De nouvelles données contenues dans le rapport de l'ombudsman des vétérans révèlent que le nombre de vétérans qui attendent une réponse à leur demande de prestation d'invalidité a monté en flèche au cours des huit derniers mois, avec des milliers d'ex-militaires touchés.
Le ministère des Anciens Combattants souvent blâmé, ces dernières années, pour la mauvaise qualité de ses services aux Canadiens ayant combattu notamment en Afghanistan admet qu'environ 29 000 dossiers de demande d'indemnisation étaient en attente à la fin du mois de novembre dernier – une augmentation de près de 50 % par rapport au mois de mars précédent.
Aussi, près du tiers de ces demandes se trouvaient en attente depuis plus de 16 semaines, une autre dégradation importante de la situation.
Les plus jeunes anciens combattants sont les plus mal servis
Des anciens combattants lors d'une cérémonie à Ottawa, la capitale canadienne. Photo : FRED CHARTRAND
Le rapport de Guy Parent, ombudsman des anciens combattants, constate que seuls anciens combattants de la Deuxième Guerre mondiale et de la Guerre de Corée, peuvent raisonnablement obtenir une réponse à leurs demandes d'indemnisation en deçà de 16 semaines.
Par contre, 70 % des demandes présentées par les autres anciens soldats – y compris ceux déployés en Afghanistan et en Irak– sont frappées de délais souvent extrêmes. Ainsi, le quart de ces dossiers des plus récents combattants n'avait pas été examiné pendant 32 semaines et plus.
Une femme vêtue d'habits de camouflage installée dans une chaise roulante. Photo : iStock/vadimguzhva
Les conclusions du rapport sont particulièrement inquiétantes pour les femmes et les francophones. Certains d'entre eux attendent une décision depuis plus d'un an et leurs dossiers sont représentés de manière disproportionnée parmi ceux qui patientent depuis le plus longtemps.
Toutes ces nouvelles statistiques sur l'ampleur des retards et lenteurs suscitent une nouvelle vague d'indignation.
Des délais dangereux pour le bien-être physique ou mental de nos anciens combattants
L'ombudsman, Guy Parent, déclarait déjà il y a 5 ans, sous le gouvernement canadien de Stephen Harper que le coût de la négligence des anciens combattants blessés serait «énorme». (CHRIS WATTIE / REUTERS)
Le bureau de l'ombudsman reçoit de 5000 à 6000 appels par année d'anciens combattants ou de membres de leur famille qui demandent de l'aide, se plaignent qu'ils ont de la difficulté à obtenir des prestations ou qu'ils ne sont pas traités équitablement, déclare M. Parent.
De déclarer, M. Parent : « Les vétérans attendent trop longtemps pour obtenir une décision relative aux prestations d’invalidité. Cette situation a des effets négatifs sur les besoins de santé et la sécurité financière de nombreux vétérans et de leur famille ».
En plus d’éprouver plus de stress et de frustration, certains vétérans n’ont pas accès à des services de soins de santé et à une aide financière durant ces longs délais d’attente.
Cette lacune signifie que certains anciens combattants se privent de soins s'ils sont confrontés à de longs délais de remboursement, parce qu'ils ne peuvent pas entre-temps payer eux-mêmes leurs frais médicaux.
Pas de système de triage et pas assez de compassion
L'ombudsman est d'avis que le ministère canadien des Anciens Combattants Canada n'est toujours pas doté d'un mécanisme de triage pour identifier les dossiers prioritaires, et que les demandes sont souvent traitées de façon entièrement arbitraire.
Le plus gros problème du ministère selon l'ombudsman c'est la communication. « Je pense que beaucoup d'anciens combattants et leur famille seraient probablement plus à l'aise s'il y avait plus d'information, plus de transparence au ministère.