Share Les entretiens à la croisée des sciences
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« 62. Notre héritage n’est précédé d’aucun testament. 63. On ne se bat bien que pour les causes qu’on modèle soi-même et avec lesquelles on se brûle en s’identifiant. » René Char, Feuillets d’Hypnos.
Les faits historiques, tout comme et comme tout fait scientifique, n’existent pas sans un scientifique pour leur donner leur raison d’être, leur forme de fait. Les faits sont faits aussi bien en science qu’en histoire et il n’existe donc de passé qu’à travers les historiens qui le pensent depuis le présent.
Inspectons donc notre présent. La numérisation de notre société, et j’entends par là le fait de mettre tout en chiffre, la rigidification des opinions, le matérialisme et la forme moderne du capitalisme ont fait de notre présent un contexte de crise. Crise climatique, crise économique, crise politique, crise humanitaire.
Il y a aujourd’hui des politiciens qui prétendent que l’écologie est un programme économique à mener. Réductions fiscales, taxes carbones, marché carbone. Ces externalités que seraient les pollutions seraient dissoutes en les incluant dans un système qui les a fait proliférer.
Sylvain Piron est historien, médiéviste, à l’EHESS. Il a signé cette année son second livre pour la maison d’édition Zones sensibles, intitulé « L’occupation du monde ».
The post Histoire en pièces first appeared on Raphaël Alexandre.C’était nous, avant. Les hommes préhistoriques nous fascinent depuis que nous en avons connaissance. Souvent assimilés à des formes primitives de nos sociétés, ces êtres du passé, dépassés, avaient pourtant acquis un grand nombre de pratiques humaines exigeantes en finesse et en savoir faire.
L’art préhistorique, ce sera notre sujet du jour, est l’une de ces activité. Sous forme pariétale ou mobile, les œuvres d’arts sont très présentes dans les trouvailles archéologiques.
Patrick Paillet est maître de conférence au Muséum national d’Histoire naturelle, préhistorien de l’art.
Patrick Paillet, Qu’est-ce que l’art préhistorique ?, CNRS Editions, 2018.
The post Nous, avant first appeared on Raphaël Alexandre.Il s’avère que nous sommes tous les architectes et sujets d’illusions quotidiennes. J’entends par là que nous rêvons.
Perrine Ruby est chargée de recherche au Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon.
Roger Caillois, L’incertitude des rêves, Gallimard, 1983.
Eduardo Kohn, Comment pensent les forêts, Zones-Sensibles, 2017. Voir aussi ma chronique : Signe de vie.
The post Nuage blanc first appeared on Raphaël Alexandre.Le doux martèlement d’une pluie sur une vitre. L’eau, ce mot si simple cache une molécule elle-même de forme très simple : un atome d’oxygène et deux atomes d’hydrogènes.
Camille Risi est chercheuse au Laboratoire de Météorologie Dynamique à Paris. Elle a reçu en 2016 la médaille de bronze du CNRS pour ses travaux.
The post Les pieds dans l’eau first appeared on Raphaël Alexandre.Et si la Terre était plate ? Et si elle était au centre du monde ?
Les planètes. Ce sont ces astres qui errent, pour suivre l’étymologie de ce mot nous venant de l’antiquité.
Physicien à l’université de Paris Sud, Xavier Campi a publié en 2014 La Terre ne tourne pas rond aux éditions Cassini.
Xavier Campi, La Terre ne tourne pas rond, Cassini, 2014
The post La Terre, tête d’épingle ? first appeared on Raphaël Alexandre.Un constat s’impose à nous. La philosophie naturelle a laissé place à la démarcation croissante des domaines de la pensée rationnelle.
Le « et » de cette question peut être compris comme la jonction de deux entités, c’est-à-dire leur conjonction : faire de la philosophie avec des sciences.
Mais le « et » peut aussi exprimer le raffinement : une pensée simultanément philosophique et scientifique.
Ces questions unificatrices, ces conflits pacificateurs, ces noeuds amoureux sont la source de réflexions singulières, de par leur forme et de par leur contenu. C’est la renaissance d’un rêve savant, celui d’une pensée rationnelle universelle, sans frontière grossière.
Pour cet entretien à la croisée des sciences, j’ai le grand plaisir de recevoir Etienne Klein. Directeur de recherches au CEA et producteur chez France Culture de la « Conversation scientifique », Etienne Klein à publié Matière à contredire aux éditions de l’Observatoire.
Le titre est une anagramme de « Matière à contredire », qui m’a été donnée par E. Klein dans cet entretien.
Etienne Klein – Matière à contredire, Éditions de l’Observatoire, 2018.
Stephen Hawking, Roger Penrose – The Nature of Space and Time, Princeton University Press, 2015 (première édition 1996).
Entretien recommandé : Images, imaginer, imaginaires avec Pierre Vanhove.
Chronique recommandée : Où suis-je ?.
Je dis vers la fin de l’entretien que Edward Witten a travaillé en topologie algébrique en dimension quatre. En réalité, il s’agit de topologie et géométrie en dimension trois.
The post Récréation à méditer first appeared on Raphaël Alexandre.« L’ère du numérique. » Cette expression désigne le tout nouveau mode de fonctionnement de notre société dans son exercice de la liberté d’expression.
Mais l’expression « l’ère du numérique » désigne autre chose, un autre bouleversement. Celui de l’expression numérique. C’est-à-dire de l’expression des choses en fonction de nombres.
Face à ces deux changements, chacun de nos actes de communication s’en retrouve affecté.
Pour cet entretien à la croisée des sciences, je reçois François Jost. Sémiologue, professeur émérite à la Sorbonne nouvelle. François Jost a publié aux CNRS Éditions La méchanceté en actes à l’ère numérique.
François Jost, La méchanceté en actes à l’ère numérique, CNRS Éditions, 2018
The post Ère énumère, énergumène first appeared on Raphaël Alexandre.« Prédire n’est pas expliquer », c’est le titre d’un livre de René Thom, mathématicien de la seconde moitié du XXe siècle.
Si une théorie scientifique a pour but premier d’avoir la capacité d’incorporer des phénomènes, c’est-à-dire avoir la capacité de prédire, cela n’est en revanche pas toujours synonyme d’une capacité à expliquer.
Les mathématiques ne font pas exception. Un exemple éloquent est le sujet des nombres complexes. Les nombres complexes, ce sont des quantités qu’on introduit théoriquement pour résoudre un problème, comme la résolution d’une équation polynomiale, mais cette introduction n’est pas accompagnée d’une explication.
La réponse classique à cette question est de dire qu’un nombre complexe peut être représenté par un point du plan. Si cette incarnation propose une représentation, elle ne devrait pourtant pas omettre le fait qu’elle n’explique pas la nature véritable.
Pierre Vanhove est physicien théoricien au National Research University Higher School of Economics à Moscou ainsi qu’à l’IPhT à Saclay.
Pavel Florensky, Les imaginaires en géométrie, Zones Sensibles, 2016, traduit par Pierre Vanhove et François Lhoest
Chroniques recommandées : Où suis-je ?, Objets du conscient, Des humains en science
The post Images, imaginer, imaginaires first appeared on Raphaël Alexandre.Nous sommes le 22 avril 2017, c’est la « Marche pour les sciences » dans le quartier latin. On y entend le slogan « La science, pas l’ignorance ! ».
L’ignorance, c’est une entité contradictoire : on ne saurait totalement ignorer ce qu’on ignore, puisque ignorer, c’est déjà avoir une certaine connaissance sur ce qu’on ignore.
Si cette question peut paraître restreinte à une réflexion philosophique limitée, cela serait s’en tenir à une approche superficielle.
La science se décrit comme le champ de la pensée rationnelle le plus fécond de résultats objectifs. Mais qu’est-ce que le savoir scientifique ? Comment savons-nous ce que l’on sait des sciences ?
Production d’ignorance, scientificité, théories du complots. Ce seront les croisements du jour pour cet entretien à la croisée des sciences.
Pour cet entretien, j’ai le plaisir d’accueillir Mathias Girel. Maître de conférence en philosophie à l’Ecole Normale Supérieure. Il a publié Science et territoires de l’ignorance aux éditions Quae.
Mathias Girel, Science et territoires de l’ignorance, Quae, Décembre 2017
Chroniques recommandées : Doutons, des complots, Les faits sont faits.
The post Sans ignorer l’ignorance first appeared on Raphaël Alexandre.Il y a un pari impossible que la vulgarisation scientifique tente de relever : évader la parole scientifique des lieux scientifiques, lever les difficultés intellectuelles et transmettre le savoir scientifique sous une forme non trompeuse.
Les mathématiques sont, à ce titre, un exemple de domaine scientifique particulièrement difficile à vulgariser. Le langage des mathématiciens est tout sauf limpide, l’appréhension est très grande du fait des nombreux traumatismes et les mathématiciens ne sont pas du genre à aller sur les espaces publics.
La vulgarisation souhaite aussi transmettre une envie. L’envie de s’engager dans des carrières scientifiques souvent réservées à des milieux sociaux particuliers. Les carrières scientifiques sont, pourtant, de celles réservant de grandes joies.
Alors le vulgarisateur se situe dans cet étrange espace social. Celui où il est étranger et de son public, et souvent aussi de la communauté scientifique. Il joue pourtant un rôle toujours plus important : celui consistant à rendre, d’une part, le savoir scientifique public et, d’autre part, réduire la fracture grandissante entre les scientifiques et la société.
Aujourd’hui, pour cet entretien à la croisée des sciences, j’ai le plaisir de recevoir Mickaël Launay. Mathématicien avec une thèse en probabilités, vidéaste sur YouTube à travers la chaîne Micmaths, auteur et vulgarisateur, Mickaël Launay a reçu en décembre dernier le prix Tangente du livre pour son ouvrage Le grand roman des maths, paru chez Flammarion en 2016, et disponible depuis peu en format « de poche ».
Mickaël Launay, Le grand roman des maths, Flammarion 2016
Chroniques recommandées : Voyage hyperbolique et Nuit blanche, trou noir.
The post Mathématiques vulgaires first appeared on Raphaël Alexandre.The podcast currently has 10 episodes available.