Share La question de l'esprit des sciences
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By Stéphane Manet pour la fondation Charpak
The podcast currently has 8 episodes available.
Pour la Fondation Charpak, l’esprit des sciences, il est difficile d’en faire un objet scientifique spécifique.
La connaissance du monde, de la matière, des organismes vivants, fait l’objet de travaux de recherche selon des méthodes très diverses qui permettent de poser et de partager des façons de réfléchir :
Poser des questions, élaborer des hypothèses pertinentes, analyser ce que l’on connait déjà, mesurer et recueillir des observations, les analyser de façon transparente, et surtout les exposer à ses pairs et aussi à des communautés scientifiques diverses… qui en font souvent une analyse critique sévère…
Ce qui reste après ce processus, c’est-à-dire aussi ce qui converge, ce qui fait un peu consensus, devient un corps de connaissances scientifiques partagé… mais évolutif en permanence à la lueur de nouvelles connaissances.
Chaque science, chaque champ scientifique, développe des méthodologies propres, des outils, des processus d’analyse< et il n’y a pas une science mais des sciences... et pourtant les modes de pensées de ce qui construit un fait scientifique sont relativement acceptés à travers ces « sciences »
Vulgarisation scientifique, médiation scientifique, interface entre science et société, journalisme scientifique, éducation à la science et ses enjeux, science citoyenne, science participative, science pour les décideurs, vacances scientifiques, tiers lieux scientifiques… réseaux sociaux scientifiques… et n’oublions pas les sites qui décryptent les fakenews… Y a-t-il des différences entre tous ces concepts ?
En réalité, dans un monde où la connaissance scientifique imprègne notre quotidien, du moindre objet à la compréhension de ce qui nous entoure, la science est forcément un objet de culture des citoyens, un patrimoine plus ou moins développé, et surement un objet de citoyenneté efficace dans une démocratie.
Mais le mot vulgarisation est surement parfois perçu comme un peu péjoratif, et pour certains scientifiques considéré comme une forme de « dévalorisation » de leur pensée et mode de travail. D’ailleurs en anglais on traduit ça plutôt comme popularisation scientifique ou information scientifique populaire…
Pourtant quand Hubert Reeves parle de l’astrophysique, il fait rêver ceux que l’univers passionne…
Ou quand le journal Epsiloon nous dit qu’il s’adresse aux passionnés de science comme à tous les curieux, sur tous les sujets scientifiques, il s’agit bien de vulgariser, rendre accessible, ce qui fait le quotidien et l’actualité des scientifiques…
Il y a du plaisir et de la fascination à comprendre, à se voir expliquer les connaissances sur les mécanismes en cours dans la nature, dans l’espace, dans la matière, dans nos corps et cerveaux…
Mais faut-il alors réserver la notion de vulgarisation à une forme de loisir, de parcours culturel volontaire pour ceux qui veulent bien s’intéresser aux sujets scientifiques, par opposition à un objectif opérationnel, nécessaire au bon fonctionnement de nos société qui se résume à une autre question, très actuelle : Quel minimum vital de littératie scientifique pour tous ?
Penser qu’on aurait ainsi d’un côté le plaisir et les loisirs pour ceux qui veulent en savoir plus de façon « désintéressée », non opérative, et de l’autre tout ce qui est de l’ordre d’un « Service public » de littératie scientifique nécessaire à la bonne marche d’une société, c’est très « techno ». Mais on sent bien que c’est dans l’air
D’un côté, ce qui serait indispensable à comprendre, pour contribuer, influencer et accompagner, voir applaudir les décisions des élus et autres décideurs : c’est-à-dire du savoir et de la connaissance à acquérir et éventuellement apprendre sans plaisir, pour être un bon citoyen ou professionnel…ou même élu local… : Sensibilisation, éléments de langage, formation continue plus ou moins obligatoire, etc.
et de l’autre ce que chacun a le droit et l’envie de comprendre, d’apprendre et de savoir, déconnecté de l’opératoire, choisi par chacun quand il veut… le fun.
La connaissance scientifique est au coeur des enjeux de nos sociétés actuelles au quotidien. Certains chercheurs deviennent parfois des acteurs engagés avec une difficulté majeur à résoudre : être à la fois expert, indépendant, neutre, objectif du débat, et en même temps militant, avec des opinions très tranchées. Leur expertise peut les amener à ne plus faire la part de la production de connaissance et du souhait de positionner mieux leur point de vue, voire instrumentaliser des projets citoyens ou être instrumentalisé parfois. Comment garder cette étape essentielle qu’est le regard et l’échange avec leurs pairs même – et peut-être plus encore – dans ces exercices engagés.
Essayer de comprendre le monde qui nous entoure était une menace pour les institutions de gouvernance des religions qui seules étaient détentrices des vérités sur ce monde. Quel rôle joue, ou pourrait jouer les religions comme appui à des solutions scientifiques lorsque la bonne santé ou la survie de leurs ouailles demanderait des interventions au nom de la foi et en même temps suggéré par la connaissance scientifique existante ?
Nous souhaitons tous disposer d’un bon traitement si nous sommes malade, mais comment savoir qu’un traitement est bon, efficace sur la maladie ou les problèmes qui sont les miens, sans effet délétère secondaire ?
De bons financements peuvent améliorer la production des connaissances scientifiques et des applications technologiques éventuelles. Mais qu’en est-il du faible investissement en moyen pour que la connaissance scientifique de qualité qui s’accumule depuis des décennies soit effectivement absorbée, comprise, intégrée, dans la vie et la culture des citoyens pour le bien des décisions et la mise en oeuvre des activités de notre société qui pourrait les utiliser.
Les plastiques sont tellement présent dans notre quotidien que trouver des alternatives ne suffit plus. Il y a un enjeu sur les plastiques pour les rendre biodégradables, mais quel est le problème des plastiques ?
La science doit-elle faire rêver ? Faut-il stimuler les sens et l’imaginaire pour amener tout un chacun à entrer dans le chemin plus ardus des méandres de la création des connaissances scientifiques ?
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