous sommes tous appelés à la sainteté, à chercher cette porte étroite et à y passer. Et tous ceux qui la cherchent finiront pas la trouver. Bonne chasse au trésor !
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Puisque vous me connaissez,
vous connaîtrez aussi mon Père.
Dès maintenant vous le connaissez,
et vous l’avez vu. »
Philippe lui dit :
« Seigneur, montre-nous le Père ;
cela nous suffit. »
Jésus lui répond :
« Il y a si longtemps que je suis avec vous,
et tu ne me connais pas, Philippe !
Celui qui m’a vu
a vu le Père.
Comment peux-tu dire : “Montre-nous le Père” ?
Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père
et que le Père est en moi !
Les paroles que je vous dis,
je ne les dis pas de moi-même ;
le Père qui demeure en moi
fait ses propres œuvres.
Croyez-moi :
je suis dans le Père,
et le Père est en moi ;
si vous ne me croyez pas,
croyez du moins à cause des œuvres elles-mêmes.
Amen, amen, je vous le dis :
celui qui croit en moi
fera les œuvres que je fais.
Il en fera même de plus grandes,
parce que je pars vers le Père,
et tout ce que vous demanderez en mon nom,
je le ferai,
afin que le Père soit glorifié dans le Fils.
Quand vous me demanderez quelque chose en mon nom,
moi, je le ferai. »
« Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ? » (v. 10)
Tout au long de son évangile, saint Jean insiste sur cette unité, ce lien si particulier, entre Jésus et son Père. Nous sommes nous aussi invités à vivre une vie de communion avec Dieu. Une vie tellement unie au Seigneur que nous pourrions dire, comme saint Paul : « Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi. » (Ga 2, 20).
Alors comment faire pour que toute notre vie soit une prière, pour que chaque heure de notre journée soit unie à Jésus.
Le point de départ, c’est un temps de prière silencieuse. Un temps pour se poser, pour écouter ce que le Seigneur veut nous dire. Avec les sacrements, ce temps de prière est comme la base d’un éventail. Reste ensuite à déployer cet éventail dans notre quotidien, selon ce qui est possible pour nous. Voici un petit florilège d’astuces glanées à droite à gauche.
Si j’ai un escalier à la maison, je peux prendre l’habitude de réciter une prière très courte à chaque fois que je le monte. Par exemple : « Jésus je t’aime et je veux t’aimer encore. »
À chaque fois que j’écris « cordialement » à la fin d’un mail, je pense à l’ange gardien de la personne qui recevra ce message. Je lui demande de veiller sur elle. Lorsque je soupire de découragement ou de lassitude, que mon soupir s’accompagne d’un tout petit mot : « Jésus » ou « Marie ».
À chaque fois que je m’attaque à ma pile de linge, je peux prier pour la personne dont je plie les chaussettes ou le pull : « Seigneur, veille sur lui. Seigneur, prends soin d’elle. » Ça marche aussi en mettant le couvert et en pensant à ceux qui en profiteront.
Il y a aussi la technique du roi Baudoin. Il a régné sur la Belgique jusqu’à sa mort en 1993. Et, pour se souvenir d’être toujours uni au Christ, il choisissait une montre qui émettait un léger bip, toutes les heures. De quoi se souvenir, l’espace d’un instant, et même durant un rendez-vous important, de vivre cela avec le Seigneur.
Autre astuce, faire un signe de croix lorsque je dépasse un calvaire sur la route.
Ou prendre trente secondes pour m’agenouiller devant le tabernacle lorsque je passe devant une église.
En tenant la main d’un enfant, nous pouvons croire que c’est Jésus qui tient notre autre main, qui nous guide et nous accompagne dans notre quotidien. Sourire à quelqu’un de pénible, ou écouter quelqu’un qui m’ennuie, ce sont aussi des occasions de nous donner. Vivre uni à Jésus, sourire et écouter comme il l’aurait fait.
Ces petits moments, quand nous nous souvenons du Seigneur durant nos journées, sont comme des post-it sur un bureau. Ils nous rappellent ce qui est essentiel. Ce qu’il ne faut pas oublier. Et ils déploient notre éventail d’instants unis à Dieu.
Pour creuser davantage, rendez-vous dans la lettre aux Colossiens, chapitre 3 : « Tout ce que vous dites, tout ce que vous faites, que ce soit toujours au nom du Seigneur Jésus. » (Co 3, 17).
En ce temps-là,
Jésus disait aux pharisiens :
« Il y avait un homme riche,
vêtu de pourpre et de lin fin,
qui faisait chaque jour des festins somptueux.
Devant son portail gisait un pauvre nommé Lazare,
qui était couvert d’ulcères.
Il aurait bien voulu se rassasier
de ce qui tombait de la table du riche ;
mais les chiens, eux, venaient lécher ses ulcères.
Or le pauvre mourut,
et les anges l’emportèrent auprès d’Abraham.
Le riche mourut aussi,
et on l’enterra.
Au séjour des morts, il était en proie à la torture ;
levant les yeux,
il vit Abraham de loin et Lazare tout près de lui.
Alors il cria :
“Père Abraham,
prends pitié de moi
et envoie Lazare tremper le bout de son doigt dans l’eau
pour me rafraîchir la langue,
car je souffre terriblement dans cette fournaise.
– Mon enfant, répondit Abraham,
rappelle-toi :
tu as reçu le bonheur pendant ta vie,
et Lazare, le malheur pendant la sienne.
Maintenant, lui, il trouve ici la consolation,
et toi, la souffrance.
Et en plus de tout cela, un grand abîme
a été établi entre vous et nous,
pour que ceux qui voudraient passer vers vous
ne le puissent pas,
et que, de là-bas non plus, on ne traverse pas vers nous.”
Le riche répliqua :
“Eh bien ! père, je te prie d’envoyer Lazare
dans la maison de mon père.
En effet, j’ai cinq frères :
qu’il leur porte son témoignage,
de peur qu’eux aussi ne viennent
dans ce lieu de torture !”
Abraham lui dit :
“Ils ont Moïse et les Prophètes :
qu’ils les écoutent !
– Non, père Abraham, dit-il,
mais si quelqu’un de chez les morts vient les trouver,
ils se convertiront.”
Abraham répondit :
“S’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètes,
quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts :
ils ne seront pas convaincus.” »
Comment ça c’est le carême ? Mais ça fait un an qu’il dure le carême ! Aujourd’hui, c’est la cinquante-troisième semaine du carême. Depuis un an, nous avons vécu les confinements, les malades, les images angoissantes des hôpitaux, les morts du Covid, des deuils, les masques, les restrictions de liberté. Et ce n’est pas fini. Si ça, ce n’est pas un carême…
Pour ne rien arranger, l’évangile de ce jour est plutôt du genre difficile à entendre. Et puis quoi encore, il faudrait donc être malheureux comme Lazare sur la Terre ?
Je n’ai pas de solution à proposer. Ni pour le Covid, ni pour ceux qui se seraient bien passés du carême cette année. Ni pour mieux comprendre l’évangile de ce jour. Je peux seulement vous proposer quelques réflexions qui ont été les miennes en méditant cet évangile.
D’abord, Jésus nous parle en parabole. Et donc, cette histoire, « c’est pour de faux », diraient les enfants. Jésus force le trait, pour nous aider à mieux comprendre. Tous les riches n’iront pas brûler en enfer. Heureusement ! Et Jésus ne nous encourage pas à vivre dans le dénuement le plus total comme Lazare. Au contraire ! C’est une question d’état d’esprit.
Il me semble que le Seigneur souhaite que nous ayons un cœur de pauvre. Un coeur qui a besoin de Lui et ne se suffit pas à lui-même.
Juste pour aujourd’hui (ou pour tout le carême si ça vous chante), le Christ nous invite à la gratitude. Cette vertu est étroitement liée à l’esprit de pauvreté.
Aujourd’hui Seigneur, donne-moi un coeur de pauvre, capable de rendre grâce. Donne moi ta joie. Une joie que rien ni personne ne pourra m’enlever.
En ce temps-là,
aussitôt sortis de la synagogue de Capharnaüm,
Jésus et ses disciples allèrent, avec Jacques et Jean,
dans la maison de Simon et d’André.
Or, la belle-mère de Simon était au lit,
elle avait de la fièvre.
Aussitôt, on parla à Jésus de la malade.
Jésus s’approcha,
la saisit par la main
et la fit lever.
La fièvre la quitta,
et elle les servait.
Le soir venu, après le coucher du soleil,
on lui amenait tous ceux qui étaient atteints d’un mal
ou possédés par des démons.
La ville entière se pressait à la porte.
Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies,
et il expulsa beaucoup de démons ;
il empêchait les démons de parler,
parce qu’ils savaient, eux, qui il était.
Le lendemain, Jésus se leva, bien avant l’aube.
Il sortit et se rendit dans un endroit désert,
et là il priait.
Simon et ceux qui étaient avec lui partirent à sa recherche.
Ils le trouvent et lui disent :
« Tout le monde te cherche. »
Jésus leur dit :
« Allons ailleurs, dans les villages voisins,
afin que là aussi je proclame l’Évangile ;
car c’est pour cela que je suis sorti. »
Et il parcourut toute la Galilée,
proclamant l’Évangile dans leurs synagogues,
et expulsant les démons.
Pourquoi Pierre a-t-il renié Jésus trois fois ? Parce qu’il ne lui pardonnait pas d’avoir guéri sa belle-mère ! Au-delà de la plaisanterie, cette pointe d’humour est assez révélatrice.
Intrusive, jalouse, acariâtre, trop gâteuse avec ses petits-enfants ou, au contraire, pas assez présente. Nous chargeons le dos des belles-mères de tous les vices possibles. Et, avouons-le, de manière pas toujours très honnête.
Aimer, c’est vouloir aimer. Sans condition. Ça marche avec les belles-mères, mais aussi avec un collègue pénible. Vouloir aimer, ça fonctionne avec un client odieux et hautain. Et même avec un enfant qui nous baratine des histoires à dormir debout, alors que nous sommes assaillis par un mélange de charge mentale… et d’odeur de brûlé qui sort du four.
À moins d’être le Christ, aimer nous demande un effort. De la volonté. Certes, il existe des belles-mères toxiques qu’il faut fuir. Mais c’est plutôt l’exception que la majorité.
Alors, qu’attendons-nous pour aimer nos belles-mères ?
Aimer, c’est vouloir aimer. Je peux décider de m’attacher en priorité à ce qui est beau et bon.
Rendre grâce pour l’époux qu’elle m’a donné. L’aimer telle qu’elle est, et non telle que je voudrais qu’elle soit. C’est dur, c’est vrai. On voudrait tellement que les autres entrent dans des petites cases que nous serions les seuls à imaginer, à contrôler.
Aimer, c’est vouloir aimer. Et savoir que je ne peux pas tout comprendre du comportement de ma belle-mère. Elle n’est pas une voiture télécommandée que je piloterais à ma guise. Quand il y a des frictions, des incompréhensions : ONPPS. Traduction = On ne peut pas savoir. Ce n’est pas rationnel. J’ignore tout des vieilles blessures de ma belle-mère. Je ne peux pas juger la personne. Un acte, éventuellement. Mais pas la personne.
Aimer, c’est vouloir aimer. Cet adage est bien connu pour le couple. On lui ajoute parfois même un petit chapitre sur les langages de l’amour — la manière la plus efficace de montrer à quelqu’un qu’on l’aime. Bonne nouvelle : on peut s’interroger sur le langage de l’amour favori de sa belle-mère ! Si si ! Parmi ces cinq langages, lequel est le plus parlant pour elle : services rendus, paroles valorisantes, moments de qualité, cadeaux, ou gestes d’affection par le toucher ?
Aimer, c’est vouloir aimer. Et pas seulement faire le minimum syndical. Le Christ ne s’est pas contenté de saluer la belle-mère de Pierre. Il s’approche, lui saisit la main et la fait lever. Plus tard, il meurt sur la croix par amour pour elle. Elle ne le méritait pas. Pas plus que ma propre belle-mère. Pas plus que moi.
En ce temps-là,
comme certains parlaient du Temple,
des belles pierres et des ex-voto qui le décoraient,
Jésus leur déclara :
« Ce que vous contemplez,
des jours viendront
où il n’en restera pas pierre sur pierre :
tout sera détruit. »
Ils lui demandèrent :
« Maître, quand cela arrivera-t-il ?
Et quel sera le signe que cela est sur le point d’arriver ? »
Jésus répondit :
« Prenez garde de ne pas vous laisser égarer,
car beaucoup viendront sous mon nom,
et diront : “C’est moi”,
ou encore : “Le moment est tout proche.”
Ne marchez pas derrière eux !
Quand vous entendrez parler de guerres et de désordres,
ne soyez pas terrifiés :
il faut que cela arrive d’abord,
mais ce ne sera pas aussitôt la fin. »
Alors Jésus ajouta :
« On se dressera nation contre nation,
royaume contre royaume.
Il y aura de grands tremblements de terre
et, en divers lieux, des famines et des épidémies ;
des phénomènes effrayants surviendront,
et de grands signes venus du ciel. »
« Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre. »
Il y a quelques années, des amis ont vécu l’horreur de retrouver leur maison cambriolée et saccagée en rentrant de vacances. Ceux qui sont entrés ont méticuleusement tout abîmé et souillé, du sol au plafond, et même à l’intérieur des placards et penderies. Avant de partir, ils ont ouvert en grand les robinets. Inondation considérable. Il a fallu six mois pour que la maison soit de nouveau habitable.
« Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre. »
Stupéfaction face à cet acte gratuit, sans raison.
Nos amis nous ont écrit qu’ils n’avaient plus rien. Et ils nous ont proposé de prier saint Joseph pour trouver un logement provisoire à leur famille. Leur mail se terminait par une parole de saint Paul : « J’ai tout perdu, je considère tout comme des ordures, afin de gagner un seul avantage, le Christ. »
Les évangiles du mois de novembre nous invitent à méditer sur la fin du monde. Ou sur notre propre finitude. Et pour la plupart d’entre nous, ça pique ! C’est dur ! On préfère évidemment écouter des histoires de miracle. Ou de belles paraboles.
La fin, c’est aussi le but. Le cap. À la fin des temps, il ne restera rien de nos constructions humaines. Il ne restera que le poids de l’amour. Mon logement, si beau soit-il, mes biens matériels, les églises et cathédrales nous sont donnés aujourd’hui pour cheminer. Ils ne sont qu’un moyen d’avancer, pas à pas. Le but, c’est de se préparer à mourir pour naître au ciel.
« Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre. »
Je me souviens d’une vieille dame… très très riche. Elle vivait depuis des dizaines d’années dans un magnifique appartement au cœur de Paris. Se sachant condamnée par la maladie, elle se préparait à mourir. Un jour, ses souffrances sont devenues si intenses qu’elle a souhaité entrer en soins palliatifs… pour mieux se concentrer sur ce grand passage. À son enterrement, ses enfants ont raconté qu’elle était alors partie de chez elle sans un regard en arrière. Tout en suppliant ses proches de prier pour elle.
Puissions-nous garder, nous aussi, les yeux fixés sur le cap ultime de notre vie terrestre : notre rencontre avec Dieu.
En ce temps-là, voici qu’un docteur de la Loi se leva et mit Jésus à l’épreuve en disant : « Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? »
Jésus lui demanda : « Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Et comment lis-tu ? »
L’autre répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même. »
Jésus lui dit : « Tu as répondu correctement. Fais ainsi et tu vivras. »
Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus : « Et qui est mon prochain ? »
Jésus reprit la parole : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l’avoir dépouillé et roué de coups, s’en allèrent, le laissant à moitié mort. Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l’autre côté. De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l’autre côté. Mais un Samaritain, qui était en route, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de compassion. Il s’approcha, et pansa ses blessures en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui. Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent, et les donna à l’aubergiste, en lui disant : “Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai.” Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits ? »
Le docteur de la Loi répondit : « Celui qui a fait preuve de pitié envers lui. »
Jésus lui dit : « Va, et toi aussi, fais de même. »
Lc 10, 25-37 (© AELF)Un courrier dans ma boîte aux lettres. Sur l’enveloppe, la photo d’une fillette triste et l’air malade. À l’intérieur, un appel à dons, en faveur des enfants misérables en Inde. Le message me met mal à l’aise. Je me sens un peu forcée à donner.
Qui est mon prochain ?
Aujourd’hui, quelques clics me suffisent pour connaître le nombre de morts au Japon, suite au passage d’un typhon, les actualités sordides de Boko Haram en Afrique de l’Ouest ou même le temps qu’il fait à Mexico.
Comme le dit l’expression populaire, je ne peux pas porter toute la misère du monde sur mes épaules. Seul Jésus le peut. Et il l’a fait. Alors, comment discerner les lieux où le Seigneur m’attend. Il y aurait tant à faire, en France et partout dans le monde
Pour trouver mon prochain, c’est la porte à côté, nous dit saint Paul : « Si quelqu’un ne s’occupe pas des siens, surtout des plus proches, il a renié la foi, il est pire qu’un incroyant » (1 Tm 5, 8).
Où Dieu m’attent-il ? Quel peut être l’ordre à suivre, la priorité à donner ?
Bien sûr, il peut y avoir des appels particuliers, comme Abraham qui quitte son pays. Certains donnent une ou plusieurs années pour vivre et travailler auprès des plus pauvres. D’autres s’installent dans les cités.
L’essentiel c’est d’accomplir la volonté du Seigneur. Et c’est parfois beaucoup plus simple et banal que ce que nous imaginons. Aussi basique que… la vie à Nazareth pour la sainte famille.
En ce temps-là, comme Jésus était entré à Capharnaüm, un centurion s’approcha de lui et le supplia : « Seigneur, mon serviteur est couché, à la maison, paralysé, et il souffre terriblement. » Jésus lui dit : « Je vais aller moi-même le guérir. » Le centurion reprit : « Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri. Moi-même qui suis soumis à une autorité, j’ai des soldats sous mes ordres ; à l’un, je dis : “Va”, et il va ; à un autre : “Viens”, et il vient, et à mon esclave : “Fais ceci”, et il le fait. » À ces mots, Jésus fut dans l’admiration et dit à ceux qui le suivaient : « Amen, je vous le déclare, chez personne en Israël, je n’ai trouvé une telle foi. Aussi je vous le dis : Beaucoup viendront de l’orient et de l’occident et prendront place avec Abraham, Isaac et Jacob au festin du royaume des Cieux, mais les fils du Royaume seront jetés dans les ténèbres du dehors ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. » Et Jésus dit au centurion : « Rentre chez toi, que tout se passe pour toi selon ta foi. » Et, à l’heure même, le serviteur fut guéri.
Comme Jésus entrait chez Pierre, dans sa maison,
il vit sa belle-mère couchée avec de la fièvre. Il lui toucha la main, et la fièvre la quitta. Elle se leva, et elle le servait.
Le soir venu, on présenta à Jésus beaucoup de possédés. D’une parole, il expulsa les esprits et, tous ceux qui étaient atteints d’un mal, il les guérit, pour que soit accomplie la parole prononcée par le prophète Isaïe : « Il a pris nos souffrances, il a porté nos maladies. »
Mt 8, 5-17 (© AELF)Quel est le point commun entre des nuggets et un test Covid-19 ?
Dans certains fast food, les nuggets de poulet sont servis dans de grands seaux en carton. Un petit air de ration alimentaire pour les animaux.
Pour tester les cas suspects de coronavirus, à Rennes, un laboratoire d’analyses investit le trottoir. Les patients doivent s’asseoir sur une chaise, dans la rue, avant de se voir enfoncer quinze centimètres de coton-tige dans le nez, jusqu’à la gorge. Le tout à la vue de tous.
Et alors, le point commun dans tout ça ? C’est le manque de dignité. Nous ne sommes pas des animaux. Quelle image avons-nous de nous-mêmes ? La dignité, c’est le respect que l’on doit à toute personne, à commencer par soi-même.
« Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri. »
Certes, nous ne sommes pas dignes de le recevoir. Depuis le péché originel, nous ne sommes pas tout à fait dignes de communier, de nous unir pleinement au Christ en le recevant dans l’Eucharistie. Et pourtant, nous sommes « la seule créature que Dieu a voulu pour elle-même » (Gaudium et spes, § 24). « L’homme qui vit en plénitude sa dignité rend gloire à Dieu » (Saint Irénée, Contre les hérésies, IV, 20, 7).
Quelques idées pour mieux prendre conscience de notre dignité — et mieux respecter celle des autres au passage :
En ce temps-là,
Jésus disait aux pharisiens :
« Il y avait un homme riche,
vêtu de pourpre et de lin fin,
qui faisait chaque jour des festins somptueux.
Devant son portail gisait un pauvre nommé Lazare,
qui était couvert d’ulcères.
Il aurait bien voulu se rassasier
de ce qui tombait de la table du riche ;
mais les chiens, eux, venaient lécher ses ulcères.
Or le pauvre mourut,
et les anges l’emportèrent auprès d’Abraham.
Le riche mourut aussi,
et on l’enterra.
Au séjour des morts, il était en proie à la torture ;
levant les yeux,
il vit Abraham de loin et Lazare tout près de lui.
Alors il cria :
“Père Abraham,
prends pitié de moi
et envoie Lazare tremper le bout de son doigt dans l’eau
pour me rafraîchir la langue,
car je souffre terriblement dans cette fournaise.
– Mon enfant, répondit Abraham,
rappelle-toi :
tu as reçu le bonheur pendant ta vie,
et Lazare, le malheur pendant la sienne.
Maintenant, lui, il trouve ici la consolation,
et toi, la souffrance.
Et en plus de tout cela, un grand abîme
a été établi entre vous et nous,
pour que ceux qui voudraient passer vers vous
ne le puissent pas,
et que, de là-bas non plus, on ne traverse pas vers nous.”
Le riche répliqua :
“Eh bien ! père, je te prie d’envoyer Lazare
dans la maison de mon père.
En effet, j’ai cinq frères :
qu’il leur porte son témoignage,
de peur qu’eux aussi ne viennent
dans ce lieu de torture !”
Abraham lui dit :
“Ils ont Moïse et les Prophètes :
qu’ils les écoutent !
– Non, père Abraham, dit-il,
mais si quelqu’un de chez les morts vient les trouver,
ils se convertiront.”
Abraham répondit :
“S’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètes,
quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts :
ils ne seront pas convaincus.” »
En conjugaison, nous avons tous appris les verbes être et avoir. Dans cet évangile, il y a celui qui possède, qui donne des festins. Il a : troisième personne du singulier. Le riche se définit tellement par ses richesses qu’on ne sait même pas comment il s’appelle.
Et puis il y a Lazare. Il n’a rien. Mais il existe tellement que son prénom est répété tout au long de l’évangile.
Il est encore temps de prendre quelques résolutions de Carême. Choisir des moyens pour redécouvrir l’essentiel. Avoir un peu moins, être un peu plus.
Nous avons parfois en tête que le Carême c’est « faire plus », ou « en faire plus ». Cherchons déjà à faire mieux :
Faire mieux, c’est vivre intensément chaque instant, y compris quant il s’agit de lancer une lessive. Cela nous conduit naturellement à être mieux. Plus présent à ce qui nous entoure. Saint Josemaria, un saint espagnol du XXe siècle, le résumait en une phrase : « Fais ce que tu dois, et sois à ce que tu fais. » À méditer, une éponge à la main.
En ce temps-là,
Jésus se retira avec ses disciples près de la mer,
et une grande multitude de gens, venus de la Galilée, le suivirent.
De Judée, de Jérusalem, d’Idumée, de Transjordanie,
et de la région de Tyr et de Sidon
vinrent aussi à lui une multitude de gens
qui avaient entendu parler de ce qu’il faisait.
Il dit à ses disciples de tenir une barque à sa disposition
pour que la foule ne l’écrase pas.
Car il avait fait beaucoup de guérisons,
si bien que tous ceux qui souffraient de quelque mal
se précipitaient sur lui pour le toucher.
Et lorsque les esprits impurs le voyaient,
ils se jetaient à ses pieds et criaient :
« Toi, tu es le Fils de Dieu ! »
Mais il leur défendait vivement de le faire connaître.
« Tous ceux qui souffraient de quelque mal se précipitaient sur lui pour le toucher. »
Imaginez… un test, dans un magazine féminin : « Quand ça ne va pas, quel est votre premier réflexe ? »
« Tous ceux qui souffraient de quelque mal se précipitaient sur lui pour le toucher. »
Est-ce que je cherche à toucher le Christ ? Est-ce que je me précipite dans une église quand j’ai un coup dur ? Qui est ma boussole dans le brouillard ? Mon médecin traitant du cœur ? Qui m’aide à discerner mes priorités ?
Aujourd’hui, les prouesses techniques nous ouvrent des portes merveilleuses. Avec, parfois, un usage un peu addictif. Une étude a révélé que nous consultions notre smartphone plus de deux cent fois par jour. En moyenne !
Est-ce que j’attrape compulsivement mon nouveau testament, de la même manière que je déverrouille mon téléphone, sans raison ?
Certains d’entre vous ont peut-être eu la joie de faire du scoutisme. Le chant de la promesse a pour refrain : « Je veux t’aimer sans cesse, de plus en plus. »
Vaste programme que de devenir dépendant de Dieu, de chercher à le toucher. Cette dépendance librement vécue, rend pleinement heureux.
Être chrétien, c’est être accro à Dieu comme on peut l’être à son téléphone. Comme un nouveau-né qui cherche sa maman, guette un regard, savoure son odeur, et se blottit dans ses bras. Si nous sommes enracinés dans le Christ comme un bébé s’agrippe à sa maman, alors nous serons heureux, c’est sûr. Heureux comme des petits enfants. Ça tombe bien ! Le royaume des Cieux est à ceux qui leur ressemblent.
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Ce n’est pas en me disant : “Seigneur, Seigneur !”
qu’on entrera dans le royaume des Cieux,
mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux.
Ainsi, celui qui entend les paroles que je dis là
et les met en pratique
est comparable à un homme prévoyant
qui a construit sa maison sur le roc.
La pluie est tombée, les torrents ont dévalé,
les vents ont soufflé et se sont abattus sur cette maison ;
la maison ne s’est pas écroulée,
car elle était fondée sur le roc.
Et celui qui entend de moi ces paroles
sans les mettre en pratique
est comparable à un homme insensé
qui a construit sa maison sur le sable.
La pluie est tombée, les torrents ont dévalé,
les vents ont soufflé, ils sont venus battre cette maison ;
la maison s’est écroulée,
et son écroulement a été complet. »
Un toit jaune… à pois verts. Des murs turquoises, des fenêtres triangulaires, de la moquette au plafond ? Peu importe le style. Le plus important, c’est ce qui est invisible. Et qui détermine pourtant la solidité de notre vie. Sable ou roc ? Ce qui compte, c’est les fondations.
Quand on prépare une mosaïque, la première chose à faire consiste à dénicher un support, par exemple en bois, pour y fixer ses tessons de céramiques. Ensuite, on coule du ciment entre les morceaux. Sans support, il suffit d’une secousse sur la table ou d’un geste maladroit pour que tout soit à refaire.
La vie chrétienne, c’est faire de sa foi la base de notre mosaïque. Pas un morceau. Mais le support qui porte, et parfois supporte tout le reste. « Jésus, mort pour moi, puis ressuscité. » Est-ce que cela transforme, chamboule, bouleverse ma vie ? Toute ma vie ?
De la même manière, bâtir sur le roc, c’est peut-être allumer une lumière, celle du Christ. Ainsi, ma relation à Dieu n’est pas seulement un objet dans mon salon. C’est la lumière qui éclaire tout ce qu’il y a dans la pièce, tout ce qui habite ma vie bien remplie. Et cette lumière est utile, quasiment à chaque instant. Que dire à cet ami qui souffre ? Comment supporter mon beau-frère, alors que tout nous sépare ? Comment accompagner nos parents âgés ? Mais aussi : « Seigneur, envoie-moi ta lumière sur cette paperasse qui m’ennuie, sur les douleurs ou la maladie, dans la maison pleine de boue parce qu’un enfant a oublié d’enlever ses bottes ? »
Dans la vie de prière, on a souvent l’impression de tâtonner. Ça semble aride, on ne sait pas dire ou faire grand-chose. Mais le Seigneur fait le reste. Un temps de recueillement, ça nous rappelle le cap de notre vie — le ciel — même quand on passe un coup de balai ou qu’on est bloqué dans les embouteillages.
Construire des fondations solides. c’est construire sur l’amour. Et tant que nos choix sont guidés par l’amour, peu importe la couleur de nos murs, les études que nous avons faites ou plutôt, celles que nous n’avons pas faites. Il n’y a pas d’injonction sur la manière précise de mener notre vie, l’âge auquel se marier, le nombre d’enfants qui faudrait accueillir, le choix entre fromage ou dessert… Peu importe tant que nous sommes généreux. Tant que l’amour, le Christ, est le fondement de chaque instant.
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