À quoi servent les généalogies que l’on trouve dans la Bible ? Est-il indispensable de lire, dans ce chapitre, cette liste de noms parfois difficiles à prononcer ? Il était important, pour un Juif, de savoir qui étaient ses ancêtres, et de quelle tribu il était issu. Peu importe que tous les noms ne soient pas mentionnés. Aujourd’hui, nous avons un nom de famille, ce qui n’était pas le cas autrefois. D’où l’expression « fils ou fille de ... (...)

Inutile de mettre la faute sur Moïse et Aaron : ils ont été renvoyés comme s’ils étaient eux-mêmes esclaves (5.4). Moïse savait que le pharaon ne se laisserait pas facilement fléchir, mais il ne s’attendait pas à une situation aussi dramatique. Alors il retourne vers Dieu, et il a raison de le faire (22-23). En lui disant qu’il a parlé en son nom, il fait preuve d’une audace qui sonne comme une accusation. Il semble dire : « Ce n’est pas ma faute, c’est la tienne ! » Le « pas du tout » (23 fin) est aussi exprimé comme un reproche : « Tu promets, et c’est le contraire qui se produit. (...)

La question qui sert d’introduction à ce psaume est d’une importance primordiale. David se l’est posée à plusieurs reprises. Il était conscient que l’être humain, pécheur, ne peut se présenter librement devant le Dieu trois fois saint. Au Psaume 24.4, il affirme que seul celui qui a le cœur pur et les mains innocentes peut se tenir devant l’Éternel. (...)

Sans attendre et avec courage, Moïse et Aaron vont se présenter devant le pharaon. Leur requête semble ne contenir qu’une simple « demande de congé » pour aller célébrer une fête ; mais le pharaon n’est pas dupe, car elle ne parle pas d’un retour. Ce qui est clair et que les deux messagers affirment, c’est que l’ordre vient de l’Éternel. La question du pharaon n’appelle pas de réponse ; c’est une fin de non-recevoir. Elle est cependant pertinente, et Dieu lui répondra : le souverain d’Égypte apprendra à ses dépens qui est le Dieu d’Israël. Pour l’instant, le roi a si peur de perdre ses esclaves qu’il réagit en insensé et donne un ordre impossible à satisfaire. (...)

Deux événements ponctuent ce retour : l’un est une halte imprévue, pénible mais nécessaire ; l’autre est une heureuse rencontre, annoncée par Dieu avant le départ. Plusieurs explications peuvent être données de cet épisode surprenant. En voici une : Dieu arrête brutalement Moïse, car son serviteur doit impérativement mettre sa vie en règle ; en effet, Moïse n’a pas circoncis l’un de ses fils. Le père sait ce qu’il doit faire. Très affaibli par l’intervention de Dieu – une grave maladie ? –, c’est sa femme qui agit à sa place. (...)

Moïse ne le sait pas : il est l’homme que Dieu a soigneusement préparé pour une tâche centrale de l’histoire du salut : faire sortir le peuple élu par Dieu du pays de l’esclavage. Peu après sa naissance, il l’a sauvé de la mort. Il lui a fait goûter à l’abondance du palais en Égypte et à la simplicité de la bergerie de Madian, il lui a fait découvrir les coulisses du pouvoir et la vulnérabilité du fuyard. Dieu l’a choisi, il l’appelle et Moïse résiste. Les arguments de Moïse commencent au loin – ils me demanderont ton nom, ils ne me croiront pas, ils ne m’écouteront pas. (...)

Dieu vient de dire à Moïse, prince devenu simple berger : « Vas-y, je t'enverrai vers le pharaon et tu feras sortir mon peuple d'Égypte ». Moïse freine des quatre fers. Il exprime sa résistance par une question de poids : « Qui suis-je ? » En soi, excellente question, que je peux aussi me poser. Elle m’amène à réfléchir à mes origines, mon histoire, ma foi, mes relations, mes valeurs, et ma fidélité à mes valeurs… Et Moïse pose cette question devant son créateur. Si nous posons à Dieu une question avec l’intention secrète de le détourner de son projet, nous prenons le risque, comme Moïse, de recevoir une réponse bonne, décalée. (...)

Moïse, le prince fugitif égyptien, s’est glissé dans une nouvelle identité, il a trouvé un nouveau cadre de vie et de nouveaux liens (1) : une relation à la nature en paissant le petit bétail, un lien professionnel en tant que berger travaillant pour Jéthro, un lien affectif puisque Jéthro est son beau-père, et enfin un cadre religieux, Jéthro est prêtre. Moïse a plongé de nouvelles racines, il est casé. Du moins pourrait-il le croire. Mais le Seigneur a d’autres projets… Commence une étonnante chorégraphie rythmée par le verbe voir. (...)

Voici heureusement encore une femme qui choisit la vie contre les ordres du pharaon. Est-ce par crainte de Dieu, comme les sages-femmes Shiphra et Puah (1.15-17) ou est-ce par instinct maternel ? Nos traductions françaises nous disent que la maman vit qu’il était beau et elle décida de le cacher. C’est tellement naturel. Mais selon l’hébreu la maman prononce sur son fils les mots que Dieu a dits de sa création. (...)

Plusieurs versets de ce jour peuvent nous surprendre, voire nous déranger. Il y a d’abord cette affirmation d’innocence (21-25). Nous sommes plus familiers de la déclaration du Psaume 14 : « il n'y en a aucun qui fasse le bien, pas même un seul ». Paul reprend cette pensée dans sa lettre aux Romains : « tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu ». (...)