Aujourdâhui on a vu avec Guillaume Payen que le tractus uvĂ©al est composĂ© de lâuvĂ©e antĂ©rieure et de lâuvĂ©e postĂ©rieure. Le terme uvĂ©ite dĂ©signe lâinflammation dâune de ces structures ou des deux Ă la fois on parle alors de panuvĂ©ite. La barriĂšre hĂ©mato-oculaire sâinterpose physiologiquement entre le sang circulant et les milieux oculaires on distingue la barriĂšre hĂ©mato-aqueuse antĂ©rieure et la barriĂšre hĂ©mato-rĂ©tinienne postĂ©rieure. Cela implique le traitement symptomatique prĂ©coce, intensif, sur une durĂ©e suffisante de toute uvĂ©ite antĂ©rieure aiguĂ«, afin dâĂ©viter que la rupture de la barriĂšre hĂ©mato oculaire ne soit responsable de situations dĂ©finitivement invalidantes avec des opacitĂ©s cornĂ©ennes, une cataracte, un glaucome voire une dĂ©gĂ©nĂ©rescence rĂ©tinienne.
Cliniquement les uvĂ©ites seront accompagnĂ©es de symptĂŽmes variables : blĂ©pharospasme et photophobie, hyperhĂ©mie conjonctivale ,Ă©pisclĂ©rale , chĂ©mosis et infiltration vasculaire kĂ©ratique pĂ©riphĂ©rique profonde. Lors de phase aiguĂ« on pourra apprĂ©cier la prĂ©sence dâun effet Tyndall, dâĆdĂšme cornĂ©en, dâhypopion, hyphĂ©ma ainsi que des rĂ©flexes pupillaires photomoteurs incomplets. Parfois, des prĂ©cipitĂ©s blanchĂątres seront observĂ©s dans le vitrĂ© antĂ©rieur lors de cyclite, des synĂ©chies postĂ©rieures, une cataracte ou la luxation du cristallin frĂ©quemment associĂ©e Ă un glaucome secondaire au stade chronique de lâuvĂ©ite.
Lors dâuvĂ©ites postĂ©rieures on pourra observer un ĆdĂšme rĂ©tinien, des dĂ©collements rĂ©tiniens bulleux et des hĂ©morragies du fond dâĆil en phase active de choriorĂ©tinite. Lors de lâĂ©volution on pourra noter une hyper-rĂ©flexion du tapis en foyers plus ou moins nombreux et Ă©tendus, avec le plus souvent une migration pigmentaire au stade cicatriciel.
La pression intraoculaire est abaissĂ©e lors dâuvĂ©ite. LâuvĂ©ite peut ĂȘtre uni- ou bilatĂ©rale. Dans ce dernier cas, lâorigine systĂ©mique est plus probable.
DĂ©terminer la cause de lâuvĂ©ite est souvent incertain, la dĂ©marche diagnostique passe par le recueil minutieux de lâanamnĂšse, un examen clinique gĂ©nĂ©ral complet assorti des examens complĂ©mentaires adaptĂ©s. Un examen oculaire bilatĂ©ral complet sera rĂ©alisĂ© et complĂ©tĂ© par un bilan hĂ©mato-biochimique complet, un examen urinaire, des analyses sĂ©rologiques spĂ©cifiques et une recherche dâagents par PCR selon le contexte.
Une uvéite peut connaßtre différentes origines :
exogĂšnes : traumatiques (plaies perforantes notamment) ;
secondaires : à une kératite profonde;
endogĂšnes spĂ©cifiques avec des causes infectieuses qui peuvent ĂȘtre virales (FIV, Fel, PIF) ; bactĂ©riennes, parasitaires (leishmaniose, mycoplasmes : Bartonella spp., protozoaires : Toxoplama gondii, larva migrans : diptĂšres, nĂ©matodes); fongiques (blastomycose, cryptococcose, coccidioĂŻdose, histoplasmose) ;
endogĂšnes non spĂ©cifiques (infection de voisinage, infection gĂ©nitaleâŠ) ;
endogÚnes à médiation immunitaire : infections chroniques ou récidivantes (immunité de type III : PIF notamment), auto-immunitaires (cataracte phaco-induite) ;
néoplasiques : primaires (mélanomes iriens, sarcomes, adénomes et adénocarcinomes ciliaires et iriens par ordre de fréquence décroissante), métastatiques (lymphosarcomes).
La recherche Ă©tiologique de lâuvĂ©ite sâavĂšre nĂ©anmoins infructueuse dans plus de 2/3 des cas selon les auteurs.
Dans lâattente des rĂ©sultats dâexamens, il y a lieu de toujours contrĂŽler trĂšs rapidement lâinflammation et stabiliser la barriĂšre hĂ©mato-aqueuse : traitement antiinflammatoire non stĂ©roĂŻdien ou stĂ©roĂŻdien Ă chaque fois que ce dernier est possible, par voie topique et gĂ©nĂ©rale, assez longtemps pour Ă©viter les consĂ©quences invalidantes. Le recours Ă lâatropine est essentiel pour relĂącher le spasme du muscle ciliaire. Lors dâuvĂ©ite postĂ©rieure ou de signes gĂ©nĂ©raux ou nerveux centraux, une antibiothĂ©rapie systĂ©mique Ă base de clindamycine est indiquĂ©e.
On conclue le plus souvent Ă une Ă©tiologie idopathique lors du diagnostic dâuvĂ©ite.
On se retrouve dans un mois avec le Dr CĂ©cile Briffod qui nous parle de lâinstabilitĂ© du cristallin.