Homélie Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur (B) : Is 50, 4-7 – Ps 21 (22) – Ph 2, 6-11 – Mc 11, 1-10
Confesser : « Hosanna ! »
Si nous pouvions mesurer la portée ou la profondeur
du mot Hosanna, alors nous ne resterions pas indemnes à chaque fois que nous l’entendons ou le prononçons. Nous ne serions pas pareils intérieurement ni corporellement à chaque sanctus qui précède la consécration eucharistique,
à chaque prière de louange où nous proclamons Hosanna. Cela ne veut pas seulement dire louange ou supplication ; car pour le chrétien, proclamer Hosanna c’est confesser sa foi en Jésus-Christ notre Messie, notre libérateur, notre
Parce que les gens reconnaissent en Jésus le messie
ou le libérateur, il pose un acte d’adoration en étalant leurs manteaux sur son passage ou encore des rameaux. Cela doit prendre un sens encore plus grand ou plus profond pour nous qui sommes ses disciples, c’est-à-dire des chrétiens et
des chrétiennes. Car proclamer à la messe ou dans nos prières Hosanna, c’est
professer notre foi en Jésus-Christ qui nous sauve. Mais cela nous engage aussi
à marcher à sa suite, c’est-à-dire à prendre un chemin ; à être en marche aucun
de notre vie chrétienne. Il ne s’agit donc pas seulement de professer notre foi
par des paroles, mais c’est aussi s’engager ou confesser par des actes, des œuvres,
offres des pistes concrètes pour confesser et vivre notre foi en Jésus Christ
le messie au cœur de nos réalités quotidiennes. Ce passage nous invite à vivre
le ministère d’entraide et de compassion envers les autres, en particulier les
plus vulnérables de nos milieux ; les plus marginalisées ; les oubliés de nos
rues, de nos quartiers, de nos systèmes : « le Seigneur mon Dieu m’a donné
le langage des disciples, pour que je puisse, d’une parole soutenir celui qui
est épuisé. » (Is 50, 4) [...]
Saint Paul dans sa lettre aux Philippiens nous
propose également quelques moyens concrets pour marcher à la suite du Christ en
confessant notre foi en lui le messie. Il nous présente l’anéantissement ou l’humilité.
Car le Christ par son incarnation et sa Passion nous montre que l’humilité est
un chemin de salut ; que c’est libérateur : « Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu,
ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti,
prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. » (Ph 2,
6-7). Ainsi, confesser notre foi en lui, c’est servir et
non pas se faire servir ou rechercher sa propre gloire. Proclamer Hosanna,
c’est fléchir nos genoux devant lui. Qu’est-ce que cela signifie ? C’est poser
au quotidien un acte d’adoration véritable. Et le premier acte d’adoration que [...] Le second acte d’adoration à poser pourrait porter sur l’Eucharistie
(la messe) et sur toutes les dévotions eucharistiques comme « le salut au Saint
Sacrement », l’heure sainte, etc. Finalement, l’adoration du Seigneur dans le
prochain. Voici une dimension que nous négligeons souvent dans notre vie
Proclamer à la messe ou dans notre prière Hosanna c’est
confesser notre foi en Jésus-Christ notre messie, notre libérateur et notre sauveur.
Cela nous engage donc spirituellement et humainement. Cela nous met en marche à
la suite du Christ au cœur de nos vies chrétiennes à travers la fréquentation
assidue de la Parole de Dieu ; à travers le ministère de service et de
compassion ; à travers la persévérance, la confiance au Seigneur face aux
hostilités ou persécutions. Proclamer Hosanna c’est confesser notre foi
en Jésus-Christ par des actes d’humilité en étant au service de nos frères et
de nos sœurs ; par des actes d’adoration comme placer le Christ à la source et
au sommet de notre vie chrétienne, par des dévotions eucharistiques [...] en vue de la Pâque eschatologique ou la vie éternelle au cœur de l’espérance